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Affaires

Plus de 22 millions de chèques à  dématérialiser !

La dématérialisation des chèques a été généralisée aux autres villes depuis le 8 juin. Les chèques sont scannés avant d’être compensés de manière électronique.
Les chèques hors place ne nécessiteront plus que 2 jours pour être payés.

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22 millions de chèques ont transité par la compensation en 2006 pour une valeur de 614 milliards de DH (1,2 fois le PIB du Maroc) contre 581 milliards en 2005. Ces chiffres, à eux seuls, suffisent à démontrer les bienfaits de la dématérialisation des chèques qui permettra de rendre la compensation plus facile et plus rapide alors qu’elle se faisait de manière manuelle.

En effet, depuis le 8 juin, la compensation électronique du chèque, entamée dans une phase pilote à Casablanca, en décembre 2006, et à Rabat, en janvier 2007, a été généralisée à tout le Maroc. La conséquence la plus directe est de taille : la notion de chèque hors place disparaît et le recouvrement d’une valeur (le chèque pour le moment et la lettre de change ou effet de commerce d’ici fin 2007) se fera au maximum à J+2. Autrement dit, le délai de paiement du chèque, même quand il est émis dans une autre ville, est aujourd’hui de deux jours sans compter le jour de la remise. Avis, donc, à tous les émetteurs de chèques qui payaient un service ou une marchandise en dehors de la ville où ils ont leur compte bancaire, et qui pensaient que l’opération ne serait finalisée que 15 à 20 jours plus tard !
Comment cela a-t-il été rendu possible ?

C’est la création du Système interbancaire marocain de télécompensation (Simt) en 2003 qui a été le premier pas d’un processus dont la longueur est due à l’obligation de «réunir les conditions de sa mise en place et de son succès», explique Abdellah Belmadani, responsable de la succursale casablancaise de Bank Al Maghrib et président de l’Association pour un système interbancaire marocain de télécompensation (Asimt) qui gère le nouveau système.

En effet, il a fallu d’abord normaliser et uniformiser les chèques (chaque banque avait son propre modèle) afin qu’ils soient techniquement recevables sur le nouveau support électronique. L’autre mise à niveau concernait les liaisons télécoms de manière à ce qu’elles puissent supporter le flux de scan avec la qualité nécessaire à leur traitement. Il fallait également signer une convention entre les partenaires, se mettre d’accord sur la base de calcul de la redevance des services du Simt, former le personnel bancaire ou encore déterminer des procédures comme la remise de certificat de refus de paiement quand le chèque n’est pas honoré pour provision insuffisante ou autre vice.

Le taux d’impayés est de l’ordre de 2%
A la base du nouveau système de compensation dématérialisé, un principe simple : accepter le paiement d’un chèque sur la base d’une image, quel qu’en soit le montant. Il a été aussi admis que les banques pouvaient externaliser certaines opérations (notamment l’opération de scan) mais qu’elles demeuraient les seules responsables devant les autorités monétaires qui ont piloté et assurent la supervision du nouveau système de compensation.

Bien entendu, en attendant que le système soit complètement mis sur les rails, c’est Bank Al Maghrib qui en assurera le pilotage en présidant l’Asimt. Mais, à terme, cette dernière devra s’en dégager pour le laisser entre les mains des opérateurs eux-mêmes. Depuis le début de la phase test, le système, selon Abdellah Belmadani, fonctionne sans incidents et le taux d’impayés ne connaît aucune fluctuation anormale qui serait due à des problèmes techniques.

Pour les banques, cela se traduira par une meilleure qualité de service, dont bénéficiera également le client, et une réduction du risque d’erreur due à la gestion manuelle et au transport des valeurs. Abdellah Belmadani ajoute à tous ces avantages une meilleure traçabilité des différentes phases des opérations. La dématérialisation permettra dans l’immédiat de réduire considérablement les coûts inhérents à la gestion du support papier et au déplacement du personnel pour les séances quotidiennes de compensation.

En attendant que le système intègre la dématérialisation des effets de commerce, une chose est sûre : un des atouts de la dématérialisation est de rendre au chèque sa crédibilité auprès des utilisateurs et surtout des commerçants qui n’en voulaient pas comme moyen de paiement, notamment à cause de la durée de recouvrement et des risques d’impayés. Il faut savoir que sur le nombre total des chèques traités en compensation chaque année, 2% étaient retournés impayés. Pour les effets de commerce, dont on estimait le nombre, en 2005, à 1,35 million pour une valeur totale de 86,6 milliards de DH, le taux de rejet est plus élevé : 19,6%.

Fonctionnement
Les petits couacs du démarrage

Quelques petits incidents ont marqué l’entrée en vigueur du Simt, sans en altérer véritablement le fonctionnement. Des banques qui ont externalisé une partie de l’échange des données et des images ont accusé des retards dans l’authentification des signatures.

En effet, si dans les agences le personnel est habitué aux légers changements qui peuvent altérer les signatures des clients, les prestataires n’étant pas familiarisés avec ces infimes variations n’ont pas validé les valeurs dans les temps impartis, d’où un retard. Mardi 12 juin, une des banques de la place n’a terminé son opération de compensation qu’à 19 heures !

Com’ese

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