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Nareva Holding cherche à  accélérer son développement

Le parc éolien d’Akhfennir sera étendu à  200 MW d’ici juillet 2015. Les premiers kwh du parc de Tarfaya commencent à  être injectés dans le réseau. Nareva Holding lorgne la gestion du cycle de l’eau avec notamment le dessalement, le transport et la distribution.

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Nareva Holding 2014 05 07

Créée en 2005 pour être un acteur national de premier plan au milieu des opérateurs internationaux présents au Maroc, Nareva Holding a réussi son pari et dévoile le résultat de ces années d’efforts. Son PDG, Ahmed Nakkouch, n’a d’ailleurs jamais caché ses ambitions de faire de Nareva Holding l’un des acteurs majeurs dans l’énergie au Maroc. En dépit des retards pris sur certains chantiers à cause de la crise financière internationale, la filiale de SNI peut enfin faire valoir un portefeuille de réalisations majeures avec la mise en service, l’année dernière, de trois parcs éoliens développés (d’Akhfennir et de Foum El Ouad dans le Sud, et d’Haouma près de Tanger) dans le cadre de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables. En fait, ces trois parcs, d’une capacité totale de 203 MW et d’un coût de 3 milliards de DH, sont gérés par Energie éolienne du Maroc (EEM), une société créée par Nareva Holding. La production est totalement destinée à 6 clients industriels que sont l’OCP, Air Liquide, Lafarge, Sonasid, Managem et la Samir.
Comme le prévoit le texte, l’excédent de production, s’il y en a, est revendu à l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE). Ce fut notamment le cas dans les premiers mois d’activité des parcs. Avec une capacité de production annuelle de 770 GWh, le projet d’EEM équivaut à la consommation d’une ville comme Agadir, soit près de 600 000 habitants. Détenue à 75% par Nareva Holding et à 25% par la CIMR, EEM a bénéficié du financement des banques locales à hauteur de 2,25 milliards de DH.

Entre les 50,6 MW pour chacun des sites de Haouma et de Foum El Oued, et les 101,87 MW d’Akhfennir, les fermes éoliennes d’EEM constituent 10% du plan éolien national prévoyant 2 000 MW d’ici 2020. Elles permettent également d’économiser 140 MDH de pétrole et d’éviter le rejet de 600 000 tonnes de gaz à effet de serre par an.

La centrale de Safi devrait être opérationnelle d’ici 2017

En termes de compétitivité, le premier bilan de ce projet de 203 MW démontre que les 6 clients qui en bénéficient ont une facture inférieure à la facture qu’ils payaient avant l’éolien, sachant qu’ils profitent de toute façon d’un tarif déconnecté du coût des combustibles pour toute la durée de leur contrat, soit 20 ans. «L’énergie éolienne est de plus en plus compétitive. Entre 2005 et 2008, les prix des combustibles ont beaucoup augmenté alors que les prix et les technologies des turbines ont évolué dans le bon sens», affirme M. Nakkouch. Il faut dire qu’en fonction de l’intensité du vent et des besoins des unités industrielles concernées, les différents parcs éoliens d’EEM peuvent assurer jusqu’à 100% des besoins même s’il est d’ordinaire plus courant de combiner avec l’énergie fournie par l’ONEE. Les turbines ne tournent qu’entre une vitesse du vent de 3m/s et 25m/s, sachant que la moyenne de la vitesse du vent observée dans la région de Laâyoune par exemple est d’environ 8m/s. Compte tenu de la bonne situation de la région, le parc d’Akhfennir passera de 100 MW à 200 MW d’ici juillet 2015.

En attendant, Nareva Holding mettra en service dans quelques mois le plus grand parc éolien d’Afrique à Tarfaya. En association avec GDF Suez, il est en train de développer son premier parc éolien issu d’un partenariat public-privé (PPP) avec l’ONEE. Après quelques années de retard -l’appel d’offres de l’ONEE avait été lancé en 2007-, le chantier a finalement démarré en décembre 2012 et sera totalement achevé à la fin de cette année. Les premiers KWh ont été injectés dans le réseau le 3 avril dernier et la montée en charge va se faire progressivement. Sur les 131 turbines prévues à terme, 88 sont montées.
Autre chantier en cours dans le thermique cette fois, la centrale à charbon propre de Safi, développée en PPP avec GDF Suez et Mitsui pour l’ONEE, devrait entrer en service fin 2017. D’une puissance de 1 386 MW, elle nécessite un investissement de 22 milliards de DH.

La holding est en quête d’opportunités en Afrique subsaharienne

«Nous nous intéressons à deux secteurs prioritaires, à savoir la production d’électricité, qu’il s’agisse de l’éolien, du solaire ou des énergies fossiles, et à la gestion du cycle de l’eau, notamment le dessalement, le transport et la distribution», affirme Ahmed Nakkouch. Si l’entreprise n’a pas encore eu du succès du côté du solaire, notamment pour la 2e tranche de la centrale de Ouarzazate, rien ne dit que ce ne sera pas le cas pour les autres centrales de MASEN. En attendant, Nareva Holding se concentre sur l’éolien et compte bien soumettre ses offres à l’appel de l’ONEE pour la 2e phase (850 MW) du programme éolien intégré de 1 000 MW. Maintenant qu’elle dispose d’une expérience confirmée et d’une assise financière sûre, avec notamment des fonds propres de 934 MDH, Nareva Holding peut se permettre d’aller chercher des opportunités. C’est d’ailleurs ce qu’elle compte faire, en Afrique subsaharienne notamment.