Affaires
Renovotel 3 : les premiers dossiers en cours d’examen chez les banques
Le champ d’intervention du fonds étendu au développement de l’animation, à la démarche qualité, à l’introduction des nouvelles technologies et à l’utilisation des énergies renouvelables. Les hôteliers se disent déçus par les résultats des deux premiers programmes.
Le Fonds Renovotel, dans sa troisième mouture lancée en juillet 2012, rencontrera-t-il une plus grande adhésion des hôteliers ? Rien n’est encore joué car selon la Caisse centrale de garantie (CCG), qui gère ce fonds doté d’une enveloppe de 500 MDH dont 200 millions provenant du Fonds Hassan II auxquels s’ajoute une contribution de l’Etat, les premiers dossiers sont en cours d’examen par les banques.
Le bilan définitif de Renovotel 2010 n’est pas encore arrêté. Pour le moment, on apprend que 16 unités d’hébergement classé ont été rénovées grâce à un investissement total de 321 MDH dont 139 millions de crédits bancaires. Mais les actions sont restées concentrées sur Marrakech, Agadir et Tanger. Les mêmes qui avaient profité du premier programme lancé en 2003. Celui-ci avait permis à quelque 19 établissements de se mettre à niveau. L’investissement se montait à 290 MDH dont 97 millions financés par crédit bancaire et 97 millions par le fonds, le reste provenant de fonds propres.
Dans l’ensemble, le bilan est décevant aux yeux des hôteliers pour deux raisons principales. La première étant la durée du crédit qui ne peut pas dépasser 12 ans contre 20 ans ou plus dans certains pays concurrents.
Différé de 2 ans pour les crédits conjoints
La seconde raison étant le manque de souplesse des banques qui rechignent à accorder les crédits bien qu’une partie soit couverte par la garantie de la CCG. Or, souligne une source à la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), les établissements d’hébergement candidats à la rénovation sont souvent en difficulté depuis plusieurs années et ne peuvent donc fournir à leur banquier un bilan équilibré avec les garanties demandées.
Pour une meilleure accessibilité, un effort a été fait lors de la conception du nouveau Renovotel, appelé à être pérenne alors que les précédents avaient une durée limitée. Les apports en fonds propres sont ainsi fixés entre 10% et 15%, selon la catégorie de l’établissement. Le fonds contribue au financement à hauteur de 35% à 45% et la banque assure entre 45% et 50%. Si le taux d’intérêt relatif au crédit bancaire reste négociable entre la banque et le promoteur, celui du crédit Renovotel est fixé à 2%, mais le total du crédit conjoint bénéficie d’un différé pouvant atteindre 2 ans.
A ce titre, les conventions entre la CCG qui gère le fonds et les banques ont été amendées en novembre 2012 pour permettre une meilleure utilisation du fonds par les entreprises hôtelières. Même le champ d’intervention du fonds a été étendu aux actions de développement de l’animation, à la démarche qualité, à l’introduction des nouvelles technologies ou à l’utilisation des énergies renouvelables.