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Oued Eddahab-Lagouira mise sur le maraîchage destiné à l’export
Un investissement global de 1,7 milliard de DHÂ : 93% profiteront au développement de la production végétale et un peu moins de 7% à la filière animale.
La région devrait exporter, en 2020, 196 000 tonnes de maraîchage contre 36 000 t aujourd’hui.
Le diagnostic
Les productions végétales dans la région se résument à la culture de primeurs, de la tomate et du melon essentiellement. Les conditions climatiques optimales, les ressources hydriques importantes, l’absence de maladies et d’insectes, et le soutien financier de l’Etat ont permis le développement de monocultures maraîchères sous serres, destinées à l’exportation.
L’élevage du dromadaire constitue la principale source de revenu des habitants. La région dispose d’un énorme potentiel pastoral marqué par l’étendue, l’abondance et la régénération rapide des parcours, sur une superficie de près de 13 millions d’hectares (soit 90% de la superficie régionale). La production de viande rouge est estimée à 504 tonnes alors que celle de la viande blanche se cantonne à 250 tonnes (le chiffre d’affaires total s’élève à 24,3 MDH dont 85% revient généré par les viandes rouges). La production de lait de chamelle, dont le potentiel est évalué à 5 000 tonnes, ne génère qu’un faible revenu en l’absence d’une valorisation du produit (soit un manque à gagner de 20 MDH). Aucune agrégation professionnelle n’existe ni dans la production végétale, ni animale.
Ce que prévoit le plan régional
Le plan régional prévoit un investissement global de 1,7 milliards DH sur la période 2009-2020. 93% de cette enveloppe profiteront au développement de la production végétale et un peu moins de 7% au développement de la production animale. L’essentiel de l’investissement sera apporté par les opérateurs privés, soit 88%, alors que l’Etat assurera 11% et le reste, 1%, sera financé par d’autres partenaires comme les collectivités locales, l’agence de développement des provinces du Sud ou encore l’INDH. Au total, le plan régional a retenu 22 projets déjà identifiés et évalués dont 19 concernent le volet d’intensification et d’agrégation et 3 pour le volet de petite agriculture.
Un investissement de 1,53 milliard de DH servira à la réalisation de 11 projets dans la production végétale visant à l’extension de la superficie des primeurs destinés à l’exportation, ainsi que la création d’une station de conditionnement.
Pour ce qui est de la production animale, le plan régional a réservé une enveloppe de 141 MDH qui serviront à la réalisation de 11 projets d’intensification de la production de volailles, ainsi que la création d’un abattoir. Concernant la production de viande rouge caméline, il s’agira de créer 30 unités de production intensive (par engraissement) et la commercialisation du produit. Enfin, l’objectif est d’améliorer la productivité de la viande rouge caprine. Quant au lait de chamelle aujourd’hui non commercialisé, il pourrait être produit à hauteur de 2 920 tonnes en 2020.
La production végétale et animale des deux piliers est accompagnée de projets et actions transverses à hauteur de 12 MDH. Ils seraient notamment consacrés à la réalisation d’une étude sur les parcours.
Les impacts attendus
Parmi les filières qui tireront le plus profit du plan, le maraîchage. Selon les projections du ministère de l’agriculture, la région devrait produire, à l’horizon 2020, 196 000 tonnes de maraîchage, entièrement dédiés à l’export, contre 36 000 t aujourd’hui et ce grâce à une extension des superficies réservées à ces cultures qui passeront de 450 ha à 2 450 en 2020.
La valeur ajoutée agricole devrait atteindre 670 MDH contre 126 MDH actuellement. La valeur de la production végétale progressera de 444% et celle de la production animale de 212%.
Les cultures des primeurs sous serre sont de haute valeur ajoutée puisque la valorisation du mètre cube d’eau est aujourd’hui évaluée à 33DH. Cette valeur est considérée parmi les meilleurs indices de valorisation des eaux d’irrigation au Maroc. L’utilisation des systèmes d’irrigation localisée (goutte-à-goutte) entraînera une rationalisation et une meilleure utilisation et valorisation des eaux d’irrigation.
A l’horizon 2020, l’activité agricole régionale créera 21 386 équivalent emplois stables en milieu rural, soit 363% de plus qu’actuellement. 7,35 millions de journées de travail supplémentaires seront générées par les activités de production végétale et 465 000 seront issues des activités de production animale.