Affaires
Scandale à Comanav Voyages : un détournement de fonds suspecté
Les responsables de l’agence de voyages dont leur DG ont été entendus par le juge d’instruction qui instruit le dossier. Le trafic porte sur la billetterie maritime.

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe dans le petit monde des voyagistes : le directeur général de Comanav Voyages et quelques-uns de ses collaborateurs ont été convoqués et entendus par le juge d’instruction. Le motif est la découverte par la police d’un trafic de billetterie de bateau qui porte sur des sommes assez importantes. Le dossier est toujours en cours d’examen et les montants en jeu ainsi que les responsables de ce détournement de fonds ne sont toujours pas connus.
Selon des sources concordantes, le pot aux roses aurait été découvert à partir de l’enquête menée au niveau de Comarit dont les difficultés financières ont éclaté au grand jour il y a quelques mois et qui, rappelons-le, avait acquis, au début de 2009, Comanav Ferry et Comanav Voyages, dans la foulée de la privatisation de la Comanav dont la branche transport maritime de marchandises avait été alors acquise par CMA-CGM.
Depuis quand durait ce trafic et qui en est responsable ? C’est ce que déterminera l’instruction du dossier par la justice. Mais ce que l’on sait aujourd’hui c’est que le système de réservation de Comanav Voyages était manipulé de l’intérieur par des employés qui disposaient du code d’accès et qui faisaient donc leur petite cuisine.
Les mêmes billets vendus deux fois ou comptabilisés à des prix inférieurs à la réalité
Les mis en cause avaient recours à des astuces qui leur permettaient de modifier le prix de vente des billets de transport maritime, par ferry justement, à la baisse. Ou encore de vendre le même billet, avec le même numéro de série, deux fois de suite à deux clients différents.
Exemple : une famille se présente à l’agence pour acheter une traversée entre Tanger et Algésiras pour 4 personnes en plus de la voiture (ce que font beaucoup de Marocains durant la période estivale) paye par exemple 4 000 DH et reçoit ses tickets le plus normalement du monde dont elle se sert sans problèmes. Sauf qu’une telle transaction n’apparaît pas dans la comptabilité de l’entreprise comme elle a été effectuée. Elle est comptabilisée comme une simple opération de ticket vendu à un passager individuel, au prix de 200 ou 300 DH. Le billet qui porte pourtant un numéro de série peut aussi être vendu une deuxième fois à un autre passager à quelques jours d’intervalles sans attirer l’attention des contrôleurs.
L’enquête menée par la justice révélera prochainement les sommes d’argent qui ont été détournées grâce à ce stratagème tout en situant le niveau de responsabilité des personnes impliquées. En attendant, La Vie éco a essayé à maintes reprises de joindre Samir Abdelmoula dont la famille est propriétaire de Comanav Voyages, mais sans succès.
