Affaires
Santander réalise 2,3 milliards de DH de plus-value en revendant 10% d’Attijariwafa à SNI
La transaction s’est faite via la Bourse de Casablanca au prix de 4,15 milliards de DH.
Ona et Sni contrôlent, directement et indirectement, 43,74% du capital de la banque marocaine.
La contribution d’Attijariwafa dans les résultats du holding augmentera sensiblement.
U ne grosse opération est venue doper les volumes de la Bourse de Casa en cette fin d’année. Grupo Santander, actionnaire historique du groupe Attijariwafa bank (AWB), à travers sa filiale Santusa Holding, avec une part initiale de 14,55%, a cédé 10% du capital de la banque à la Société nationale d’investissement (SNI). Prix de la transaction : 4,15 milliards de DH, à raison d’un cours de 215 DH pour les 19,3 millions d’actions échangées. Nonobstant cette cession qui ramène sa part à 4,55% seulement, le groupe ibérique, partenaire de longue date de la banque, garde pour le moment ses quatre sièges dans le conseil d’administration de la banque, selon Mohamed El Kettani, PDg de cette dernière. De son côté, la SNI, qui détenait avant cette opération 3,74% du capital d’AWB, se retrouve avec une part renforcée à 13,74%. Ainsi, le duo Ona-SNI contrôle désormais, directement et indirectement, à travers la Financière d’investissements industriels et immobiliers (F3I), le holding périphérique d’Ona, 43,74% du capital de la banque (15,24% pour Ona et 14,76% pour F3I).
Cette opération a surpris plus d’un dans les milieux financiers. «Pourquoi un partenaire historique tel que Grupo Santander se désengage-t-il d’AWB ?», se demande-t-on. La réponse officielle donnée par les parties concernées dans un communiqué publié en début de semaine est que la cession rentre dans le cadre d’un programme d’optimisation des fonds propres du groupe hispanique. Une explication appuyée par celle de Mohamed El Kettani qui explique que «le groupe espagnol a besoin à la fois d’améliorer ses ratios de solvabilité et de se consacrer à un développement plus soutenu dans le monde hispanophone où il est fortement implanté». Avec cette cession, le groupe espagnol réalise une belle plus-value de 220 millions d’euros (2,3 milliards de DH).Dans tous les cas, les professionnels de la finance écartent l’hypothèse d’un désengagement à cause de la situation financière ou de marché d’AWB. «La banque est l’une des plus saines du secteur. Elle affiche des performances financières exceptionnelles, et ses efforts commerciaux et d’investissement ont porté leurs fruits, que ce soit au Maroc ou à l’international», estime le département d’analyses d’une société de Bourse. Pour sa part, le groupe cédant a tenu à démontrer le maintient de son engagement avec AWB. Dans le communiqué publié à l’occasion de cette opération, il précise que les projets de coopération initiés avec la banque seront poursuivis, notamment dans le trade finance, l’accompagnement des investisseurs étrangers au Maroc, l’ouverture des marchés du groupe aux opérateurs marocain et l’immigrant banking. Pour revenir à la transaction, les titres cédés à la SNI ont transité par le compartiment de bloc à la Bourse de Casablanca le 28 décembre 2009, pour un volume de 4,15 milliards de DH. Une somme colossale que le holding a réglée pour l’essentiel, selon son management, en recourant à un crédit à moyen terme en devises. Notons que les 10% supplémentaires du capital d’AWB se traduiront par des gains additionnels importants pour la SNI. Au titre de l’exercice 2008, alors que sa participation directe dans la banque se limitait à 3,74%, les dividendes perçus par le holding s’élevaient à 33 MDH (la SNI ne consolide pas les résultats d’AWB vu sa faible participation directe). Maintenant que sa part est passée à 13,74%, les dividendes à percevoir seront 3,5 fois plus importants, sachant que les analystes tablent sur un résultat net part du groupe pour AWB de 3,4 milliards de DH au titre de 2009, contre 3,12 milliards en 2008. Ceci sans parler de l’incidence sur le portefeuille de participations de la SNI dont la valeur de marché augmentera sensiblement avec le renforcement du poids de la banque.
