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Risques environnementaux : les assureurs réfléchissent à des offres plus adaptées

Le nombre de catastrophes naturelles dans le monde a explosé depuis les années 1980. Une augmentation des températures au-delà de 2°C rendrait la couverture de ces événements impossible.

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protection environnement

L’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a organisé, le 6 décembre à Rabat, en collaboration avec la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP), la première édition du Moroccan Sustainable Insurance Day 2017 sur le thème : «The role of the insurance industry in sustainable development» (le rôle du secteur des assurances dans le développement durable). La rencontre a rassemblé des représentants des principaux acteurs nationaux et internationaux du secteur des assurances afin de réfléchir au rôle que le secteur peut jouer pour répondre aux problématiques liées aux changements climatiques et environnementaux. «Lors de la COP22, le secteur financier marocain s’est engagé résolument en faveur de l’environnement et du développement durable. Une feuille de route engageant les différentes parties prenantes du secteur financier a été établie», a rappelé Hassan Boubrik, président de l’ACAPS. Et de préciser que «le secteur des assurances est l’un des plus impactés par les problématiques liées aux changements climatiques».

Les dommages économiques estimés à 175 milliards de DH en 2016

Le nombre de catastrophes naturelles dans le monde est passé d’une moyenne de moins de 50 par an, dans les années soixante-dix, à près de 170 au cours de la dernière décennie. C’est ainsi que le montant des dommages assurés en moyenne-glissante sur dix années est passé de moins de 25 milliards de dollars, au cours des années quatre-vingt, à une fourchette variant de 50 à 70 milliards de dollars, durant la dernière décennie. Quant aux dommages économiques, incluant les dommages non assurés, ils atteignent des montants bien plus importants. Selon le dernier rapport Sigma 2017 de SwissRe, ils se sont élevés à 175 milliards de dollars, en 2016. C’est pourquoi la plupart des experts s’accordent à dire qu’une augmentation des températures au-delà de 2°C rendrait la couverture de ces événements impossible. Les montants en capitaux à mobiliser seraient trop importants pour les assureurs et les réassureurs et les tarifs dissuasifs pour les assurés. L’ACAPS a participé, il y a un peu plus d’un mois à Kuala Lumpur, à l’assemblée générale de l’Association internationale des superviseurs d’assurance considérée comme l’organe normalisateur à l’échelle internationale, à l’image du Comité de Bâle pour le secteur bancaire. A l’avenir, cette instance devrait mettre en place des exigences réglementaires supplémentaires à la charge des opérateurs afin de les obliger à mieux apprécier et quantifier les risques environnementaux et à mieux les intégrer dans le cadre de leurs calculs prudentiels.