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Affaires

Révision des ALE ? Mauvaise idée, selon Ryad Mezzour

Le ministre de l’Industrie défend le maintien des accords de libre-échange. C’est un potentiel de 400 milliards de dirhams d’exportations qui serait compromis, en plus des 400 milliards réalisés actuellement.

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400 milliards de dirhams. C’est le montant des exportations des produits marocains vers les pays avec lesquels le Maroc a signé des accords de libre-échange (ALE), sachant que 99% de ces exportations sont destinées à ces pays. C’est ce qu’a révélé Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie, lors d’une séance de questions orales, tenue lundi, à la Chambre des représentants.

Selon Mezzour, la révision de ces ALE pourrait non seulement plomber ces 400 milliards de dirhams, mais également un potentiel du même montant auquel aspire le Maroc grâce à l’augmentation des exportations.

Ces ALE ne sont pas certes équilibrés, surtout du côté du déficit commercial. N’empêche qu’ils donnent accès à un marché qui compte 500 millions de consommateurs. «Si ce marché n’était pas ouvert, le déficit serait encore plus important et la capacité du Maroc à attirer les investisseurs et à créer des emplois serait réduite», affirme le ministre.

Une telle position n’exclut pas la révision de certaines clauses d’un ALE, pour notamment protéger l’économie nationale, comme cela a été le cas avec la Turquie. Le ministre a en effet précisé que 1.200 produits ont été retirés de cet accord et sont désormais soumis aux droits d’importation. L’objectif est de protéger les produits nationaux. Cependant, l’annulation définitive de cet ALE avec la Turquie pourrait avoir des conséquences néfastes sur le secteur du textile marocain, avec la perte de 150.000 emplois, a-t-il mis en garde.

Rappelons que sur les 25 dernières années, le Maroc a signé 56 accords de libre-échange, avec notamment les États-Unis, l’Union européenne, la Turquie, ou encore l’Égypte, la Jordanie, le Liban, la Palestine et la Tunisie, dans le cadre des Accords d’Agadir. Ces accords permettent aux produits marocains l’accès à un marché de plus d’un milliard de consommateurs.