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Plus de 5 000 petits taxis renouvelés depuis 2010
Le programme de renouvellement lancé en 2010 a connu des difficultés à son démarrage. Le ministère de l’intérieur espère atteindre la barre des 6 000 taxis renouvelés en 2015. Il veut capitaliser sur cette expérience pour assurer la bonne marche du programme dédié aux grands taxis.

Plus de 5 000 petits taxis ont été renouvelés, à fin septembre 2014, au titre du programme lancé par l’Etat en 2010. C’est ce que nous révèle le ministère de l’intérieur. Selon ce dernier, le résultat du programme est particulièrement perceptible dans les grandes villes comme Casablanca ou Marrakech. Environ 2 000 taxis ont été changés dans la capitale économique qui a été la première ville où il fut lancé, tandis que dans la ville ocre, les services de l’intérieur comptabilisent quelque 800 nouveaux véhicules. Pour 2015, le ministère espère dépasser la barre des 6 000 véhicules renouvelés.
Pour rappel, le programme de renouvellement des taxis de deuxième catégorie concerne les véhicules dont l’âge dépasse 5 ans. Bien que les chiffres officiels semblent s’inscrire en hausse après quelques difficultés au démarrage, force est de souligner qu’ils sont en deçà des attentes. En tout, ce sont seulement 15% du parc global de taxis en circulation, évalué à plus de 32 000, qui sont renouvelés. Compte tenu de l’objectif que se fixe la tutelle, cette part augmentera certes, mais ne dépassera pas les 18% en 2015. Ces statistiques auraient pu être bien meilleures sans les réticences (parfois non justifiées !) de certains professionnels qui craignent que la procédure mise en place pour bénéficier de la subvention ne soit un moyen pour l’Etat de mieux contrôler le secteur. De même, ces données n’intègrent que les taxis renouvelés grâce au programme alors que le nombre de nouveaux véhicules achetés sans subvention serait, selon des concessionnaires automobiles, tout aussi important.
Faut-il pour autant prendre le programme comme un échec ? En tout cas, pour les services de l’intérieur, il sert aujourd’hui aussi comme référence pour l’autre programme finalisé récemment, celui du renouvellement des grands taxis.
L’arrêté relatif au renouvellement des grands taxis est transmis au SGG
Annoncé en juillet dernier, ce second programme n’a pas encore été lancé officiellement. Selon le ministère de l’intérieur, un arrêté conjoint avec le ministère de l’économie et des finances sera publié dans les semaines à venir. Il précisera la composition des dossiers et les modalités et procédures de traitement des demandes d’octroi de la prime. Selon nos informations, le texte est transmis au Secrétariat général du gouvernement.
Seule certitude pour l’instant sur son contenu, le délai de renouvellement sera limité. De même, les dossiers seront déposés au niveau des provinces et préfectures. La tutelle voudrait aussi capitaliser sur l’expérience du programme de renouvellement des petits taxis pour assurer la réussite de ce nouveau programme, notamment au niveau de la procédure que le ministère promet comme «simplifiée». «L’ambition est d’atteindre une cadence de renouvellement plus accélérée et plus soutenue que celle observée pour le programme de renouvellement des petits taxis», précise une source au sein du ministère. Quant aux craintes formulées récemment par des syndicalistes qui prédisent un échec de l’opération (www.lavieeco.com), le ministère reste confiant, estimant que le programme inclut des avantages qui devraient convaincre plus d’un. En plus du montant de la subvention qui représente plus de 60% du prix d’acquisition d’un modèle comme le Dacia Lodgy, les dépenses en carburant devraient baisser de 40% du fait que la consommation des nouveaux véhicules est nettement plus faible que celle des anciens. La tutelle prévoit également la baisse des dépenses liées à l’entretien et à la maintenance des nouveaux taxis, l’amélioration des conditions de travail et des revenus des professionnels, ainsi que le renforcement de la compétitivité, de l’image et de l’attractivité du service de transport par taxis par rapport aux autres modes de transport. Ces arguments réussiront-ils à convaincre les réticents? On en saura un peu plus dans les quelques mois à venir.
