SUIVEZ-NOUS

Secteurs

Absence de pluies et persistance du froid : aucune influence sur la campagne agricole

Dans la région de la Chaouia, grenier agricole historique, à près de 80 km de Casablanca, au delà de la ville de Berrechid, les agriculteurs sont confiants et optimistes.

Publié le


Mis à jour le

Devrait-on s’inquiéter de l’absence de la pluie et la persistance du froid depuis quelques semaines ? La saison agricole serait-elle compromise ? Certes, la campagne céréalière au Maroc est l’un des principaux déterminants de la croissance. Et le gouvernement établit sa prévision de croissance sur la base du nombre de quintaux lors de la récolte. Il est donc tout à fait normal de se demander si les prémices d’une très bonne année céréalière risquaient d’être compromises. Non, répondent les fellahs, ce serait une erreur que de parler d’une quelconque retombée négative. Tous les Marocains savent que l’agriculture céréalière est la première à subir de plein fouet l’effet d’une sécheresse. Et pour cause, cette culture occupe environ 75% de la superficie utile. Sauf que le début de la campagne agricole 2019-2020 a bien commencé. Il faut rappeler que les réserves en eau ont atteint 697,3 millions de mètres cubes contre 788,3 millions de m³ à la même date l’an dernier, selon les données établies par le Département de l’eau le 21 novembre.

Ce lundi 30 décembre, il fait encore froid aux environs de 10h, dans la Chaouia, région d’Ouled Said, à près de 80 km de Casablanca, au delà de Berrechid. Nous sommes au douar de wlad Slimane, la route qui mène vers Larbâa-qasba. Dans ces contrées, la culture bour est la base de l’activité agricole. On y cultive toutes sortes de céréales : blé dur, blé tendre, de l’orge et des légumineuses, et pour les rares privilégiés qui disposent d’un puits on peut se permettre de produire de la menthe. Ahmed Nachite, dont la demeure se trouve au bord de la route, est en train de conduire un troupeau de vaches dans ses pâturages. A la question si l’on peut parler de retard de pluie il fait non de la tête et déclare : «Celui qui vous parle de retard au début de ‘‘Liyali’’ n’y comprend rien. Car l’abondance des pluies au cours du mois d’octobre et novembre derniers a bien alimenté le sol qui garde toujours cette humidité. Vous ne voyez pas comment le blé est en train de pousser ? Par ailleurs, vous pouvez constater de visu qu’il y a déjà de l’herbe fraiche à brouter pour notre bétail», explique M. Nachite. Pour ce dernier, le retard le plus inquiétant et qui représente de sérieux risques c’est lors des mois octobre-novembre. C’est ce retard qui affecte le cycle de croissance des graines et, par conséquent, la qualité de la production du blé. Effectivement, lorsque l’on regarde dans les champs, on voit bien les tiges vertes en train de pousser de la manière «ordinaire», selon notre fellah.

Quelques kilomètres plus loin, toujours aux environs de Larbâa-qasba, c’est Haj Ahmed Bayoud qui confirme les propos de notre premier interlocuteur. «Je crois qu’il est un peu prématuré de parler d’une bonne ou mauvaise campagne agricole. Le sol garde toujours sa fraîcheur grâce aux précipitations de novembre. Le sol dans cette région c’est du “Tirss’’. Les prochaines précipitations incha Allah vont bénéficier à l’ensemble des céréales et des légumineuses. Elles ont encore largement le temps pour se développer». En gros, on peut dire que l’optimisme est bien visible chez ces petits agriculteurs à Oulad Slimane. On voit bien qu’ils sont confiants, nullement inquiets, contrairement à ce que certains véhiculent sur les réseaux sociaux et autres sites dits d’information. Ceux que La Vie éco a rencontrés semblaient vouloir dire : «Revenez dans un ou deux mois et on verra».