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Plan Biladi : une seule station opérationnelle sur les 8 programmées

Le CMKD, premier à  avoir signé une convention, a respecté ses engagements à  Ifrane. La station de la région d’Agadir développée par la Compagnie générale immobilière devrait ouvrir l’été 2014. Les investisseurs se font attendre pour le Grand Casablanca, Marrakech-Tensift-El Haouz, Tanger-Tétouan et l’Oriental.

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Ifrane Plan Biladi 2013 11 22

Lancée en 2007, la mise en œuvre du Plan Biladi destiné à développer une offre d’hébergement à des prix abordables pour les nationaux, principalement les familles, traîne en longueur. Sur les 8 stations prévues, une seule, celle d’Ifrane, propriété du Consortium maroco-kowétien de développement (CMKD), est opérationnelle. Trois autres sont en cours de réalisation, mais à des niveaux d’avancement différents.
Après avoir signé une convention avec l’Etat en avril 2008, le CMKD a réussi le tour de force de construire sa station en un temps record de deux ans. Les 5 760 lits qu’elle renferme, dont une partie résidentielle, et les différents lieux de restauration et de loisirs ont nécessité un investissement de 400 MDH.

Selon Ali Ghannam, directeur développement de CMKD et, par ailleurs, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), la station marche globalement bien et connaît un succès auprès du public, mais elle demeure très saisonnière, ce qui empêche pour l’heure sa rentabilité par rapport aux prix fixés avec l’Etat de manière contractuelle. Les prix vont de 200 DH à 400 DH la nuitée pour les résidences hôtelières verticales, 300 à 500 DH pour les résidences hôtelières horizontales et 100 à 150 DH pour le camping. Ils ne pourraient être révisés, précise-t-il, qu’après trois ans d’exploitation. En attendant, M. Ghannam espère que la destination Ifrane puisse faire l’objet d’une promotion plus soutenue pour casser la saisonnalité qui se limite aux vacances d’été et aux vacances scolaires. Et ceci est possible, souligne-t-il, car la ville est réputée pour sa propreté et ses sites.

La station de Sidi Abed bute sur le foncier

Le fait que cette station Biladi ait obtenu un accueil favorable de la part du public peut du reste encourager les investisseurs à s’intéresser à d’autres stations non encore concédées. Le groupe CMKD, pour ce qui le concerne, entend bien poursuivre ses investissements dans ce créneau puisqu’il a en charge la construction d’une deuxième station, celle de Sidi Abed à El Jadida dont la convention a été signée en juin 2008. Pour 5 700 lits, l’investissement prévu est de 358 MDH. Quelque 200 emplois directs devraient être générés. Mais à ce jour, les travaux d’aménagement n’ont pas encore commencé en raison d’un problème d’apurement du foncier.

La troisième station concédée est celle de Immi Ouddar, près d’Agadir dont la convention a été signée en mai 2008 avec la Compagnie générale immobilière (CGI). Selon les dernières informations annoncées par le ministère du tourisme, la station devrait ouvrir ses portes au public l’été 2014, au lieu de 2013. Enfin, la station de Mehdia à Kénitra a fait l’objet d’une convention signée le 26 septembre 2013 entre le gouvernement et la SGTM…
Les autres stations prévues dans le cadre du programme Biladi attendent de trouver des investisseurs. Il s’agit de celles de la région du Grand Casablanca, de Marrakech-Tensift-El Haouz, de Tanger-Tétouan et de la région de l’Oriental. Pour rappel, le Plan Biladi prévoit de réaliser au total 30000 lits dont 11 000 en résidences hôtelières et 19000 en campings aux normes internationales répartis à travers les 8 régions touristiques. Ces stations devraient occuper des superficies de 30 à 50 hectares. L’un des objectifs visés à travers ce plan au moment de son lancement était de porter les nuitées générées par le tourisme interne de 3,2 millions en 2007 à 9 millions en 2012. C’est dire qu’en 2013 le plan n’a pas eu la réussite escomptée.

Rappelons aussi que le coût de l’investissement pour chaque station devait se situer à titre indicatif entre 300 et 450 millions de dirhams avec des délais de construction ne dépassant pas 3 ans. Le plan escomptait alors la création de 3 000 emplois directs et plus de 12 000 emplois indirects. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il va falloir attendre pour voir tout ça sur le terrain.