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« Il faut que la région d’Azilal soit accessible par tous ses flancs »
La zone dépend des grands projets structurants à réaliser dans la région. Le nombre de guides des espaces naturels à Azilal s’élève à 300. Le caractère saisonnier du tourisme et la courte durée de séjour sont les principaux défis à relever.

La province d’Azilal est très riche en ressources naturelles. Ces ressources sont exploitées dans plusieurs secteurs, y compris le tourisme. Très lié aux autres secteurs économiques importants, surtout à l’agriculture, ce secteur dépend des projets structurants initiés par l’Etat dans la région de Khénifra Béni-Mellal et au-delà. C’est ce que nous explique Mustapha Ichou, délégué provincial du tourisme à Azilal. Ces propos illustrent les défis qui doivent être relevés pour sortir cette zone du désenclavement.
Quel est votre rôle en matière d’investissement en tant que délégation provinciale ?
Les délégations de tourisme ne mènent pas d’actions directes de financement au niveau national. Les investissements sont généralement une initiative privée. Notre rôle consiste à faire le suivi de l’action commune au niveau provincial et à encadrer des activités touristiques, à savoir l’hébergement, la restauration, le guidage, les agences de voyages et le transport touristique.
Qu’en est-il des investissements qui touchent directement le tourisme, comme l’infrastructure routière ?
C’est le ministère de l’équipement qui s’en charge. Nous sommes liés par des conventions avec toutes les administrations, ce qui rend notre rôle transversal. En ce qui concerne le ministère de l’équipement, nous lui fournissons, en vertu d’une convention bilatérale, une proposition de plan des routes à construite, afin que ce département puisse les programmer dans son plan d’action. Il s’agit généralement des routes les plus fréquentées par les touristes. Le même principe est appliqué avec l’INDH et les autres administrations et entités territoriales. A propos de l’INDH, les projets menés, dans le cadre du désenclavement de la population, peuvent avoir aussi un impact positif sur le tourisme dans la région.
Quelles sont les activités les plus importantes dans cette zone ?
L’activité du guidage revêt un intérêt particulier. Le nombre de guides des espaces naturels à Azilal s’élève à 300. Ils sont tous lauréats du centre de formation en études de montagne d’Ait Bouguemaz, le seul au Maroc qui fournit ce genre de formation. L’hôtellerie est aussi importante dans la région. En ce qui concerne les agences de voyages, nous n’avons que trois agences dans la province d’Azilal. Ce sont principalement les agences situées à Marrakech qui proposent des offres touristiques dans notre région.
Quels sont les obstacles majeurs au développement du tourisme dans la province ?
L’activité touristique est saisonnière. La saison dure de mars jusqu’à septembre, avec des ruptures bien évidemment. Les week-ends, quand les conditions climatiques le permettent, sont aussi considérés comme des périodes de grande affluence. Au cours de ces périodes, le taux d’occupation de quelques unités touristiques est de 100%. La chute de neige correspond à la basse saison. Il y a également le problème de la durée de séjour, qui demeure faible. Pour les étrangers, la moyenne varie de 1,5 à 2 nuitées. Pour les Marocains, la durée de séjour peut atteindre 5 nuitées.
Que faut-il faire pour remédier à ce dernier problème ?
Je pense que les grands projets structurants peuvent permettre de prolonger la durée de séjour. L’autoroute qui lie Casablanca à la ville de Béni-Mellal a eu un effet positif en ce sens. Le projet de l’aéroport de Béni-Mellal aura sans aucun doute le même effet. Actuellement, le tronçon entre Afourer et Azilal est en cours de réaménagement. Prochainement, la route liant Bine El Ouidane et Azilal sera aussi réaménagée. Tous ces projets permettront d’élever la province et la région à une grande destination touristique.
n Le désenclavement et la mobilité revêtent ainsi une importance cruciale…
Effectivement. Il faut que la région soit accessible par tous ses flancs. Les routes qui mènent à Ouarzazate et à la région de Tafilalet sont aussi très importantes. Les aéroports situés dans les villes cités, à savoir Ouarzazate, Béni-Mellal et Errachidia (Tafilalet) peuvent être d’une grande utilité à la province. Bien évidemment, la promotion pourra consolider l’apport de ces projets structurants. A ce propos, le projet du Géoparc de M’goun est un projet d’une grande importance.
Dans quel sens ?
Le Géoparc de M’goun est classé patrimoine Unesco, membre du réseau mondial des géoparcs labellisés de cette institution. Nous concentrons nos efforts pour communiquer sur la région en mettant en avant ce grand projet qui canalisera dorénavant les actions de promotion dans la région. Une association de ce projet a déjà vu le jour.
Y a-t-il un effort global de commercialisation touristique du patrimoine culturel et naturel de la région ?
Ce sont les agences de voyages qui se chargent de commercialiser les produits touristiques, et plus particulièrement les circuits thématiques. Chaque thème met en avant un aspect important comme la faune et la flore ou l’architecture. Certaines spécificités de la région, comme les produits du terroir, sont intégrées dans ces thématiques.
Le balisage des sentiers touristiques est aussi très important…
Oui. Mais nous ne disposons pas de budget pour mener ce genre d’opérations. Par contre, nous nous érigeons en force de proposition auprès de nos partenaires, surtout les communes.
