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Affaires

Santé : le temps plein aménagé étendu à tous les médecins du secteur public

Les praticiens du secteur privé s’insurgent contre la décision du ministre de la santé. Les médecins du public invoquent le partenariat public-privé pour justifier l’avantage qui leur est accordé.

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medecins du secteur public

Les médecins du secteur public sont autorisés à travailler dans le secteur privé. C’est ce qui a été décidé par le ministre de la santé, El Hossein Louardi, à l’issue de la réunion tenue, le 21 décembre 2015, avec le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP). En effet, dans le procès-verbal de cette réunion qui s’inscrit dans le cadre du dialogue social, il est écrit que les médecins du secteur public peuvent intervenir dans les structures privées de santé et cela dans les mêmes règles que celles fixées par la décision conjointe N° 14 876 du 7 septembre 2015 signée par le ministère de la santé et les médecins enseignants- chercheurs. Autrement dit, il y a une extension du régime du Temps plein aménagé (TPA) à l’ensemble des médecins du secteur public qui pourront ainsi travailler deux demi-journées par semaine dans les structures privées de santé.
Pour rappel, le TPA a été mis en place en 1996 et suspendu en 2012 par le ministre de la santé en raison des abus constatés dans les hôpitaux. Cette décision a suscité des remous dans le secteur privé où l’on craint une concurrence déloyale des médecins du secteur public. «C’est une aubaine pour les cliniques qui n’hésiteront pas à les faire travailler au noir à des tarifs inférieurs à ceux des médecins privés», accuse un praticien du privé.

Une commission de suivi sera chargée du contrôle

Si l’ouverture du TPA aux médecins autres que les enseignants-chercheurs inquiète les praticiens du privé, pour le vice-secrétaire national du SIMSP, Dr Aghzar Abdelmounaim, elle s’inscrit dans la logique du partenariat public-privé. «Du moment que des médecins privés viennent intervenir dans les hôpitaux, pourquoi la réciprocité ne serait-elle pas autorisée ?», s’interroge-t-il. De plus, poursuit Dr Aghzar, «le partenariat est conçu dans le sens de l’amélioration du système de santé et donc de la qualité des prestations offertes aux patients».

Concernant les éventuels abus, le SIMSP rassure. Une commission composée des représentants du ministère de la santé, du Conseil national de l’ordre des médecins, des directeurs des CHU et du syndicat sera chargée du contrôle de ce partenariat. Elle devra dans le même sens rédiger les termes du contrat fixant les conditions de travail.

Ainsi encadrée, l’ouverture du TPA à l’ensemble des médecins du public ne devrait pas perturber le fonctionnement des hôpitaux. Pour ce qui est des cliniques, cette extension permettra juste, de l’avis du syndicat, de mieux encadrer les pratiques actuelles puisque plus de 50% des établissements privés fonctionnent avec les ressources humaines médicales et paramédicales du secteur public.