Affaires
PLF 2021 : la communauté des affaires nourrit de grands espoirs !
• Ce texte est attendu pour jeter les bases d’une économie plus résiliente et compétitive et qui redonne confiance aux chefs d’entreprises.
• Quatre grands axes constituent l’ossature du PLF : réviser les démarches et dispositifs fiscaux ou douaniers qui entravent le développement et la compétitivité de l’entreprise marocaine ; encourager la préférence nationale ; orienter notre système de taxation sur l’acte de consommer et alléger les taxes qui portent sur la valeur créée par l’entreprise et, enfin, intégrer la dimension sociale dans les mesures à adopter.
• La cohérence entre les mesures sanitaires et économiques doit être assurée en continu.

Grand chantier de la rentrée économique, le projet de Loi de finances 2021 concentre toutes les attentions ! Le texte qui constituera la trame de fond pour insuffler la reprise à l’économie est structurant à plus d’un titre.
Le patronat a travaillé sur plusieurs axes pour en faire un texte cohérent et à fort impact économique qui instaure les bases d’une économie plus résiliente et compétitive et qui redonne confiance aux chefs d’entreprises. Le premier, c’est de faire en sorte de préserver le tissu productif et d’améliorer la compétitivité de l’entreprise marocaine, en révisant les démarches et dispositifs fiscaux ou douaniers qui entravent son développement et sa compétitivité. Le second, c’est d’encourager la préférence nationale, en donnant un corps aux démarches techniques et commerciales. Le troisième, c’est d’orienter le système de taxation sur l’acte de consommer, en allégeant, voire en supprimant toute taxation qui porte sur la valeur créée par l’entreprise. Le quatrième concerne l’intégration de la dimension sociale dans ce PLF. Alors que le cinquième et dernier a trait à la mise en place d’une écotaxe pour pousser les entreprises à contribuer à l’effort de transition écologique du pays. Tous ces axes seront traduits en mesures concrètes pour faciliter leur intégration dans le PLF 2021. «Nous avons déjà engagé le travail dans ce sens», apprend-on auprès de la Confédération patronale.
Par ailleurs, la CGEM a émis 12 recommandations (voir encadré). Sa priorité majeure est toutefois de batailler pour préserver les emplois. C’est, d’ailleurs, l’un de ses engagements majeurs dans le cadre du Pacte pour la relance économique et l’emploi. Pour sauver les TPME qui composent majoritairement le tissu entrepreneurial, le patronat propose la mise en place d’une Indemnité perte d’emploi (IPE) de 6 mois pour tous les secteurs. Il s’agit, également, selon le président du patronat, «d’encourager la préférence nationale en donnant un corps aux démarches techniques et commerciales, d’orienter notre système de taxation sur l’acte de consommer en allégeant, voire en supprimant, toute taxation qui porte sur la valeur créée par l’entreprise et d’intégrer la dimension sociale dans ce PLF».
«Il y a un changement d’état d’esprit à opérer. Il faut passer d’une stratégie défensive à une stratégie offensive, en gardant notre optimisme et une vigilance accrue, malgré le peu de recul et le manque de visibilité que nous avons», ajoute M.Alj. Devant une urgence sociale qui se fait de plus en plus pressante, les responsables de la CGEM appellent à «libérer l’économie pour qu’elle reparte, au mieux, à minima lorsque les freins sont de notre ressort, tout en assurant un revenu minimum à ceux ayant perdu leurs emplois dans la limite de nos moyens».
Aussi, un programme très structurant tel que Intelaka se doit-il d’être redynamisé et pourra contribuer fortement à la relance tout en promouvant l’auto-emploi et l’acte d’entreprendre.
«Nous sommes dans l’attente du déploiement des mesures de soutien par les fonds propres et des plans de relance sectoriels» relève M.Alj qui fait notamment référence à l’annonce du Souverain, lors de son dernier discours du Trône, sur la mise en place d’un «plan ambitieux de relance économique pour permettre aux secteurs de production de se remettre d’aplomb, d’accroître leur capacité à créer des emplois et à préserver les sources de revenus».
En dehors des axes du PLF, il est recommandé l’accélération des réponses sectorielles (au-delà du tourisme) et mesures d’appui pour tous les secteurs clairement en souffrance. Aussi, le patronat recommande d’opérer un choc de demande nationale (Marchés publics et réduction de la TVA à considérer sérieusement devant une déflation qui semble se confirmer. Il est également conseillé de mettre en place une indemnité perte d’emploi pendant 6 mois pour les chômeurs issus de la crise, au-delà des procédures négociées.
Cela dit, la Confédération patronale est convaincue que la nouvelle stratégie de gestion des établissements et entreprises publics (EEP), l’orientation royale vers les Partenariats public-privé (PPP) ainsi que le Fonds d’investissement stratégique annoncés à la même occasion joueront un rôle déterminant dans cette relance. «Seul le secteur du tourisme a eu son plan de relance, alors que plusieurs secteurs sont en grande difficulté, notamment le textile, la restauration, l’événementiel, l’enseignement privé, le commerce, etc.», note M.Alj avec regret. C’est dire que la rentrée économique 2020-2021 fait l’objet de beaucoup de chantiers que la CGEM et ses partenaires doivent lancer et mener à bien avec cohérence, célérité, en donnant confiance par de la visibilité et en renforçant le contrôle de l’application des décisions. «Tout ceci en mobilisant les compétences pour sortir de cette crise avec le moins de dégât», conclut-on auprès de la Confédération.
