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Salaires dans le tourisme : 30 000 DH pour un DG d’hôtel, 14 000 pour un chef cuisinier, 1 700 pour un plongeur…

137 entreprises sondées, dont 84 hôtels, 8 riads, 20 restaurants, 20 transporteurs et 5 agences de voyages. Quel que soit le type d’établissement, l’écart entre les salaires peut aller de 1 à  10, voire plus.

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salaires dans le tourisme 30 000 dh pour un dg dhatel 14 000 pour un chef cuisinier 1 700 pour un plongeur

Dialogue social oblige, les salaires dans le tourisme font débat. Les professionnels du secteur sont en effet interpellés sur le niveau des rémunérations dans les différentes branches de la profession et en premier lieu l’hôtellerie, mais aussi les autres métiers : agents de voyages, restauration, transport touristique… Ce problème n’est pas nouveau. Depuis quelques années déjà, la Fédération nationale du tourisme (FNT) s’est lancée dans une réflexion qui devait déboucher sur une convention collective pour l’ensemble des métiers du tourisme. Cette convention devrait contenir des engagements sur différents plans, en l’occurrence la mise en place de la charte de responsabilité sociale, un contrat programme formation en collaboration avec le ministère de tutelle, une charte de motivation… Bref, faire tout pour rendre attractifs les métiers du tourisme et améliorer le taux d’encadrement qui se situe à 8%.
Pour ce faire, il fallait partir de la réalité du terrain en réalisant une enquête dont les résultats donneraient une idée proche du niveau des salaires dans les métiers du tourisme. Cette enquête a été effectuée récemment par la fédération sur la base d’un échantillon de 137 entreprises touristiques, dont 84 hôtels (1 à 5*), 8 riads 20 restaurants, 20 transporteurs et 5 agences de voyages.

Maître d’hôtel : le même salaire presque partout

Ainsi, pour les hôtels 4 et 5*, le salaire moyen d’un DG oscille entre 21 500 DH (moyenne minimale) et 38 000 DH (moyenne maximale), ce qui donne un salaire moyen global de 30 000 DH. Suivant la même approche, un responsable d’hébergement perçoit entre 7 500 DH et 11 000 DH, soit une moyenne de 9 500 DH. Dans ces mêmes catégories d’établissements, le concierge touche entre 2 400 DH et 3 500 DH, soit donc un salaire moyen de 3 000 DH et une gouvernante entre 4 600 DH et 7 600 DH, soit un salaire moyen de 6 000 DH. Quant au chef cuisinier, il est rémunéré entre     11 000 DH et 17 500 DH, soit une moyenne de 14 228 DH. En revanche, un simple cuisinier perçoit entre 3 000 DH et 4 000 DH, soit en moyenne 3 500 DH.
Dès qu’on passe aux hôtels de     1, 2 ou 3*, les salaires descendent d’un cran pour la plupart des fonctions. En effet, un directeur d’établissement touche en moyenne 20 500 DH, alors qu’un responsable d’hébergement est rémunéré en moyenne 7 500 DH.

Les agences de voyages paient mieux que les restaurants

Certains postes gardent cependant leur niveau des salaires, quelle que soit la catégorie de l’établissement.
On peut citer à ce titre le métier de maître d’hôtel qui garde une rémunération qui tourne autour de 4 500 DH indépendamment de la catégorie, y compris dans un riad, où, paradoxalement, il gagne même mieux sa vie que dans un hôtel, puisque selon le sondage son salaire moyen est d’environ 6 000 DH.
Dans la restauration, les salaires montrent clairement une certaine hiérarchie des profils avec en tête le patron de l’établissement dont le salaire moyen est de 18 500 DH. Il est suivi du responsable du restaurant, du chef de cuisine et du maître d’hôtel qui gagnent respectivement 11 500 DH, 8 000 DH et autour de 5 000 DH. Le petit personnel est largement moins bien loti. Par exemple, le barman se contente de 3 000 DH, le plongeur de 1 800 DH, le serveur de 2 600 DH et le cuisinier de 2 800 DH. L’on comprend ainsi pourquoi le service laisse souvent à désirer dans les restaurants.
Chez les voyagistes, on paie relativement beaucoup mieux son personnel dans la mesure où le salaire moyen varie de 16 000 DH pour le directeur d’agence de voyages à 3 500 DH pour le chauffeur touristique. Entre les deux les salaires s’échelonnent de 9 500 DH pour le responsable de promotion touristique, 8 000 DH en moyenne pour les responsables de développement, de commercialisation et 3 500 DH pour l’agent d’accueil. Il faut signaler que le personnel des agences de voyages a souvent besoin d’être formé pour suivre les évolutions, notamment des systèmes de réservations aujourd’hui de plus en plus sophistiqués, ce qui explique ce niveau des salaires relativement correct.
L’étude s’est aussi intéressée au métier de guide dont 77% exercent pour leur propre compte et seulement 23% en tant que salariés. Ainsi, 52% de cette population déclarent un revenu compris entre 3 500 et 7 000 DH, 19% entre 2 000 et     3 500 DH, 19% entre 7 000 et     10 000 DH et seulement 3,4% entre 10 000 et 15 000 DH.
Mais quelle crédibilité donner à ces fourchettes de rémunération quand on considère que les guides font en parallèle de bonnes affaires, notamment avec les bazaristes. D’où donc la nécessité de conventions collectives et de chartes de motivation dans ces métiers.