Affaires
Santé : l’Etat n’est plus disposé à faire des concessions
Sept mouvements de grève depuis le début de l’année
Un autre débrayage prévu les 18 et 19 mai.
Les grèves dans le secteur de la santé se poursuivent. Un septième débrayage a eu lieu les 4 et 5 mai dans les hôpitaux. 11 jours de grève ont été observés par les médecins du secteur public depuis le début de l’année. Les syndicats prévoient un autre arrêt de travail les 18 et 19 mai. Bref, le problème se corse et les négociations s’enlisent. Les dernières propositions pour améliorer la situation financière du corps médical sont jugées insuffisantes. Mais cette fois-ci, l’Etat se montre intransigeant : «Le gouvernement ne peut pas donner plus que ce qu’il a proposé», confie-t-on à la primature, suite à l’annonce des deux jours de grève de cette semaine. Cependant, le gouvernement se dit toujours prêt à poursuivre le dialogue. Le premier ministre a d’ailleurs reçu, la veille du 1er Mai, les syndicats et les entretiens ont porté sur le dossier de la santé. De son côté, le ministre de la Santé a transmis aux centrales syndicales un document récapitulatif des diverses propositions du gouvernement. Sur la liste, l’augmentation de la prime de spécialité qui devrait passer de 2 300 à 4 000 DH, l’institution des primes d’astreinte et de responsabilité. Fixée à 15 DH de l’heure, cette prime sera révisée à la hausse en fonction de l’amélioration des recettes des hôpitaux. Le coût de la mise en place de ces deux primes s’élèvera à 90 MDH/an. Quant à la revalorisation des salaires, le gouvernement campe sur sa position : «Aucune augmentation ne sera accordée car les médecins sont relativement bien payés», indique-t-on. L’offre de l’Etat est jugée insuffisante. Toujours est-il que les engagements de l’Etat coûteront 200 MDH par an.
Les syndicats, eux, estiment que les réponses au cahier revendicatif ne sont pas satisfaisantes et les médecins ne peuvent s’en contenter. «Nous demandons l’alignement sur le doctorat national», revendique un représentant du Syndicat national de la santé publique. Par ailleurs, les médecins contestent l’indemnité de garde accordée à leurs collègues des CHU de Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech. «Les CHU sont financièrement autonomes alors pourquoi recourir au budget de l’Etat pour financer l’indemnité de garde ?», s’interroge-t-on.
Les deux parties campent sur leurs positions et, pendant ce temps, les patients… s’impatientent .
