Affaires
Offre de soins dans le public : quatre CHU en cours de réalisation
Deux CHU seront implantés à Tanger et un autre à Agadir. Le centre d’Oujda ouvrira incessamment. Ces structures accompagneront l’ouverture de nouvelles facultés de médecine et répondront aux besoins en soins générés par le Ramed. 1,6 million de journées d’hospitalisation enregistrées l’année dernière dans les quatre CHU en activité.

Quatre centres hospitaliers universitaires sont en cours de réalisation dans le cadre de la mise en place de la carte sanitaire et le renforcement des structures hospitalières. Deux seront implantés dans la ville de Tanger, un autre à Agadir et le dernier, le centre hospitalier Mohammed VI, situé à Oujda ouvrira incessamment. Il compte 500 lits et devrait résoudre plusieurs problèmes de santé dans la région qui enregistre une importante demande en soins.
L’état d’avancement et le coût de réalisation des trois autres projets ne sont pas communiqués par le ministère de la santé, mais l’on sait qu’ils vont accompagner l’ouverture des facultés de médecine dans les villes de Tanger et Agadir prévue pour les deux prochaines années. Ces CHU renforceront donc, d’une part, les structures de formation des médecins et permettront, d’autre part, d’élargir les infrastructures sanitaires pour répondre aux besoins en soins engendrés par la généralisation du Ramed. Il faut également préciser que ces projets s’insèrent dans le plan de développement visant le développement de l’offre de soins du secteur public, particulièrement en spécialités de pointe, l’amélioration de la gouvernance clinique, de l’enseignement et de la recherche et enfin la modernisation des centres hospitaliers universitaires du Royaume.
Ces centres viendront renforcer l’infrastructure existante, à savoir les quatre CHU situés à Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech. Des établissements qui se composent, selon le ministère de la santé, de 21 hôpitaux totalisant 5 829 lits fonctionnels. Ce qui représente 27% de la capacité hospitalière totale du secteur public. Ils emploient à eux quatre 13 708 fonctionnaires, soit 41,5% de l’effectif travaillant dans les hôpitaux publics. Ces CHU offrent une large palette de soins au quotidien, en plus de leur apport en matière de formation et de recherche.
L’activité des CHU devrait connaître une augmentation durant les prochaines années
Disposant d’un important parc de radiologie (18 scanners et 8 IRM) et d’équipements modernes pour le traitement des pathologies lourdes, notamment le cancer, les quatre CHU ont totalisé 1,6 million de journées d’hospitalisation en 2013, soit 35% des hospitalisations au niveau national. Ils ont aussi réalisé 85 599 interventions chirurgicales (35%) et effectué 53 839 accouchements dont 13 658 césariennes. Ces derniers représentent seulement 13% des accouchements réalisés dans le secteur public. La mise en place des maisons d’accouchement (Dar Al Wilada) a permis, selon le ministère, de désengorger les services maternités des CHU. Toutefois, les cas difficiles continuent d’être pris en charge par les centres hospitaliers car ils disposent des équipements nécessaires.
La création des services des urgences dans les hôpitaux provinciaux et régionaux a également permis de soulager les CHU et en particulier celui de Casablanca. En 2013, les quatre centres ont enregistré 643 379 passages aux urgences, soit 13% des passages au niveau national.
Les consultations externes effectuées au cours de l’année dernière ont totalisé 722 578 opérations. Par ailleurs, les CHU réalisent en moyenne 25 greffes de reins par an. En 2013, ce sont 36 greffes qui ont été réalisées à partir de donneurs vivants à des membres de la famille. Ayant démarré en 2009, la greffe de la cornée totalise aujourd’hui 587 cas avec un pic de 242 cas en 2011. Pour la chirurgie cardiaque, on enregistre 3 885 interventions dans les quatre centres hospitaliers.
Selon des sources au ministère de la santé, l’activité des CHU devrait enregistrer une augmentation suite à la généralisation du Ramed. Cependant, pour cette première année, «l’impact du Ramed demeure limité en raison des dysfonctionnements et des lenteurs administratives au niveau des procédures d’immatriculation et de la prise de rendez-vous». Il importe de signaler que c’est davantage au niveau des hôpitaux provinciaux et régionaux que l’impact du Ramed sera notoire. En effet, les patients ne sont adressés au CHU qu’en cas de possibilité de prise en charge, faute de moyens dans les centres de santé ou les autres hôpitaux publics.
