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«Nous avons accepté de démarrer l’exploitation dans des conditions très difficiles»
Alsa Maroc débutera le contrat transitoire avec les bus de l’ancien prestataire. L’opérateur prévoit l’importation temporaire de 400 autobus d’occasion d’origine européenne, d’ici la fin de l’année. Tout le personnel de M’dina Bus sera repris.

Jose Alberto Pérez, directeur général d’Alsa Maroc, révèle dans cet entretien exclusif les détails du contrat transitoire, signé avec l’Etablissement de coopération intercommunal (ECI) Al Baida, pour la période allant de novembre 2019 à novembre 2020. A partir de cette date commence le contrat principal, d’une durée de dix ans. Quoi qu’il en soit, Alsa Maroc devra relever un grand défi à partir de novembre 2019: assurer d’abord le service en utilisant les véhicules de M’dina Bus. Aussi, l’opérateur compte importer des bus d’occasion d’origine européenne, en attendant de commander des bus neufs à partir de fin 2020. Ci-dessous les détails du plan d’action du nouvel opérateur du transport urbain par autobus à Casablanca.
Alsa gérera la période transitoire (novembre 2019 – novembre 2020) en utilisant des vieux bus. Comment pourriez-vous assurer une bonne qualité de service malgré cela ?
Nous avons accepté de démarrer l’exploitation dans des conditions très difficiles. Vu la dégradation avancée du service et l’état actuel des bus, c’est totalement impossible de garantir la continuité du service de transport public jusqu’à septembre 2020. C’est pour cela que nous avons proposé de procéder à une importation temporaire de bus pour être capable de garantir une qualité de service acceptable. Avec ces véhicules, on sera en mesure d’augmenter la flotte actuelle, constituée de 220 bus.
Pourriez-vous nous fournir des informations générales sur le contrat principal ?
C’est un contrat d’une durée de 10 ans, avec une extension possible de 5 ans. Nous allons investir presque 1 milliard de dirhams entre la première et la deuxième année. Nous allons intégrer les dernières technologies en matière de transport : caméras de surveillance, système d’aide à l’exploitation, billettique électronique, etc. Nos véhicules seront très accessibles pour les personnes à mobilité réduite (PMR) car ils disposeront de planchers bas continu et de rampes. Le parc sera totalement climatisé. Le prix du ticket du bus sera de 5 DH, mais il y aura aussi un autre ticket qui permettra la correspondance avec le tramway.
Qu’en est-il des nouveaux véhicules que vous allez acquérir pour ce dernier contrat ?
Nous sommes en train de négocier l’achat de nouveaux véhicules, mais on n’a pas encore pris de décision finale à ce propos. En tout cas, ce qu’on peut assurer c’est que ces véhicules seront de la plus haute qualité, avec les dernières technologies en matière de sécurité, de confort et d’accessibilité. On travaillera en collaboration avec les marques leaders au niveau mondial.
En termes d’organisation, quels sont les changements que vous comptez effectuer ?
Nous sommes en train de réaliser une re-modélisation de notre structure organisationnelle au Maroc pour être capables d’apporter une valeur ajoutée à notre exploitation. Nous avons de grands défis au niveau des directions des systèmes d’information, des RH, des finances et d’ingénierie, mais nous sommes en train de nous doter des ressources pour apporter l’appui technique nécessaire pour être en mesure de répondre aux engagements contractuels.
Cela dit, il ne faut pas oublier que nous aurons aussi à notre disposition les moyens techniques et humains de notre groupe à l’international, pas seulement pour Casablanca mais aussi pour Rabat et pour les autres villes où nous opérons.
Est-ce que vous avez déjà mis en place un plan de recrutement ? Combien de ressources comptez-vous recruter et avez-vous prévu un plan de formation ?
Nous sommes à la recherche de nouveaux talents, avec l’expérience et l’expertise nécessaires. Nous comptons surtout embaucher une trentaine de professionnels pour le siège central d’Alsa Maroc.
Qu’en est-il du personnel de M’dina Bus ? Combien comptez-vous en recruter ?
Tout le personnel de l’ancien opérateur sera repris, donc 3 200 personnes au total, tel qu’il est prévu dans le contrat de gestion déléguée. De même, les droits acquis au moment de la reprise seront maintenus pour l’ensemble du personnel.
Avez-vous mis en place un plan d’action pour diriger l’exploitation à Casablanca à partir de novembre 2019 ?
Oui, nous avons mis en place un plan d’action détaillé tout au long de la durée du contrat. Nous allons passer des moments difficiles jusqu’à l’arrivée des bus neufs en septembre 2020 à cause du mauvais état du parc, mais nous sommes en train de préparer un plan alternatif pour pouvoir garantir un service acceptable pendant cette année de transition.
Concrètement, nous prévoyons l’importation temporaire de 400 autobus d’occasion d’origine européenne, qui pourraient être à Casablanca à la fin de l’année. Avec ces bus nous serons capables de garantir la continuité de service jusqu’à septembre 2020. Il n’y a pas de solutions magiques. Malheureusement, nous avons devant nous douze mois assez compliqués, mais une fois que le nouveau parc sera arrivé, l’amélioration du service sera assurée.
