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Affaires

Que va devenir la SCR après la disparition de la réassurance obligatoire ?

La «cession légale» a représenté 60% du chiffre d’affaires de la compagnie en 2009.
Trois scénarios envisagés : cession à  un groupe étranger, ouverture du capital aux assureurs ou gestion du risque des catastrophes naturelles.

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Comment la Société centrale de réassurance compensera-t-elle la perte potentielle du marché des assureurs nationaux ? La question se pose avec acuité du fait de la suppression totale de «la cession légale» qui devrait intervenir d’ici fin 2012. Ce système prévoit le versement obligatoire par les compagnies d’assurance de 10% de leur chiffre d’affaires annuel à la SCR qui, en retour, assure la réassurance des sinistres dans la même proportion, sachant que pour le reste, les assureurs privés avaient toute latitude de s’adresser au marché étranger. Mais contraint de limiter son intervention sur le marché de l’assurance, l’Etat marocain a entamé, depuis 2007, suite à la signature de l’accord de libre-échange avec les USA, le démantèlement de cette «cession légale». Celui-ci se fait progressivement et sera bouclé en 2012. A aujourd’hui, la disparition de la cession légale a concerné les branches du transport public des voyageurs (TPV), le transport maritime et l’aviation ainsi que toutes les responsabilités civiles qui y sont afférentes. Pour la compagnie, la suppression de la cession légale se devrait se traduire par une perte substantielle du chiffre d’affaires. A titre d’exemple, les primes de réassurance issues de la cession légale ont représenté en 2009 près de 1,6 milliard de DH, soit 60 % du chiffre d’affaires de la compagnie.
L’enjeu est donc de taille et explique la nécessité d’une solution de compensation. La réflexion est en cours au niveau de la SCR, mais il importe de noter qu’elle implique également les pouvoirs publics et la Caisse de dépôt et de gestion, son actionnaire principal qui détient 94 % du capital.

La gestion des risques catastrophiques rapporterait 500 MDH

Selon des sources proches du dossier, trois pistes sont actuellement envisagées : la cession à un groupe étranger, l’ouverture du capital aux compagnies de la place, ce qui permettrait de maintenir un courant d’affaires provenant de la part de nouveaux actionnaires, ou l’affectation à la compagnie de missions à caractère public. Cette dernière piste serait privilégiée. Ainsi, les pouvoirs publics pourraient charger la compagnie de la gestion des risques catastrophiques dont le projet de loi est aujourd’hui en examen au Secrétariat général du gouvernement. Il faut savoir en effet que dans les pays en développement, seulement 3% des risques de ce type sont couverts. Au ministère des finances, la direction des assurances et de la prévoyance sociale confirme l’existence des trois pistes évoquées, en revanche, elle ne se prononce pas sur le choix le plus probable. Une source autorisée souligne qu’il y a encore du temps puisque le devenir de la SCR ne devrait être scellé qu’en 2013. Pour le moment, on sait que la couverture des risques catastrophiques assurerait à la SCR une prime annuelle de 500 MDH.