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«Pour nous, le volet social constitue une priorité»

La régie de la région a permis de lancer près de 28 projets structurants portés par le contrat-programme pour le développement intégré des provinces du Sud. En moins d’un an et demi, 54 terrains omnisports de proximité ont été construits à Laâyoune et une dizaine d’autres sont en cours d’achèvement, huit points de lecture connectés à internet aménagés et un centre de dialyse high-tech construit.

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Sidi Hamdi Ould Errachid

Dix-huit mois. C’est trop tôt pour faire un bilan. Mais si l’on s’en tient aux déclarations de son président, la Région Laâyoune-Sakia El Hamra est bien partie pour exploiter toutes les opportunités qu’offre la loi sur la régionalisation avancée. Sur le plan institutionnel, les organes sont en place et plusieurs projets à caractère social et économique sont lancés. Des stratégies claires et propres à chaque secteur économique et social sont élaborées dans le cadre du plan de développement régional 2017-2022. Le point avec Sidi Hamdi Ould Errachid.

Comment appréciez-vous le chantier de la régionalisation avancée ?

La régionalisation avancée dispose aujourd’hui d’un cadre légal largement développé par la vision royale. Ce nouveau cadre vise, entre autres, à mettre en place un climat propice aux affaires et des conditions incitatives pour l’investissement. Et ce, afin de garantir au secteur privé national et étranger la visibilité et les conditions de compétitivité nécessaires à travers un développement économique soutenu, une mise à niveau des infrastructures ainsi qu’une gouvernance dont le moteur n’est autre qu’une déconcentration administrative et une décentralisation effective. Au niveau de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra et en vertu de la loi 111-14 portant les nouvelles attributions et missions du Conseil régional dont j’assure la présidence, je me suis assigné comme mission d’harmoniser l’action publique au niveau régional en procédant à des concertations avec l’ensemble de l’écosystème décisionnel, qu’il soit du secteur public ou privé. Ce nouveau cadre institutionnel nous soutient dans nos efforts d’instaurer un climat privilégié qui nous donnera la possibilité d’apporter un changement palpable à la population locale de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra.

Qu’en est-il de vos prérogatives et de vos réalisations sur le plan organisationnel ? 

Comme je l’ai expliqué, le Conseil de la région dispose du cadre légal qui stipule le transfert immédiat d’un certain nombre de compétences portées par les articles  81 à 95 de la loi-cadre 111-14. Ce qui veut dire que nous avons pris le relais, depuis le début de notre mandat, il y a 18 mois, pour élaborer et exécuter notre propre programme de développement régional ainsi que celui relatif au schéma régional d’aménagement du territoire. Dès lors, nous avons imprimé à notre action une célérité concrétisée par plusieurs réalisations sur le terrain. D’abord, nous avons complété notre arsenal juridique. Nous avons ensuite élaboré l’organigramme organisationnel des commissions du Conseil régional ainsi que celui relatif à l’administration de la région. C’est après cette étape que nous avons créé la régie d’exécution des projets. Je précise que nous avons été les premiers à formaliser cela au niveau national. A ce jour, cette régie a permis de lancer près de 28 projets structurants portés par le contrat-programme pour le développement intégré des provinces du Sud. Sur ce total, 20 projets ont été validés lors de la cession précédente pour un budget de 1,3 milliard de DH. Nous sommes également dotés de la structure légale relative aux sociétés de développement régional. Aussi, en vertu de la loi, nous avons pris en charge la gestion des secteurs de l’industrie, de la santé, du commerce, de l’éducation, de la culture et de la promotion du sport. Ensuite, le Conseil régional a des attributions qu’il partage avec l’Etat. Ces attributions ont trait, à titre d’exemple, à des aspects comme le développement durable, la recherche scientifique, le tourisme…

Pour ce qui concerne le Conseil régional, pouvez-vous nous faire l’économie du programme de développement régional ?

Nous avons une ambition au sein du conseil de faire émerger la Région de Laâyoune-Sakia El Hamra au niveau qu’elle mérite. Car nous disposons d’atouts indéniables. Cette ambition a été consolidée par le cadre global de gouvernance régionale. Cela a été acté à travers la mise en place d’une décentralisation de plus en plus renforcée. Nous demeurons une région importatrice de savoir-faire pluridisciplinaire. Néanmoins, nous sommes déterminés à devenir une région exportatrice en la matière grâce à un plan de développement régional que nous avons fait élaborer par un pool de consultants de premier plan, en large concertation avec l’ensemble des acteurs au niveau régional et en adéquation avec la vision stratégique du Conseil économique et social. Ce dernier a en effet validé notre plan de développement régional qui court de 2017 à 2022. Ce document contient des stratégies claires et propres à chaque secteur économique et social. Il est doté d’indicateurs statistiques fiables permettant de faciliter la prise de décision. Nous projetons également d’intensifier notre action sur le volet de la formation ciblée qui est à nos yeux un catalyseur pour la réussite de tous ces nouveaux chantiers lancés ces deux dernières années.

