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Plus de 80% des Marocains optimistes quant à la réalisation des objectifs de développement durable
Pour 57% de la population, la finalité de la politique économique doit être l’emploi, 33% l’amélioration des conditions de vie et 10% la création de la richesse nationale. Plus de 50% perçoivent une hausse de la corruption dans tous les domaines et institutions, en particulier dans le secteur de la santé.
Le Haut commissariat au plan a présenté, le 6 décembre, les résultats de l’Enquête nationale sur la perception par les citoyens des objectifs de l’Agenda international de développement durable (ODD) et des conditions de leur réalisation au Maroc. Cette enquête porte sur la perception par les ménages marocains des problématiques déclinées par quelques-uns des 17 objectifs de développement durable, à l’horizon 2030. Réalisée entre le 1er juillet et le 19 août 2016, elle a couvert l’ensemble du territoire national et a touché un échantillon de 14 560 personnes âgées de 18 ans et plus, dont 9 160 sont en milieu urbain.
Les résultats montrent que 60% des Marocains ont relevé d’importants changements au niveau du climat, avec des effets sur la régularité des pluies, le niveau des températures et le niveau des ressources en eau, tandis que 33% ont constaté peu de changements. Par rapport à la protection de l’environnement, les perceptions négatives se réfèrent aux insuffisances en matière d’assainissement liquide (26%), de gestion des déchets (65%), ainsi qu’à la promiscuité démographique dans les lieux d’habitat et la pollution de l’air. En revanche, l’accès à l’eau et l’électricité, en dehors de sa facture jugée élevée par la majorité, est largement perçu comme satisfaisant. Par ailleurs, un point de vue négatif est exprimé sur le niveau de qualité et de sécurité des transports routiers, ainsi que sur les espaces verts et la forêt, avec une large demande pour les protéger.
Le chômage et la drogue, principales causes de la criminalité
L’éloignement et le faible équipement des structures sanitaires et scolaires sont aussi pointés du doigt, avec un accent particulier sur le mauvais accueil et la corruption dans les centres sanitaires. De même, la faiblesse des équipements sociaux, le faible niveau du personnel, ainsi que le faible rendement externe de l’enseignement sont largement mis en exergue. Bien que 80% des citoyens aient inscrit leurs enfants dans les établissements d’enseignement public, seuls 43% accordent leur préférence à ce secteur de l’enseignement, alors que 30% sont favorables à une politique d’encouragement de l’enseignement privé.
Concernant la croissance et l’emploi, 57% des personnes estiment que la finalité de la politique économique doit être l’emploi, 33% l’amélioration des conditions de vie et 10% la création de la richesse nationale. Parmi les différentes catégories d’emploi, 41% privilégient l’auto-emploi, 33% l’emploi public et 5% l’emploi dans le secteur privé.
Au plan de la paix sociale, les deux tiers des ménages assimilent la criminalité d’abord aux vols ou aux actes de violence physique. Le chômage et la drogue en sont perçus comme les principales causes. En outre, plus de 50% perçoivent une hausse de la corruption pratiquement dans tous les domaines et institutions et, en particulier, dans le secteur de la santé. Pour remédier à ces maux, une plus grande rigueur de la loi et une plus grande sévérité de la justice sont considérées comme la solution souhaitable. Il n’en reste pas moins que 50% (47,8% en milieu urbain et 52,2% en milieu rural) sont pour l’abolition de la peine de mort.Pour ce qui est du niveau de vie, et en décalage avec les données statistiques, près de 44% des citoyens considèrent que l’extrême pauvreté est une réalité dans leur environnement. Plus de 80%, d’entre eux, pointent la mendicité comme un phénomène fréquent ou très fréquent, 45% en attribuent la raison au chômage et 33% à la lucrativité de la pratique. D’une manière générale, c’est le chômage, la précarité de l’emploi et les difficultés d’accès aux programmes sociaux qui sont cités comme les causes explicatives de l’indigence sociale.
L’origine des inégalités héritées de la tradition
En ce qui concerne le genre, l’égalité des sexes est perçue comme une réalité par 41% de la population. Plus de 70% attribuent l’origine des inégalités à la tradition et à des comportements innés chez l’homme. En grande majorité favorable à la parité homme-femme dans les domaines économique et institutionnel, la population est cependant à 87% contre toute parité dans le partage de l’héritage. De façon paradoxale, plus de 60% de la population approuve des affirmations telles que «la priorité doit être donnée aux hommes dans le marché du travail». Enfin, plus de 80% estiment que le Maroc arrivera à réaliser totalement l’ensemble des ODD, à l’horizon 2030. De même que 50% déclarent avoir pris des initiatives en faveur de l’environnement, au cours des cinq dernières années, et 65% se déclarent disposés à en prendre, notamment par le recours à l’énergie solaire au lieu du gaz et du bois. En outre, 90% des citoyens jugent que la société est paisible et en attribuent les conflits, quand ils existent, à un déficit moral.
Quant aux choix que devrait opérer le pays pour atteindre les ODD, le premier choix est la réforme de l’administration pour 18,7%, une présence plus forte de l’autorité de l’Etat pour 18,3%, la réforme de l’enseignement pour 13,8%, l’égalité d’accès à l’enseignement et à la santé pour 13%, la démocratie pour 12,9%, le soutien des initiatives privées pour 12,4%, et la planification économique pour 11%.