Affaires
Prix du tabac : rien n’est encore arrêté
La commission d’homologation des prix se réunira le 20 décembre.

Le lobbying des industriels du tabac va-t-il pouvoir convaincre les élus de la deuxième Chambre de revenir sur la hausse de la TIC sur les cigarettes, prévue dans le PLF 2019 ? Pas sûr, de l’aveu même d’un opérateur majeur du marché. D’après lui, le gouvernement est déterminé à taxer davantage le tabac pour augmenter les recettes de la TIC – d’un peu plus d’un milliard de DH – et lutter contre le tabagisme, qui reste un gros fardeau pour la santé publique. A ce stade, il n’est pas encore possible d’estimer les retombées de cette réforme fiscale sur les prix, d’autant plus que les opérateurs pourraient supporter une partie de la hausse pour rester compétitifs. «Les estimations qui ont été relayées dans les médias – faisant état d’une augmentation de 4 à 7 DH en fonction des segments -, ne sont pas fondées. Il s’agit ni plus ni moins de poker menteur. Il faut attendre la tenue de la commission d’homologation des prix, prévue le 20 décembre prochain, pour voir plus clair», indique notre source. Dépendant du ministère des affaires générales et de la gouvernance, la commission en question devra trancher avant le 1er janvier. «Les opérateurs vont certainement préférer ne pas répercuter la totalité de la hausse de la TIC sur le prix final pour rester compétitifs. En effet, à mesure que les prix augmentent, la taxation ad valorem augmente aussi, ce qui n’est pas dans l’intérêt des industriels», poursuit la même source.
Totalisant 9,9 milliards de DH en 2017, la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les tabacs manufacturés représente – à elle seule – 11,16% des recettes collectées par la Douane (cf: www.lavieeco.com, «Le tabac, la poule aux œufs d’or du fisc»). Enfin, le business du tabac manufacturé pèse à peu près 15 milliards de DH pour un volume de 14 milliards de cigarettes.
