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Port de Tanger Ville : SGPTV cherche des gestionnaires pour le chantier naval
La sélection devrait se faire courant 2015 pour une mise en service programmée au plus tard en mars 2016. Les deux premières parties du port de plaisance, d’une capacité globale de plus de 900 anneaux, seront livrées avant fin 2015.
Une nouvelle étape vient d’être franchie dans le cadre du projet de reconversion du port de Tanger Ville. La société de gestion du port (SGPTV), filiale de l’Agence nationale des ports (ANP) et de la Société d’aménagement du port de Tanger Ville (SAPT), a lancé récemment l’appel à manifestation d’intérêt pour l’équipement et la gestion du chantier naval du port de plaisance. La remise des offres est possible jusqu’au 15 janvier prochain. C’est la première phase d’un processus qui devrait aboutir à la sélection du gestionnaire du chantier naval courant 2015. Selon nos informations, cette étape vient en prévision à l’entrée en service du nouveau port de plaisance programmée d’ici décembre 2015. L’idée est donc d’entamer le processus devant mener vers la mise en service du chantier naval au plus tard en mars 2016 pour subvenir aux besoins qui découleront de l’activité de plaisance que générera le port.
L’activité du chantier naval aura encore plus d’importance lorsque le port aura atteint sa vitesse de croisière. L’objectif que se fixe aujourd’hui SAPT est de le positionner comme un des principaux ports de plaisance dans la région méditerranéenne. Selon les études de marché effectuées par la société, la zone compte aujourd’hui plus de 1000 ports de plaisance, dont 80% sont concentrés sur les côtes espagnoles, italiennes, françaises et grecques. Cependant, plus de la moitié de ce parc est constituée de ports de petite taille, ne dépassant pas 300 anneaux, tandis qu’une centaine seulement peuvent accueillir plus de 800 bateaux. C’est ce qui explique d’ailleurs que les quatre pays précités, en plus de la Croatie, monopolisent à eux seuls 90% de la capacité d’accueil globale. De même, la région du port de Tanger, composée de la côte marocaine, la côte andalouse et les côtes portugaises ne comprend qu’une soixantaine de ports d’une capacité globale de 22 000 anneaux, ce qui laisse un déficit estimé à 15000 anneaux.
Port de Sotogrande, principal concurrent
Ce déficit est davantage accentué par les bateaux de plaisance en transit par le détroit dont le nombre est évalué à 60000 par an. Et contrairement aux autres régions de la Méditerranée, la région du port de Tanger n’abrite qu’une seule marina de taille relativement importante (1300 anneaux) qu’est le port de Sotogrande en Andalousie.
Du coup, les autorités marocaines s’activent pour mettre rapidement sur pied le nouveau port de plaisance qui concurrencera, dans un premier temps, le port de Sotogrande avec une capacité identique, avant de s’agrandir pour atteindre 3 000 anneaux. En attendant, les 1300 anneaux ciblés en priorité seront répartis en trois phases. La première, qui devrait être achevée dans les jours à venir, concerne la reconversion de l’ancien quai de plaisance. A ce niveau, la vieille darse est actuellement en travaux d’élargissement. Une fois ce chantier terminé, ce quai offrira une capacité de 130 anneaux. La deuxième partie, à terminer avant fin 2015, concerne la construction du nouveau port de plaisance à proximité du môle de commerce. Il aura une capacité globale de 749 anneaux. Les travaux à ce niveau ont démarré en mai 2011 et affichent actuellement un taux d’avancement supérieur à 85%. La troisième partie attendra pour sa part le transfert, prévu courant 2015, de l’ancien port de pêche. Elle consiste en la reconversion de ce vieux port pour le doter d’une capacité de 400 amarres. Les travaux sont programmés pour début 2016 pour s’achever avant juin 2017.
Pour ce qui est de la partie consacrée exclusivement à la réparation navale, le projet de reconversion du port lui réserve 12 000 m2 de terre-plein. La SGPTV assure la construction de la darse à laquelle sera adossé le chantier naval tandis que le gestionnaire sélectionné courant 2015 prendra en charge l’installation des équipements nécessaires. Il s’agit notamment des différents réseaux (eau, électricité, vidéosurveillance…), les hangars de réparation sur une surface de 600 m2 et des portiques nécessaires à la mise à sec des bateaux.