Quels sont les projets prévus dans le domaine social de la région ?

Sur le plan social, nous avons des réalisations dont on peut être fiers. D’abord, nous avons réussi en moins d’un an et demi à construire 54 terrains omnisports de proximité seulement sur la ville de Laâyoune. Une dizaine d’autres sont en cours d’achèvement. Je précise que ces terrains ont été réalisés suivants des standards internationaux. Nous avons également permis la création de plusieurs associations omni-sportives au niveau régional. A titre d’exemple, l’association école omnisport de la commune de Laâyoune compte plus de 400 enfants inscrits gratuitement. Nous avons réalisé aussi huit points de lecture au niveau de la région qui permettent aux jeunes de se connecter à internet, lire et préparer leurs examens. Sur un autre registre, nous avons lancé en 2016 un centre de dialyse high-tech qui prend en charge gratuitement 200 patients. Ce projet a été financé à 100% par la région. A ce projet s’ajoutent deux centres d’accueil dédiés aux orphelins et qui disposent d’un confort inégalé avec chambres individuelles et piscine. Nous sommes également en cours d’achèvement de ce qui sera la deuxième plus grande bibliothèque-médiathèque du Royaume. En somme, le volet social constitue pour nous une priorité. Pour cela nous avons lancé plusieurs projets et débloqué le foncier et les finances nécessaires afin d’accélérer leur réalisation.

Et les autres projets censés dynamiser l’économie de la région ?

La géographie et l’histoire font de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra le territoire de l’équilibre et de la modération. En effet, par la diversité de sa culture, le caractère tempéré de son climat, sa situation à la fois maritime et continentale et son positionnement géographique qui l’a destinée à devenir le trait d’union entre le nord de l’Afrique et son sud, cette région dispose d’un potentiel important. Et aujourd’hui, grâce à cette initiative royale de mettre à niveau socialement et économiquement les provinces du Sud avec le reste des régions du Royaume du Maroc, nous voulons jouer pleinement ce rôle. Surtout que nous sommes à proximité géographique de trois des espaces économiques des plus importants et en phase avec les orientations stratégiques du Maroc : l’espace CEDEAO, celui de l’UEMOA et l’espace UE à travers les Iles Canaries.

Nous avons adopté une vision de ciblage de la croissance, et ce, sur deux volets. Le premier est relatif à la création d’emplois au profit de la population locale, sachant que le taux de chômage régional atteint des proportions inquiétantes de l’ordre de 30%. Le deuxième concerne le ciblage de la croissance dans sa dimension territoriale en optant pour un schéma directeur qui divise la région en plusieurs pôles territoriaux, à savoir la métropole Laâyoune, les villes moyennes Smara, Tarfaya et Boujdour et enfin les centres ruraux émergents. Chacun dispose d’un plan de développement étalé sur les vingt prochaines années. Ceci dit, la région offre plusieurs avantages pour les investisseurs.

Comment allez-vous procéder pour attirer des investissements ?

Pour tout investisseur, les 3F, le foncier, la fiscalité et les fonds sont les pré-requis pragmatiques qui facilitent sa décision d’investir ou pas. La région de Laâyoune-Sakia El Hamra dispose de la plus importante réserve foncière du Royaume et d’une fiscalité exclusive consistant en une exonération des taxes relatives aux sociétés. Reste les fonds. A mon sens, ce point dépend d’une plus grande implication des banques marocaines pour nous accompagner dans nos efforts. Mon objectif est de parvenir à une harmonisation de l’action publique au sein de la région. Ce qui est à mon sens un facteur d’accélération économique important. Cette harmonisation va nous apporter davantage d’efficience et de célérité, deux ingrédients nécessaires censés révéler le grand potentiel économique dont jouit la région de Laâyoune-Sakia El Hamra. C’est cette cohérence que nous voulons mettre en avant pour accroître notre attractivité auprès des PME. Nous disposons également d’un fonds dédié à la promotion des PME et doté d’une enveloppe de 122 MDH dans le cadre d’un partenariat avec plusieurs acteurs publics.