Affaires
Ramed : 1.8 million de cartes et 2.2 millions de récépissés délivrés
Boujdour, Al Hoceima et Fès ont reçu la visite d’une délégation des ministères de la santé et de l’intérieur dans le cadre d’une campagne d’évaluation. D’autres villes suivront. Plusieurs problèmes décelés dont le retard d’octroi de la carte et des contestations du refus des autorités de délivrer des cartes.
Depuis deux semaines, des équipes des ministères de la santé et de l’intérieur sont en tournée dans plusieurs régions du pays. Au programme: visites des hôpitaux, des centres de santé ainsi que des entretiens avec les élus locaux et les médecins. La finalité est d’évaluer les neuf premiers mois de la généralisation du Régime d’assistance médicale aux économiquement démunis (Ramed). «Cette démarche est importante car elle permettra de mettre le doigt sur les problèmes afin d’apporter les correctifs nécessaires et d’améliorer la prise en charge des malades nécessiteux», explique El Hossein El Ouardi, ministre de la santé.
Boujdour, Al Hoceima et Fès sont les premières villes visitées par les représentants des deux ministères qui ont répertoriés plusieurs dysfonctionnements du nouveau régime d’assistance médicale sur le plan administratif, dont principalement le retard de délivrance des cartes du Ramed et la persistance des autorités locales à accorder le certificat d’indigence malgré sa suppression depuis mars 2011 lors de la généralisation du régime d’assistance médicale. Autre problème signalé : la contestation du refus d’octroi de cartes d’adhésion par plusieurs personnes s’estimant éligibles à l’assistance médicale. Pour remédier à cela, les équipes ministérielles ont approché les élus pour les sensibiliser au respect des procédures afin d’éviter les dérapages et surtout l’utilisation du régime à d’autres fins. Elles ont de même envisagé d’examiner les requêtes des citoyens qui contestent leur exclusion du bénéfice du régime.
Un budget de 3 milliards de DH pour le Ramed en 2013
Pour ce qui est du volet médical, il s’est avéré que parfois les patients ramédistes ignorent le circuit à suivre. Pour être soigné, le malade doit d’abord passer par le centre de santé le plus proche de son domicile avant d’être dirigé, en cas de besoin, vers l’hôpital à même de le prendre en charge. Autrement dit, un ramédiste ne peut aller directement et de sa propre initiative dans un hôpital, il doit y être envoyé par le médecin chef du centre de santé. Des améliorations seront progressivement apportées, déclare le ministre de la santé qui se dit conscient des divers problèmes qu’il qualifie de normaux étant donné que l’on est encore dans la phase de démarrage. Phase au cours de laquelle s’est également posée la problématique de la gestion du Ramed.
La loi 65-00 portant code de l’assurance maladie obligatoire stipule que la gestion financière du régime d’assistance médicale revient à l’Agence nationale de l’assurance maladie. Etant aussi investie de la mission de régulation du régime de couverture médicale, l’agence ne peut être à la fois juge et partie. Le ministère de la santé étant prestataire de soins ne peut pas non plus s’occuper de la gestion.
M. El Ouardi précise que «pour dépasser ce problème, il est prévu la création d’une entité autonome qui gérerait le Ramed et s’occuperait donc de son volet financier. En attendant, l’Agence nationale de l’assurance maladie et le ministère de la santé s’occupent tous deux de la gestion du Ramed durant cette phase de démarrage».
Dans le milieu syndical, on avance que le régime d’assistance connaît des blocages en raison d’un manque de ressources dans certains hôpitaux. Le ministère de la santé dément et explique qu’il n’y a pas un budget spécifique au Ramed débloqué pour chaque hôpital. Ces établissements de santé prennent en charge les bénéficiaires du Ramed et sont remboursés à la fin de chaque exercice par le ministère après vérification et contrôle du coût des prestations. «Ce schéma permet de maîtriser les dépenses et donc d’éviter que les ressources du Ramed ne soit utilisées à d’autres fins plutôt qu’à l’assistance médicale des économiquement démunis», souligne El Hossein El Ouardi. Pour 2013, le budget prévisionnel pour le Ramed est de 3 milliards de DH.
Le ministre se dit satisfait des résultats enregistrés au cours des neuf premiers mois du Ramed. Aujourd’hui, on compte 1,8 million de personnes titulaires d’une carte Ramed et 2,2 millions détenteurs d’un récépissé leur permettant de bénéficier d’une prise en charge en cas d’urgence. Ce qui représente donc près de 50% de la population éligible recensée et qui s’élève à 8,5 millions de personnes vivant en milieux urbain et rural.