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Save Casablanca dénonce l’omerta autour des grands projets de la ville

Les Casablancais n’ont aucune visibilité sur l’état d’avancement des projets du Plan de développement du Grand Casablanca (PDGC) dont l’achèvement est prévu pour cette année.

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Casablanca

On peut dire que 2020 est une année charnière pour Casablanca. C’est en principe l’année de l’achèvement du Plan de développement du Grand Casablanca (PDGC) 2015-2020, mais en réalité beaucoup de chantiers accusent encore des retards de livraison ou de mise en service (Grand théâtre de Casablanca, plusieurs trémies et parcs, coupole Zevaco).

– Omerta de la commune, silence des SDL –

Concocté en 2014 pour une enveloppe de 33,6 milliards de DH, le PDGC avait pour ambition de faire de Casablanca un hub financier international connecté et inclusif. Une série de questions se posent avec acuité sans trouver d’interlocuteurs pour y répondre.

Où en est l’état d’avancement détaillé du PDGC, projet par projet ?. Quelles sont les raisons derrière le retard de livraison ou de mise en service de certains projets ? Et au-delà des projets physiques, qu’en est-il des chantiers de réforme de l’administration communale et les autres objectifs immatériels du PDGC ?.
Devant ces questions brûlantes restées sans réponses, le Conseil de la ville est comme à l’accoutumée aux abonnés absents au niveau de la communication. En effet, joindre le maire ou son premier adjoint – en dehors des sessions du conseil de la ville ou des sorties médiatiques – relève du parcours du combattant pour les journalistes.

S’agissant des sociétés de développements locales (SDL), celles-ci se murent dans le silence, en se contenant d’exécuter les projets qui leur sont confiés par les élus.

Dans ce contexte où l’information devient un luxe, seuls quelques observateurs avertis sont à même de dénicher quelques bribes d’informations ou des pistes d’explications des énigmes de la chose locale à Casablanca. Parmi eux, Ahmed Chitachni, co-administrateur du groupe Facebook «Save Casablanca», une communauté très active sur le réseau social composé de 187 000 membres.

Contacté par La Vie éco, l’acteur associatif de plus en plus familier des médias, dénonce le flou total dans lequel se trouvent les Casablancais, la société civile et les médias. «Les parties prenantes (Commune, Wilaya, SDL) ne communiquent pas avec les citoyens, qui n’ont aucune connaissance de la date de la mise en service des équipements du PDGC», déplore-t-il.

Selon lui, plusieurs hypothèses pourraient expliquer le retard des travaux ou de l’entrée en fonction des projets, comme le dépassement des budgets ou des délais ainsi que les problèmes de gouvernance, du fait de la multiplicité des intervenants (Wilaya, Commune, Arrondissement, SDL, Ministères).

«L’exemple le plus parlant est celui du théâtre dont les travaux sont achevés depuis plusieurs mois mais qui n’est pas encore opérationnel», détaille Ahmed Chitachni, qui se demande, en passant, si Casa Aménagement est capable de gérer cette infrastructure culturelle et artistique.