Affaires
Projet d’Anfa : la bataille judiciaire entre les habitants de la Cité de l’air et la CDG commence
Pour la CDG, il s’agit de logements de fonction et les habitants ne peuvent contester l’indemnisation.
Sur 250 familles, 180 refusent les indemnités proposées.
Le projet d’aménagement de l’ancien aéroport d’Anfa à Casablanca traverse une zone de turbulences. La faute aux habitants de la Cité de l’air qui n’ont pas accepté l’indemnisation proposée par l’Agence d’urbanisation et de développement d’Anfa (Auda), filiale de la CDG et qui avoisinait les 900 000 DH par maison. Rappelons que près de 250 familles composées de fonctionnaires appartenant aux secteurs de l’Aéronautique civile de la Météorologie nationale et des Bases aériennes se sont vu proposer des indemnisations par l’Auda, qu’ils n’ont pour la majorité pas accepté (lire La Vie éco du 26 juin 2009).
L’affaire qui est d’ailleurs devant les tribunaux oppose donc l’Auda, nouveau propriétaire des lieux, aux 180 familles qui louaient leurs logements auprès de la direction des domaines, ancien propriétaire des lieux. La défense de la filiale de la CDG soutient, pour sa part, que les 180 familles occupent en fait les logements à titre de locataires et ne peuvent donc pas ester en justice pour contester les montants des indemnisations proposés.Les habitants, évidemment, rejettent cette version des faits et affirment que leurs habitations ne sont pas des logements de fonctions comme le soutient l’agence. «Nous avons reçu l’autorisation formelle d’acquérir nos logements en avril 2001, suite à la réunion organisée par le ministre des finances et de la privatisation. Toutes les autorités présentes à cette réunion dont les représentants de la commune urbaine de Hay El Hassani, de l’Agence urbaine de Casablanca et les responsables des services du domaine ont répondu positivement à la proposition d’acquisition des logements objets du litige actuel», raconte un des membres de l’association des habitants de la Cité de l’air.
D’ailleurs, poursuit-il, le 19 avril 2005 et après avoir procédé à un rabais de 20% à la demande de l’association, la commission chargée du suivi du dossier a fixé des prix variant entre 1 600 et 2 000 DH le m2 que les habitants avaient finalement acceptés.
«Cette série d’opérations a nécessité quatre années de travail après quoi il a été décidé de procéder à l’élaboration des actes de cession à partir du mois d’octobre 2005», ajoute-t-on auprès de l’association. Depuis cette date, les habitants assurent que les terrains sur lesquels sont construits les logements ont fait l’objet d’un éclatement des titres pour les céder à leurs occupants et que même les dépenses nécessaires à cette opération ont été couverts par les habitants.
Mais le deal n’a manifestement pas été respecté par la direction des domaines qui a procédé à la vente de toute l’assiette foncière de l’aéroport Casablanca-Anfa à la CDG dans le cadre du projet d’aménagement prévu sur ce site.
Avec une bataille judiciaire qui s’annonce longue et compliquée, c’est tout un projet sur lequel comptait beaucoup la ville de Casablanca qui se trouve compromis.
