Affaires
Salon AITEX : les professionnels des TIC prônent la dématérialisation des procédures
A partir de fin octobre chez l’ANCFCC, les certificats de propriété foncière deviendront numérisés, codés, signés et cachetés électroniquement. Chez Lydec, les agents effectuent désormais de la télérelève par le biais de compteurs intelligents. L’administration espère, elle, éliminer la demande de carte nationale légalisée, de casier judiciaire et de registre de commerce.
La Fédération marocaine des technologies de l’information, de télécommunications et de l’offshoring (APEBI) a organisé, du 27 au 29 septembre 2017 à l’Office des foires et expositions de Casablanca, le salon AITEX. Ce salon attire 8 000 visiteurs, 150 exposants et 200 décideurs venant d’Afrique, de la région MENA et de pays francophones. L’objectif est d’offrir aux donneurs d’ordre une plateforme globale des services et produits du secteur IT en Afrique et promouvoir le développement du secteur à l’échelle du continent. Dans le cadre de ses conférences scientifiques a été organisé un panel sur le thème «Services au citoyen et rupture numérique : sommes-nous au rendez-vous?». Il était question d’évaluer l’apport des nouvelles technologies dans la facilitation des services des citoyens.
Pour Khaled Benjelloun, directeur pôle services et produits chez CBI Maroc, le but d’offrir des solutions meilleures au citoyen est d’améliorer la productivité et la disponibilité. Karim Tajmouati, directeur général de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) espère que l’administration marocaine cessera de fonctionner pour elle-même. «Elle demeure un prestataire de services face à des usagers pour lesquels elle est tenue de fournir un service de qualité», renchérit-t-il. La digitalisation est l’une des principales voies pour mieux servir les concitoyens.
Des gains en productivité
«A partir de fin octobre, la production des certificats de propriété foncière sera dématérialisée. Ils deviendront donc numérisés, codés, signés et cachetés électroniquement. Tout citoyen pourra télécharger et produire son certificat de propriété à distance sans se déplacer dans les agences», poursuit M. Tajmouati. A noter qu’un million et demi de certificats de propriété foncière sont produits annuellement. Ce qui permettra de libérer 60% du temps du personnel pour le conseil. Les topographes seront, eux, déchargés dès janvier 2018 du traitement de dossiers dans les bureaux. Ils pourront redéployer leur temps pour faire du terrain dans les zones non immatriculées. «Dans ce processus, je n’ai trouvé que de l’adhésion», se réjouit le directeur de l’ANCFCC.
De son côté, Lydec a pu, grâce à la transformation digitale, mobiliser ses équipes autrement. «On est passé de la relève manuelle à la télé-relève par le biais de compteurs intelligents. L’agent n’est plus obligé de se diriger vers le siège pour décharger les informations. La démarche se fait dorénavant en temps réel», se réjouit-elle.
L’administration marocaine prépare à son tour un grand chantier de dématérialisation. Pour mieux servir le citoyen, le ministère de la réforme de l’administration et de la fonction publique est en cours de réalisation d’un projet de portail national des réclamations. «Ce portail recevra les réclamations des citoyens grâce à un dispositif multicanal: centre d’appel, portail… Dès la réception d’une réclamation, l’administration sera dans l’obligation de répondre au citoyen et instaurera une procédure de satisfaction», explique Sarah Lamrani, DSI au ministère de la réforme de l’administration et de la fonction publique. En outre, profitant d’une plateforme développée par le ministère de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, le ministère de la réforme de l’administration veut éliminer certains documents demandés. «Nous travaillons avec deux organismes: la Direction générale de la sûreté nationale pour éliminer la demande de carte nationale légalisée (encore exigée dans 170 procédures) et le ministère de la justice pour éliminer celle du casier judiciaire et du registre de commerce», annonce Mme Lamrani.
Comme le dirait M. Tajmouati, la digitalisation n’est pas une fin en soi. «C’est un vecteur essentiel de modernisation de l’administration et de fluidification des flux entre elle et le citoyen. C’est le moyen le moins coûteux, permettant à l’administration de redéfinir sa relation avec l’usager», résume-t-il.