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Produits phytosanitaires : les bonnes affaires de Syngenta au Maroc

Syngenta a engrangé 319 millions de dollars en Afrique, dont 50 millions au Maroc. Pour contrecarrer la concurrence de plus en plus forte des fabricants de génériques, l’entreprise enrichit son offre de produits par un accompagnement des agriculteurs dans les régions.

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Syngenta Maroc

Nestlé dans l’agroalimentaire, Glencore dans le négoce des matières premières, Roche dans l’industrie pharmaceutique ou ABB dans les énergies et l’automation… Les multinationales suisses font de bonnes affaires au Maroc comme partout ailleurs dans le monde. Moins connu du grand public, Syngenta en est une autre qui opère dans le secteur agricole depuis 1946. Avec un chiffre d’affaires de 467 MDH en 2017, le groupe, basé à Bâle et racheté par des Chinois, se targue d’être le numéro un du marché des produits phytosanitaires au Maroc.

Une stratégie en phase avec le PMV

Durant l’édition 2018 du SIAM, la filiale marocaine du groupe a mis les bouchées doubles pour communiquer sur ses réalisations et son offre. Plus significatif encore, il a dépêché en renfort, au top management de la filiale marocaine, Xavier le Prince, directeur développement durable Europe-Afrique-Moyen Orient, et Angus Kelly, directeur des affaires institutionnelles pour la même région.

«Nous ne pouvons pas savoir qui est le leader du marché du fait qu’à la différence de l’industrie pharmaceutique, nous n’avons pas encore mis en place un dispositif pouvant donner avec exactitude le chiffre d’affaires du secteur et les parts de chaque opérateur», relativise un ancien routier de l’industrie pharmaceutique au Maroc. Néanmoins, la firme compte parmi les multinationales les plus en vue.

Selon son top management, Syngenta déploie une stratégie basée sur deux socles, et est en phase avec le Plan Maroc Vert. «Le premier est le développement continu de l’offre. La nôtre est très large et va des semences et plants aux produits et solutions phytosanitaires. Le second est le service aux agriculteurs», indique Ronan de Herce, le patron de Syngenta Maroc.

Pour déployer cette stratégie, le groupe emploie une cinquantaine d’employés dont la moitié sont des ingénieurs agronomes mobiles. Et à l’instar de ses concurrentes, la maison mère de la filiale marocaine investit énormément dans la R&D; le nerf de la guerre dans le secteur phytopharmaceutique. «Nous avons investi en 2017 pas moins de 1,3 milliard de dollars et accompagné 14 millions d’agriculteurs dans le mondes», confie Angus Kelly, directeur des affaires institutionnelles pour l’Afrique et le Moyen-orient.
Quid du Maroc ? «Depuis 2016, nous avons formé 500 agriculteurs dans notre Technicenter à Agadir», rétorque Angus qui ajoute que pour l’activité R&D, Syngenta Maroc coordonne avec son équipe au siège et fait remonter les problématiques spécifiques au contexte local.

Six fermes de référence installées au Maroc

Pour fidéliser ses clients, mais surtout pour que ses produits soient utilisés de manière optimale, l’entreprise dispose de six fermes de référence au Maroc couvrant le blé, la pomme de terre et les tomates. Celles-ci accueillent des cycles de formation et d’accompagnement des agriculteurs. «La productivité de nos clients formés a augmenté de 30%», se félicite notre interlocuteur.

A l’échelle africaine, le groupe suisse a engrangé en 2017 près de 319 millions de dollars. C’est dire que le Maroc avec ses 50 millions de dollars de chiffre d’affaires est une bonne affaire pour le groupe suisse. Mais pour préserver ses acquis et développer ses parts de marché en surfant sur l’augmentation du taux de pénétration des produits phytosanitaires, Syngenta – comme les autres multinationales – devra composer avec la montée en puissance des opérateurs locaux, en l’occurrence dans la région de Souss.

[tabs][tab title = »Dans la région : Un marché qui pèse 1,5 milliard de dirhams »]Le business des produits phytosanitaires (pesticides, fongicides et herbicides) pèse près de 1,5 milliard de DH (www.lavieeco.com), à en croire les estimations de Croplife – l’Association des professionnels de l’industrie phytopharmaceutique. Très concurrentiel, le marché marocain est depuis les années 90 le théâtre d’une lutte entre multinationales et importateurs marocains. «La majorité des brevets tombent dans le domaine public et les génériqueurs en profitent», commente une source professionnelle. Par type de cultures, le maraîchage absorbe 44% du volume, talonné par les plantations (26%) et les céréales (21%). Le reste est partagé entre les cultures industrielles (7%), en l’occurrence la betterave et d’autres cultures (2%). Par type de produits, les insecticides représentent 45% du marché suivis des fongicides (40%) et des herbicides (15%). L’une des caractéristiques du marché marocain est qu’il est très diversifié puisqu’il existe une multitude de cultures et de climats, donc plusieurs maladies et ravageurs à combattre.[/tab][/tabs]