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Riziculture : six usines de transformation installées avec une capacité de 107 000 tonnes/an
• Le PMV a contribué au nivellement de 8 000 ha de clos rizicoles, permettant d’économiser plus de 3 000 m3/ha.
• La production a atteint 65 000 tonnes, en augmentation de 55%.
• Le nombre d’importateurs est passé de 5 à 115 en 5 ans.

La culture du riz a pris ces dernières années une dynamique remarquable, encouragée en cela par les différentes mesures prises dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), qui a donné un nouveau souffle à la filière et a contribué à sa relance et au changement de la gouvernance de la filière, après une tendance baissière de plusieurs années. Plusieurs subventions ont été accordées pour l’acquisition de matériel de travaux et de moisson battage, pour l’aménagement hydroagricole, ou encore pour les projets d’agrégation des céréales de printemps autour d’une unité de transformation. Il s’agit également de subventions pour l’acquisition des semences sélectionnées qui ont un potentiel de production élevé et un cycle de production court. Le PMV a contribué au nivellement de 8 000 ha de clos rizicoles, permettant d’économiser plus de 3 000 m3/ha et de garantir une levée homogène du riz.
Il a participé à la création de plus de 40 km de piste, autorisant ainsi la réalisation de la récolte avant la chute des premières pluies d’automne, en un temps record de 20 à 25 jours au lieu de 40 à 45 jours auparavant et son évacuation dans de bonnes conditions. Ainsi, l’enveloppe budgétaire qu’a nécessité la filière a atteint 164 MDH dont 77% au titre d’investissements publics. Ce budget comprend également l’installation de 6 unités de transformation dont 5 dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, avec une capacité de traitement totale de 110 000 tonnes annuellement.
Les cultures de riz sont localisées principalement au niveau de la région du Gharb qui assure 75% de la production nationale et celle du nord. Elles englobent ainsi une superficie de près de 8 000 ha en 2019, en hausse de 36% par rapport à la période précédant la mise en place du PMV. En fait, le taux d’augmentation réel de la superficie est de plus de 1,8, car chaque année plus de 1 600 ha ne sont pas emblavées en riz à cause des travaux de nivellement. La production, elle a atteint 65 000 tonnes, en augmentation de 55%. Ainsi, la filière a généré un chiffre d’affaires de 543 MDH dont 195 MDH, soit 36%, en amont de la filière, pour une valeur ajoutée de 85 MDH.
Cependant, tout n’est pas beau dans cette filière. Les importation, ont connu une hausse exponentielle pointant à 37 100 tonnes au lieu de 2 000 tonnes en moyenne entre 2003 et 2007. Les importateurs se sont multipliés par 23, passant de 5 opérateurs en 2016 à 115 actuellement. La situation est telle que la production nationale n’est presque plus écoulée. L’on ne trouve sur le marché que les produits importés, au grand dam de la marchandise marocaine qui reste entre les bras des producteurs nationaux. Ce qui n’arrange pas la situation, c’est qu’il n’existe aucun cahier des charges à respecter pour ces importations, aucune quotité ni aucun contrôle. Ce qui laisse le marché national largement ouvert.
