Affaires
Réutilisation des eaux usées : Un investissement de 2,34 milliards à l’horizon 2027
La première tranche de la composante réutilisation des eaux usées du PNAM vise la mobilisation de 100 millions de m3/an à cette échéance. Un nombre de 87 projets programmés dont 22 pour l’arrosage des golfs.
Partout à travers le monde, le manque d’eau est l’un des risques majeurs des années à venir, avec un potentiel impact économique considérable. A ce phénomène, le Maroc n’échappe pas. Le pays enregistre une situation de stress hydrique chronique qui s’accentue. La disponibilité des ressources en eau demeure sous pression en raison de la faible pluviométrie et la surexploitation des ressources. Pour pallier cette situation, le Maroc veut s’appuyer sur une gestion intégrée de l’eau. De l’avis des experts, les effets du changement climatique sont toutefois des menaces qui maintiennent la pression.
Dans ce contexte, plusieurs mesures sont mises en œuvre. Depuis les années 1960, des infrastructures destinées à la mobilisation des ressources en eau sont construites. En 2009, une stratégie nationale de l’eau a été lancée. Aujourd’hui, la mise en œuvre du Plan national de l’eau 2050 devrait garantir la sécurité alimentaire et la sécurité en eau pour les générations futures. Cela repose sur la multiplication des efforts à travers l’investissement dans plusieurs solutions. Et l’utilisation des eaux usées épurées en est une qui peut contribuer à endiguer le déficit hydrique local, sans oublier la préservation de l’environnement.
A travers le programme national d’assainissement liquide mutualisé (PNAM) il s’agit tout d’abord, dans le cadre d’une première tranche de la composante réutilisation des eaux usées, de mobiliser 100 millions de m3/an à l’horizon 2027. Pour l’échéance 2050, l’objectif est la mobilisation de près de 340 millions de m3/an d’eaux usées épurées. L’arrosage des espaces verts et des golfs est notamment visé dans ce contexte. Un nombre de 87 projets sont programmés dans cette feuille de route dont 22 concernent l’arrosage des golfs, pour un coût global de l’ordre de 2,34 milliards de DH, est-il indiqué dans une note institutionnelle sur le sujet. A noter que 44 golfs sont recensés au niveau national, dont 60% actuellement irrigués par les eaux usées traités. En outre, il est précisé qu’un nombre de 19 golfs sont en cours d’alimentation, représentant une superficie de 2 943 ha et un besoin en eau de 16 millions de m3/an.
Depuis la mise en œuvre du Plan national d’assainissement liquide (PNA) en 2006 et du nouveau Plan national d’assainissement liquide mutualisé (PNAM) en 2019, plus de 157 stations d’épuration des eaux usées ont été aménagées et le taux d’épuration est passé de 7% en 2006 à plus de 50% en 2020. Il devra atteindre les 80% en 2050. Au total, ce sont 34 projets de réutilisation qui ont été initiés ces dernières années, pour un volume mobilisé de près de 71 Mm3/an à fin 2020, et ce, notamment pour l’arrosage des golfs et espaces verts.
A Agadir, d’importants projets ont été initiés à cet effet. Dans ce cadre, la RAMSA a réalisé d’importants investissements pour le traitement des eaux usées du Grand Agadir à travers la station d’épuration tertiaire implantée dans la localité de Mzar et mise en service en 2010. Objectif : Assurer un potentiel annuel de 12 millions de m3 en eaux épurées dont la qualité sanitaire correspond à la catégorie A, conformément aux normes d’irrigation des espaces verts.
Il s’agit notamment de satisfaire les besoins des golfs et espaces verts du Grand Agadir pour une superficie globale estimée à 1028 ha. Dans le cadre d’une première desserte couvrant 500 ha, la première tranche du réseau d’eau potable du bas service répondra, selon la RAMSA, aux besoins en arrosage d’espaces verts d’environ 50 ha.
Sur le plan financement, une enveloppe de 150 millions de DH a été allouée au projet de réutilisation des eaux usées épurées pour l’arrosage des espaces verts et golfs du Grand Agadir, et ce dans le cadre d’une convention conclue en 2017 entre le ministère de l’intérieur et le Secrétariat d’Etat chargé de l’eau. C’est bien avant cette période que les premiers ouvrages dédiés à la réutilisation des eaux usées ont été aménagés par la RAMSA. La régie a réalisé la première partie des travaux de la première tranche de réutilisation relative à la zone gravitaire entre 2009 et 2010 et a programmé la réalisation des travaux concernant le restant des travaux de la première tranche et ceux de la deuxième tranche (gravitaire, bas service et haut service) au-delà de 2016. Aujourd’hui, le taux global de réalisation du projet est de plus de 60%.
A Souss Massa, et dans le cadre du programme PNAM, les ambitions sont d’atteindre en 2050 la mobilisation de 48 millions de m3/an des eaux épurées, ce qui représente 5% de l’offre.