Affaires
Projet Sindibad : les travaux démarrent dans quelques jours
L’autorisation d’aménager l’espace dédié au parc de loisirs a été obtenue il y a quelques semaines. La question des habitants des bidonvilles installés sur le site est en voie de résolution. Le projet est piloté par Casa Aménagement, créée pour surmonter les obstacles.
Casablanca a souvent du mal à démarrer ses projets. L’on ne compte plus les chantiers annoncés en grande pompe mais toujours en souffrance ou dont le taux de réalisation a de quoi inquiéter. A présent, la situation semble évoluer favorablement du fait que la ville dispose maintenant d’un outil de pilotage, la société Casa Aménagement, qui gère et assure le suivi de ses grands projets et ceux de la région. La création d’une telle entité (voir encadré) a été dictée par le souci de dépasser les obstacles, notamment ceux relatifs aux procédures administratives et à la qualité des ressources humaines au niveau de la ville pour mettre en œuvre le schéma directeur de développement urbain de la ville de Casablanca.
Pour l’heure, Casa Aménagement est en train de pousser à la réalisation de deux gros projets inscrits dans le Programme de développement régional touristique (PDRT) mais qui aurait pu rester encore très longtemps dans les cartons. Ce sont l’aménagement de la zone du parc Sindibad et le grand théâtre de Casablanca. Le projet Sindibad est, depuis qu’il a été attribué en 2010 au groupement formé par Alliances, Somed, Palmeraie Développement (qui s’est retiré par la suite) et FinancesCom, resté au stade de la maquette. Le projet qui comporte un volet résidentiel et un volet parc d’attraction et de loisirs s’étale sur 60 hectares dont la moitié appartient au domaine privé de l’Etat et la moitié aux Eaux et Forêts. L’investissement total approche les 2,4 milliards de DH, dont 336 millions pour le seul parc de loisir.
Les appels d’offres pour les lots résidentiels bientôt lancés
La question que l’on peut légitimement se poser est pourquoi il faut plusieurs années pour passer du stade de projet au premier coup de pioche. Selon Khalid Bennani, le tout nouveau DG de Casa Aménagement, la société qu’il dirige depuis avril 2012, a été justement créée pour raccourcir ces délais. C’est elle, en effet, qui est chargée de racheter le foncier, du moins la partie appartenant au domaine de l’Etat et de le revendre, au fur et à mesure, au groupement d’investisseurs moyennant une plus-value qui va lui permettre de constituer un capital pour développer ses activités à Casablanca. Ainsi, suite à la signature de la convention d’investissement en juillet 2010, Casa Aménagement a pu rapidement obtenir les titres fonciers pour la partie résidentielle après le morcellement de l’assise foncière en octobre de la même année.
C’est elle aussi qui a veillé à la validation du dossier technique de l’occupation temporaire de la partie forestière (interdite à la vente) dont la signature de l’arrêté d’occupation pour 30 ans a eu lieu en janvier 2012.
Après le foncier, il fallait attendre aussi la délivrance des autorisations de construire. Là encore, les choses ne vont pas comme sur des roulettes et pour la partie parc de loisirs, les autorisations viennent d’être obtenues, il y a quelques semaines. Selon Casa Aménagement, la clôture du terrain devrait être installée dans quelques jours et les travaux seront entamés incessamment. Quant à la partie résidentielle, les autorisations ne sauraient non plus tarder.
Auparavant, il fallait aussi démanteler les anciens manèges et débarrasser le terrain des tonnes de ferraille suite au démantèlement.
Mais, c’était sans compter avec la présence des employés de l’ancienne société gestionnaire du parc Sindibad, la même société qui gérait le parc Yasmina. Au total, ce sont 216 employés qui réclamaient leurs droits, alors que le parc Sindibad tournait avec une cinquantaine d’employés seulement. Mais, comment les identifier puisqu’ils se réclament tous de la même entreprise ? Il a fallu donc les indemniser tous, ce qui a été fait dans les règles grâce à une contribution de la ville de Casablanca de 30 MDH et du groupement des investisseurs de 7 MDH. Mais, pour ce faire et pour éviter tout recours, l’opération a fait l’objet d’un procès verbal co-signé par toutes les parties concernées, dont le ministère de l’emploi.
De même, le relogement des 1 150 habitants du bidonville qui se trouve sur ce terrain est en voie de résolution dans le cadre du programme de relogement de l’Etat, soit 750 appartements au total.
La livraison du parc de loisirs est prévue pour le milieu de 2014.
Les autres dossiers ont trait à l’apurement des installations des cafés et kiosques sur le site du parc, la signature du protocole d’accord pour la valorisation du parc archéologique qui requiert un investissement de 40 MDH, et le lancement de l’étude de faisabilité. Au niveau du résidentiel, il est prévu prochainement la signature des contrats de vente des deux premiers lots et des promesses de vente pour d’autres lots.