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Rebond de l’économie en 2010 : retour à  une croissance tirée par les activités non agricoles

La croissance hors agriculture devrait atteindre 5 % au terme de l’exercice. Le repli de la récolte céréalière ferait baisser le taux de progression global du PIB d’un point.

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PIB non agricole 2010 12 25

Dans la tourmente économique et financière qui s’est abattue sur l’économie mondiale, et dont les dégâts collatéraux ont atteint des pays émergents, comme le Maroc, l’année 2010 aura finalement été celle de la reprise. Une reprise lente, comme en Occident, rapide, en forme de rebond, comme au Maroc, du moins dans certains secteurs et branches d’activité. Dans le cas du Maroc, en effet, on peut parler d’un retour rapide à son niveau tendanciel de la croissance hors agriculture; la croissance agricole étant, elle, soumise aux aléas du climat et, par conséquent, évoluant en dents de scie.
Avec la baisse de la production céréalière de 26,6 % par rapport à la campagne précédente, et un recul de la valeur ajoutée agricole de 7,5 %, la croissance économique en 2010 au Maroc sera donc portée par les activités non agricoles. Celles-ci devraient croître de 5% cette année, contre 1,4% en 2009 (voir graphe). Le PIB global, lui, progressait d’environ 4 %, compte tenu de la baisse de la valeur ajoutée agricole, comme déjà indiquée. L’année aurait pu s’achever sur un niveau de croissance plus élevé, compte tenu du bon démarrage de l’exercice. Mais à partir du deuxième trimestre, il s’est produit un léger fléchissement qui s’est maintenu au troisième trimestre. En effet, les données de la comptabilité nationale montrent que sur les trois premiers mois de l’exercice, le PIB non agricole a progressé de 5,4%, comparativement à un premier trimestre 2009 qui, lui, avait connu une baisse de 1,5 % par rapport à la même période en 2008. Cette dynamique a été le fait surtout des activités minières et énergétiques dont la valeur ajoutée a enregistré une hausse de 33,6%, au lieu d’une baisse de 16% un an auparavant. Par branches, les mines ont progressé de… 108 %, mais après une baisse de 46,8 %, et l’électricité et l’eau ont augmenté de 6,7 % après 6,2 % au même trimestre de l’année précédente. Il y a donc, clairement, un effet de base qui a fortement joué. Toutefois, en dehors de l’énergie et des mines, les autres activités ont plutôt évolué petitement. Par exemple, le PIB des industries de transformation a augmenté de 1,7% au lieu de 1,5% (avec + 2,9% au lieu de 2,6% pour le BTP), les transports de 0,1 % contre 1,5%, les postes et télécommunications de 1,9 % au lieu de 2,8 %, les activités financières de 1% au lieu de 1,7 %, le commerce de 1,6 % au lieu de 3,1 %. Malgré tout, il y a là des progressions, même si elles sont modestes. Au total, l’évolution du PIB global au premier trimestre a été de 3,5%.

Le secteur minier et énergétique en forte croissance

Au deuxième trimestre, la croissance s’est poursuivie mais à un rythme légèrement inférieur : le PIB global a progressé de 3 % et celui des activités non agricoles de 4,8 % contre 0,4 % au cours du même trimestre en 2009. Là encore, ce sont les activités énergétiques et minières qui ont le plus progressé, en liaison encore une fois avec la forte baisse l’année précédente : +  22,2 % contre une baisse de 10,9 % un an auparavant.
Mais les hôtels et restaurants (+ 8,3% contre + 2%), les transports (+ 5,6 % au lieu de + 2,6%) et les activités financières (+ 2,4% au lieu de +  2,3%) ont également enregistré des hausses non négligeables.
Ce redressement net des activités non agricoles s’est poursuivi au troisième trimestre et sans doute aussi au quatrième, mais de manière moins prononcée, comme le notent les analystes aussi bien du Haut commissariat au plan (HCP) que ceux de Bank Al- Maghrib (BAM). A fin septembre, la hausse du PIB global est estimée à 2,8% par le HCP et à 3% par BAM. Hors agriculture, la hausse s’est établie à 4,7%. Et au quatrième trimestre, le PIB, selon BAM, progresserait de 2,9 % (4,6 % pour le PIB non agricole). Comme pour le premier semestre, ce sont les activités extractives (les phosphates) qui tirent la croissance hors agricole au second semestre, en liaison avec l’amélioration de la demande mondiale. L’industrie de transformation et le BTP (en particulier les travaux publics) progressent également, même modestement ; de sorte que le secteur secondaire, dans sa globalité, a progressé de 6,4 % au troisième trimestre après 5,4% au deuxième. Le secteur tertiaire également, un peu moins vigoureux, aurait crû de 4,1%. Cette évolution positive des activités non agricoles se reflète au demeurant dans les chiffres du commerce extérieur. A fin novembre, les exportations ont augmenté de 26,6% (+14,6% hors phosphates et dérivés). Les recettes de voyages ont, pour leur part, progressé de 7% à 51,7 milliards de DH.
Il y a donc une dynamique qui est à l’œuvre en cette année 2010, et l’amélioration de la croissance des pays partenaires du Maroc qui est attendue pour 2011 laisse  présager une poursuite du redressement de l’activité économique, notamment hors agricole. C’est d’ailleurs ce qui est prévu (5 % de croissance).