Affaires
Ports : 3 millions de m3 de matériaux extraits chaque année des bassins et chenaux
Le naufrage du Silver en décembre dernier a attiré l’attention sur le phénomène de l’ensablement. Ce sont principalement les ports du centre et sud de la façade Atlantique qui sont les plus touchés. En tout, l’ANP budgétise près de 140 MDH chaque année pour le dragage.

Plus de quatre mois se sont écoulés depuis le naufrage du Silver à Tan-Tan (www.lavieeco.com) et l’on ignore encore les résultats de l’enquête menée par les pouvoirs publics pour en déterminer les causes. Néanmoins, on sait déjà que plusieurs experts maritimes ont pointé du doigt le phénomène de l’ensablement.
Pourtant, la problématique ne date pas d’aujourd’hui. Historiquement, il est bien connu que le port de Tan-Tan n’est pas le seul du Royaume qui nécessite des opérations de dragage régulières. Selon l’Agence nationale des ports (ANP), l’ensemble des ports du Maroc souffre du phénomène de l’ensablement et de l’envasement, mais à des degrés différents. Dans la majeure partie des cas, ce sont les chenaux d’accès et les bassins portuaires qui sont le plus touchés.
Le sable constitue 70% des matériaux déposés par les courants marins
Cependant, bien que la problématique soit générale, ce sont surtout les ports situés sur la façade Atlantique, entre le port de Safi et celui de Dakhla, qui en sont les plus affectés, en raison des forts courants marins que connaissent ces régions. Ceci nécessite donc une intervention en continu des services portuaires.
Les statistiques de l’ANP font ressortir que le volume des matériaux extraits des bassins et chenaux d’accès des ports, toutes natures confondues, atteint 3 millions de mètres cubes en moyenne chaque année. Plus de 70% de ce volume est constitué de sable déposé par les courants au bord des infrastructures portuaires.
Et pour ce faire, l’agence doit mettre la main à la poche chaque année, vu que les principaux ports concernés par le phénomène sont financièrement déficitaires. Ainsi, près de 140 MDH sont budgétisés chaque année par l’ANP à ces opérations, dont 60 millions aux seuls ports du sud.
«Au-delà de leur situation financière, la valeur de ces ports réside surtout dans le développement socio-économique qu’ils impulsent à toutes les régions où ils se trouvent», précise un expert maritime. Leur déficit ne doit pas donc empêcher le maintien des efforts à ce niveau, et l’ANP semble bien en avoir conscience.
L’agence confie les opérations de dragage à des prestataires externes à travers des marchés-cadre d’une durée de trois ans. Ces marchés comportent naturellement des prescriptions techniques assurant leur réalisation dans les règles. Le suivi et le contrôle de ces travaux sont assurés pour leur part par les équipes techniques des ports, tout en s’appuyant sur des cabinets spécialisés pour la vérification de l’atteinte des profondeurs exigées.
