Affaires
Risma : le déficit se creuse, mais le management reste confiant
Les trois segments d’activité accusent une baisse. Le groupe continue d’investir malgré une situation financière peu reluisante.

Il s’en est passé des choses pour Risma en 2015. Entre l’arrêt du contrat de gestion du Palais Jamaï et les manipulations comptables découvertes dans les établissements Sofitel à Agadir, sans compter la conjoncture difficile que vit le secteur du tourisme au Maroc, les chiffres de l’hôtelier ont été lourdement impactés. Le résultat net part du groupe s’est nettement creusé, passant de -38,6 MDH dans les comptes retraités à fin 2014 à -71 MDH en 2015. Le groupe explique cette situation par une baisse d’activité avec un impact de 50 MDH, les irrégularités comptables (13 MDH) ainsi qu’un report d’opérations exceptionnelles (cession de réserves foncières) pour 84 MDH. En outre, le ratio d’endettement est passé de 140% en 2014 (proforma) à 182% en 2015. Il faut dire que le groupe hôtelier continue d’investir. Après l’ouverture du So Lounge de Rabat réalisée en mai dernier, il est en train de construire le nouvel Ibis Rabat Agdal. Deux autres établissements sont programmés : Ibis Casablanca Gare et Ibis Abdelmoumen.
Ces médiocres résultats financiers découlent d’une activité peu soutenue. Le chiffre d’affaires consolidé du groupe accuse en effet une baisse de 5% en données publiées et de 2% en données comparables, à 1,474 milliard de DH. Le segment luxe et haut de gamme, qui a perdu 53 MDH de recettes, serait le moins touché si la sortie du Sofitel Fès n’avait pas entraîné une baisse de 47 MDH pour l’ensemble. Le segment économique, matérialisé par l’enseigne Ibis, accuse quant à lui une baisse de son chiffre d’affaires significative de 20 MDH. Enfin, le segment milieu de gamme, comprenant les marques Novotel et Mercure, a encaissé 9 MDH en moins.
Malgré ces indicateurs, les établissements gérés par Risma continuent de jouir d’une bonne image. Ils ont ainsi enregistré un taux d’occupation consolidé de 64%, bien supérieur à la moyenne du secteur (40%). Dans sa communication financière, Risma se veut confiant : «Le groupe est engagé dans une démarche stratégique d’amélioration de sa rentabilité, passant par la maîtrise de son développement et de ses équilibres financiers ainsi que l’optimisation de son portefeuille d’actifs».
