Affaires
Ramadan 2012 : les pharmaciens s’attendent à une baisse des ventes plus importante que d’habitude
Les vacances et la hausse des prix de certains produits alimentaires pourraient freiner les achats de médicaments. Les produits solaires dont le potentiel de chiffre d’affaires est intéressant en été sont peu demandés.
Ramadan est un mois généralement difficile pour les pharmaciens. Une situation jugée normale par le Syndicat des pharmaciens de Casablanca car les revenus, durant cette période, sont essentiellement alloués aux dépenses alimentaires et aux vêtements de Aïd El Fitr. En général, le chiffre d’affaires chute de l’ordre de 10 à 15% par rapport au reste de l’année. La baisse a même été plus prononcée en 2008, rappelle le syndicat, lorsque Ramadan a coïncidé avec la rentrée scolaire. Elle était de 20 à 25%. Pour cette année, aucune estimation n’est encore donnée puisqu’on est à peine au début de Ramadan. Toutefois, la profession s’attend à un important recul, pour deux raisons principales : la coïncidence du mois sacré avec les périodes de vacances, et la hausse des prix de certains produits alimentaires qui impactera les budgets.
La Fédération nationale des syndicats de pharmaciens (FNSP), elle, souligne que la baisse d’activité pourrait être plus prononcée dans les petites villes et dans les quartiers populaires où le pouvoir d’achat et la couverture médicale sont limités. Par contre, les officines situées dans les grandes villes, parce qu’elles sont autorisées à ouvrir après le f’tour jusqu’à 22 heures, peuvent compenser le recul des ventes en journée.
L’impact de l’assurance maladie obligatoire se fait attendre
On souligne par ailleurs que les crèmes et huiles solaires, habituellement très demandées en juillet et août et qui auraient pu soulager beaucoup d’officines se vendent peu puisque les clients vont moins à la plage durant Ramadan. L’autre caractéristique de l’activité des officines durant Ramadan est la concentration de la demande sur les médicaments traitant les maladies de l’appareil digestif. Ils constituent plus de 50% des ventes suivis des antalgiques, particulièrement ceux contenant du paracétamol. Les pharmaciens notent également que «certains clients, notamment ceux qui souffrent de pathologies chroniques, disparaissent pendant tout le mois après avoir acheté leur traitement la veille de Ramadan. Ils ne viennent qu’une ou deux fois à la pharmacie pour une prise de tension artérielle, gratuite chez beaucoup d’entre nous et facturée par certains à 15 ou 20 DH».
Selon la profession, la baisse d’activité durant ce mois pourrait aggraver la situation financière de certaines officines, en particulier celles qui viennent d’ouvrir et celles qui vendent à crédit. On estime que près de 45% des officines sont en difficulté avec un volume d’activité moyen qui tourne autour de 800 000 DH par an. La mise en place de l’assurance maladie n’aurait pas eu l’impact attendu, et ce, malgré l’extension du régime aux soins ambulatoires depuis février 2010.