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Projet Casa Green Town : des acheteurs mécontents, la CGI apporte ses explications

Une association affirmant représenter 25% des propriétaires du projet Casa Green Town à  Bouskoura dénonce des promesses non tenues. Ses principales griefs : manque de visibilité sur les délais de livraison et retard de réalisation des équipements de base.

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casa green town 2012 01 18

Du rififi à la ville verte de Bouskoura à Casablanca. La compagnie générale immobilière (CGI) semble faire face à la grogne de certains groupes d’acquéreurs de logements quant à la livraison ou encore les caractéristiques de leurs biens. Al Madina Al Khadra (Amak), première association de propriétaires constituée, qui revendique une représentativité de 25% des acheteurs au sein du projet Casa Green Town de la CGI, se montre des plus actives.
Mais les rapports entre le promoteur et l’association ne sont manifestement pas partis du bon pied. En effet, suite à de nombreuses tentatives de prises de contact, l’Amak, s’estimant ignorée par la CGI, a fini par recourir à la justice ces dernières semaines en adressant une «ordonnance interpellative» pour requérir du promoteur des réponses à un ensemble de questionnements de la part de ses membres sur le projet. Côté CGI, la démarche est perçue comme étant clairement hostile et l’on reproche à l’association de «systématiquement dénigrer le projet Casa Green Town».
En fait, les griefs de l’Amak font d’abord état d’un manque de communication et d’un retard sur les délais de livraison du projet. «Nous ne sommes absolument pas tenus au courant des dates prévues de livraison et aucun engagement clair n’est pris dans ce sens par la CGI», relate un membre de l’association.

La CGI assure avoir déjà versé 644 MDH pour réaliser les équipements de base

La réponse de la CGI sur ce volet se veut sans détour. «Selon notre engagement, nous devions livrer une première tranche au quatrième trimestre 2011 mais nous avons dû décaler le calendrier initial», concède Ali Ghannam, directeur général de la CGI. Ce dernier assure qu’à présent, 140 villas bordant la route de Sidi Massoud devraient être livrées d’ici mars prochain. Par la suite, la CGI s’engage à livrer une centaine de villas par trimestre afin de parvenir à 450 livraisons d’ici fin 2012, étant à préciser que l’intégralité des habitations devrait avoir été livrée courant 2014.
Un autre grief adressé par l’Amak concerne le retard constaté sur la réalisation des équipements de base. D’abord, selon les propriétaires, le promoteur ne serait pas enclin à respecter son engagement initial d’aménager trois grandes voies d’accès routier vers Casa Green Town. A la CGI, l’on assure que le projet reste d’actualité et qu’il est même bien entamé. A préciser d’abord que ces travaux devraient être pris en charge par un groupement d’intérêt économique (GIE) regroupant les deux autres promoteurs actifs dans la zone que sont Prestigia et Palmeraie développement. Ce groupement devrait s’occuper en fait de toutes les installations hors site (station de traitement des eaux, voies d’accès, adduction de l’eau potable, alimentation en électricité…) et pour ce qui est de sa contribution au GIE, la CGI assure avoir déjà injecté 644 MDH sur une participation totale de 800 millions.
Le promoteur assure que les travaux de dédoublement de voies sont en phase de démarrage pour la route de Sidi Massoud ainsi que celle jouxtant l’enseigne M. Bricolage. Pour la troisième voie concernant la route de Taddart, le management de la CGI concède quelques retards. La raison : «Avec les difficultés pour le conseil de la ville de se réunir, nous avons eu du mal à opérer des expropriations dans la zone d’Aïn Chock», justifie M. Ghannam. Les travaux sur cette troisième voie sont aussi rendus plus difficiles par les échangeurs qui y sont prévus. Mais au final, la CGI s’engage à livrer tous les ouvrages hors site, y compris les voies d’accès dédoublées, au plus tard en 2014.
Reste que dans l’intervalle, et comme le soulève l’Amak, les premiers occupants pourraient être privés des équipements de base nécessaires. «Nous avons prévu des solutions d’appoint pour subvenir aux besoins des premiers occupants en attendant l’achèvement des équipements du projet», rétorque M. Ghannam. Sur le volet sécurité d’abord, le directeur assure qu’un bureau de police provisoire va être installé dans les prochains jours à proximité des premiers logements occupés. Aussi, un réservoir d’eau ainsi qu’un générateur d’électricité devraient être mis en service en attendant la pleine entrée en activité des réseaux dédiés. La même logique est appliquée pour les systèmes d’assainissement des eaux usées et de traitement des eaux pluviales pour leur réutilisation à des fins d’arrosage.
L’ultime grief adressé par l’Amak concerne le non-respect par le CGI de promesses commerciales, non contractuelles, ayant trait notamment à la dimension écologique du projet. «Contrairement à ce qui a été vanté lors de la commercialisation du projet, nous nous apercevons que les normes d’efficacité énergétique telles que promises ne sont pas mises en application», exprime un membre de l’association. On cite notamment l’installation d’un système de climatisation au lieu d’un chauffage central, l’absence de chauffe-eau solaire ou encore de l’isolation thermique. Côté CGI, l’on rappelle à juste titre qu’aucun engagement contractuel n’a été pris dans ce sens.