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Affaires

Résultats en demi-teinte pour les assurances

Leur chiffre d’affaires n’a progressé que de 1,8 % par rapport
à 2002.

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rub 407

Les assurances ont quasiment marqué le pas en 2003. Leur activité n’a progressé que de 1,8 % par rapport à 2002. Le chiffre d’affaires a atteint un peu plus de 12 milliards de DH, contre 11, 8 milliards une année plus tôt. Comme attendu par les professionnels, l’activité a été bridée par l’entrée en vigueur de la réforme de la Caisse interprofessionnelle marocaine des retraites (CIMR) et la stagnation de la bancassurance. Deux faits marquants qui ont eu des répercussions directes sur l’assurance-vie dont le chiffre généré a chuté de 13,2 % par rapport à 2002, à 3,47 milliards de DH.
Tout d’abord, cette baisse est tout à fait compréhensible puisque les compagnies ont perdu une grande part de leur chiffre d’affaires suite au retrait de la gestion de la part patronale qui leur était jusqu’ici confiée par la CIMR. La retraite CIMR qui, en 2002, s’élevait à 1,2 milliard de DH, a enregistré en 2003 (encaissement du quatrième trimestre) une baisse de 70 % environ. Les effets de cette réforme ont été différemment ressentis par les compagnies en fonction de la pondération dans les portefeuilles. A titre d’exemple, on peut citer le cas d’Al Wataniya qui, en raison de l’importance de la retraite CIMR dans son portefeuille, a essuyé un manque à gagner de l’ordre de 230 MDH.
Ensuite, la bancassurance, qui a connu une forte croissance lors des deux dernières années, a stagné au cours de l’exercice 2003. Stagnation qui a bien sûr marqué les performances de la branche vie. Placement stratégique de l’épargne pour la retraite à long terme, la bancassurance est devenue, en raison de la baisse des taux d’intérêt et de la reprise du marché boursier, un placement peu attractif à court et moyen terme.

Des incertitudes pour l’exercice 2004

Ce segment a alors vu sa part dans le chiffre d’affaires global du secteur passer de 34 à 29 %. Une tendance baissière qui, selon certains assureurs, se poursuivra au cours de l’année 2004. Ces derniers ne manquent pas de préciser également que cette tendance est «tout à l’opposé de la stratégie de développement de l’épargne».
Outre la CIMR et la bancassurance, un troisième fait a marqué les résultats du secteur: l’accident du travail qui a enregistré une hausse de
60 %, à 1,4 milliard de DH. Cette évolution résulte bien sûr de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’AT, particulièrement de la majoration de 132 % pour les mois de novembre et décembre 2002. Cependant, les professionnels prévoient une baisse de 20 à 25 % au cours de l’année en cours puisque les entreprises ne paieront qu’une majoration de 12 %.
Contrairement à l’assurance-vie, la branche non-vie a enregistré une hausse de 9,5% par rapport à 2002. Plusieurs compagnies, comme la Sanad (+33,7 %), la CNIA (+19 %) ou encore la Marocaine-vie (+37,8 %) ont connu une progression importante de leur chiffre d’affaires.
A retenir pour cette branche la faible progression (+1 %) enregistrée par l’automobile dont la croissance a toujours varié entre 5 et 10 %. Une performance due, selon les professionnels, à la faible évolution du parc qui n’augmente plus que de 3 à 4 % chaque année.
Pour l’exercice 2004, la progression ne sera pas très importante et les professionnels vont jusqu’à dire qu’il «n’y a pas de visibilité. On y verra plus clair à l’horizon 2006». Date de la libéralisation totale du secteur qui devra alors sérieusement s’y préparer