Affaires
Safran : les deux tiers de la production commercialisés dans le circuit informel
L’objectif de l’Etat est d’aider à la constitution d’une interprofession en mesure de prendre la filière en main. 146 MDH à investir dans le cadre du Plan Maroc Vert pour porter la production de 3 à 9 tonnes en 2020.

C’est hier, 7 novembre 2013, à Taliouine, qu’a été ouverte la 7e édition du Festival international du safran. Jusqu’au 10, jour de clôture, les participants ont à réfléchir sur le «Rôle de l’interprofession dans le développement de la filière du safran». En somme, l’idée consiste à trouver les voies et moyens pour améliorer l’organisation des opérateurs de sorte à saisir toutes les opportunités que recèle cette épice, sans doute la plus chère du monde, jusqu’à 30 000 euros le kilo dans les marchés européens.
Ce thème est d’un grand intérêt quand on sait que 61,1% des volumes commercialisés passent par le circuit traditionnel informel et 34% par le circuit traditionnel formel. Le reste est réparti entre les coopératives (3,3%), le circuit intégré (1,2%) et le circuit touristique (0,4%). On s’aperçoit ainsi que la majeure partie du produit cultivé depuis la nuit des temps dans cette zone peuplée de 120000 personnes, dont 12650 agriculteurs, passe par les mains d’intermédiaires qui la revendent à un prix fort. Dire que ces agriculteurs ne tirent pas suffisamment profit de cette culture qui permet de procurer des revenus en complément de l’activité de subsistance caractérisée par la céréaliculture, l’arboriculture et les fourrages est donc un euphémisme.
La filière souffre encore des problèmes climatiques et technologiques
C’est d’ailleurs pour réduire le poids de l’informel que l’Agence nationale de développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) a encouragé la création de la Fédération interprofessionnelle marocaine du safran (FIMSAFRAN). La filière ne souffre pas que de cela. La culture du safran est exposée à d’autres contraintes que sont les aléas climatiques, la faiblesse des infrastructures et une technologie inadaptée.
C’est pour remédier à ces difficultés que, dans le cadre du plan Maroc Vert dont l’objectif est de porter la production de 3 à 9 tonnes en 2020, il est prévu d’investir 146 MDH dans la reconversion de 1 350 ha en goutte-à-goutte et un programme d’extension de la superficie cultivée sur 304 ha.
Cependant, à Taliouine, il ne sera pas question que de safran. La célébration de cette culture est aussi un prétexte pour mettre en valeur tout le patrimoine culturel de la région ainsi que les autres produits du terroir que sont le miel, le tapis, les amandes de Tifnoute, le noix d’Iguidi, les plantes aromatique d’Assays, l’argane, le henné de Tata…
