Affaires
Projet Casa Anfa : 150 familles refusent toujours de quitter leurs logements à la Cité de l’air
La dernière offre de l’Agence d’urbanisation et d’aménagement d’Anfa, un million de DH ou un terrain à 750 DH le m2, est rejetée.
150 familles s’estiment lésées, 40 avaient accepté, il y a un an, de quitter les lieux mais n’ont toujours pas reçu leurs lots de terrain.
L’agence et la wilaya promettent une solution définitive dans les prochaines semaines.
Le bras de fer qui oppose l’Agence d’urbanisation et d’aménagement d’Anfa (AUDA) et les 150 familles qui occupent encore une partie des 358 ha de l’ancien aéroport sur lesquels est prévu un pôle urbain moderne comprenant tour de bureaux, quartiers résidentiels, place financière et espaces verts reste encore tributaire des délogements et n’est pas près de s’achever. L’association des résidents de la cité de l’air (AHCA) campe sur ses positions et refuse la dernière offre de l’AUDA présentée au printemps dernier. Pour quitter leurs habitations, l’agence leur a proposé une indemnité d’un million de DH au lieu de 900 000 DH auparavant ou la possibilité d’acquérir, à Dar Bouazza ou au quartier Islan à Sidi Maârouf, un terrain d’une superficie de 300 m2 environ à 750 DH le m2 au lieu de 1 000 DH, les taxes et droits d’enregistrement étant entièrement pris en charge par la CDG.
Abdelali Rabbani, président de l’association, ne cache pas sa colère : «Nous nous estimons encore lésés. Tout le monde sait qu’avec un million de DH on ne trouve pas grand-chose à acheter aujourd’hui. Nous ne souhaitons pas quitter la ville, ni emménager dans des logements sociaux». Et de poursuivre que «nous sommes ouverts aux négociations, la wilaya et l’AUDA le sont également, c’est déjà une bonne chose». A l’AUDA, on préfère rester discret. «La situation est en train d’être réglée. Nous communiquerons dans les semaines à venir, lorsque nous serons fixés. Nous espérons que cette situation va se dénouer au plus vite», déclare le DG de l’AUDA, Khadir Lamrini.
Même attitude du côté de la wilaya de Casablanca où le gouverneur-secrétaire général, Mouâad Jamaï, n’a pas souhaité non plus s’exprimer sur le sujet en indiquant seulement qu’«une solution définitive devrait être trouvée d’ici quelques semaines».
Il faudra aussi en trouver pour une quarantaine de familles sur la centaine qui avait accepté la première offre. Ayant opté pour l’achat d’un terrain, ces familles avaient reçu une avance forfaitaire de 60 000 DH pour louer un logement en attendant que le foncier soit disponible. Plus d’une année après, il se trouve qu’il n’en est encore rien et que le budget alloué à la location est épuisé. Par conséquent, ces familles sollicitent une rallonge ou une livraison immédiate des terrains, fait savoir l’association.
Les ordonnances d’expulsion bloquées par une procédure en appel
Il faut en effet rappeler qu’en 2009, les négociations menées avec l’association des habitants de la cité de l’air déboucheront sur des accords mais qui n’auront pas l’adhésion de tous les habitants. Face à la résistance de certains d’entre eux, la CDG décide alors d’entamer une procédure judiciaire, invoquant le motif d’occupation illégale et sans justification de «logements de fonction». «Or ces logements ne sont pas des logements de fonction puisqu’ils sont cessibles et les habitants, en attendant le parachèvement de la vente, sont des locataires auprès de la direction des domaines à qui ils paient leurs loyers régulièrement depuis plus de 40 ans», argue M. Rabbani. A ce jour, les ordonnances d’expulsion prononcées par le juge des référés, suite à une requête de la CDG, ne sont pas exécutées. L’association avait fait appel de ces jugements et, selon son président, «un seul cas a été jugé à notre connaissance et il est à notre avantage». Affaire à suivre.
