Affaires
Parcs de jeux : des Espagnols en prospection à Casablanca
Un projet de parc pour un investissement de 100 millions d’euros
Réunions avec les élus et la wilaya.
Les discussions pour la gestion
déléguée des six parcs de la ville sont au point mort
De 10 millions de visiteurs par an, la fréquentation des parcs Sindibad
et de la Ligue arabe est tombée à 2,5
millions.
La ville de Casablanca finira-t-elle par avoir des parcs d’attractions dignes de ce nom ? Peut-être bien. Car tout porte à croire que le Conseil de la ville planche sérieusement sur ce dossier. Il y a quelques jours, en effet, des investisseurs espagnols ont été reçus par les autorités et les élus locaux de la métropole. A l’ordre du jour de la réunion : la réalisation d’un grand projet de parc d’attractions. L’investissement serait supérieur à 100 millions d’euros (un milliard de DH). Un projet auquel devrait participer, selon des sources proches du dossier, l’Etat via le ministère du Tourisme. Les actuels parcs existants seraient alors réaménagés et deviendraient des petits parcs de quartier. Ces parcs, faut-il le rappeler, devaient être donnés en gestion déléguée. Le principe avait été voté en 2005 par l’actuel Conseil de la ville, qui avait même lancé un appel à manifestation d’intérêt, malheureusement infructueux.
Par conséquent, c’est encore le Conseil de la ville qui gère les six parcs existants : Sindibad, Yasmina, Aïn Sebaâ, Aïn Chock, Ifriquia et Unesco (dans le quartier de l’Ermitage), aujourd’hui fermé. Tout comme ce dernier, les cinq autres parcs sont dans un état de délabrement avancé. Le matériel est vétuste, les aires de jeux mal entretenues, la sécurité laisse à désirer… La liste des maux qui gangrènent ces parcs est encore longue.
Au même moment, les discussions, entamées en 2002 déjà, sur la possibilité d’en reconfier la gestion à des opérateurs privés n’ont toujours pas abouti. Il faut dire que les élus et la wilaya sont quelque peu échaudés par l’expérience de gestion privée de ces parcs tentée à la fin des années 90.
Ainsi, durant les années 1980, les parcs de jeux de la ville étaient gérés par la wilaya qui avait injecté quelque 50 MDH pour leur aménagement et leur entretien. Mais, en raison de la mauvaise gestion, elle a accumulé une dette de l’ordre de 30 MDH. On opta alors pour la concession de ces lieux de loisirs à des opérateurs privés pour une durée de cinq ans. Les gestionnaires s’étaient engagés, en vertu d’un contrat de concession, à apurer la dette et investir pour l’amélioration et l’entretien des parcs. L’expérience ne fut pas concluante puisque les gestionnaires n’ont pas tenu leurs engagements.
450 000 DH par mois pour le fonctionnement de six parcs
Le Conseil de la ville a donc fini par reprendre la gestion des parcs en 2002. Parallèlement, la réflexion fut entamée pour améliorer l’état de ces parcs et trouver une formule de gestion plus adéquate. Quant aux Casablancais, ils continuent à vivre avec le souvenir de Sindibad ou du parc de la Ligue arabe, du temps où ces deux parcs étaient le lieu favori pour les sorties de fin de semaine et des jours de fête. Selon les chiffres disponibles au Conseil de la ville, environ dix millions de personnes visitaient chaque année ces parcs. Cette affluence a été réduite. Aujourd’hui, ils ne reçoivent plus que le quart.
Logiquement, les recettes annuelles ont suivi la même tendance, passant de 10 à 2,5 MDH. Même la baisse de 50 % des droits d’entrée et des tarifs de jeu n’a eu aucun effet sur l’activité qui ne cesse de dégringoler. En l’absence de moyens financiers conséquents, le sauvetage s’avère impossible. De source proche de la mairie, on indique qu’une subvention mensuelle de 450 000 DH seulement est allouée à ces parcs, et cette enveloppe est totalement destinée à couvrir une partie du salaire des 240 employés. En d’autres termes, rien n’est prévu pour l’investissement. C’est dire qu’il y a urgence et que les élus doivent se montrer plus diligents pour doter Casablanca de parcs de jeux à la hauteur de sa renommée
