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Mohamed Amal Guedira : Le marché de l’auto au Maroc a renoué avec la croissance et les perspectives sont prometteuses
Auto Expo va booster les ventes de l’année. Fiscalité adaptée à la revente de véhicules, fonds de garantie pour l’acquisition de voitures…, les doléances des professionnels.

Comment se porte le marché de l’automobile au terme de ce premier trimestre 2012?
A fin mars 2012, les ventes totales de véhicules neufs au Maroc (voitures particulières et véhicules utilitaires légers) ont atteint 30 201 unités. C’est une performance remarquable en comparaison avec les réalisations de la même période de l’année dernière, puisque les ventes ont enregistré une progression de 13,43%. Ce niveau atteint montre clairement que l’activité a renoué avec la croissance et les tendances actuelles laissent présager un bon comportement du secteur au terme de l’année.
Quels sont les segments les plus porteurs, mais aussi ceux qui sont en crise ?
Excepté le VUL dont l’évolution est en baisse de 6,29% au premier trimestre 2012 après une quasi-stagnation en 2011, les autres segments sont en nette progression et ont contribué significativement à la croissance du marché.
Qu’attendent les professionnels du Salon 2012 ?
Le Salon Auto Expo a montré par le passé que c’est un événement fédérateur, très attendu et qui, au fil des éditions, s’est construit une réputation internationale. C’est actuellement l’un des Salons les plus importants du Royaume. Pas moins de 250 000 personnes ont visité le précédent Salon et nous en attendons 300 000 pour l’édition de 2012.
Auto Expo est donc une opportunité offerte aux différents importateurs de se rapprocher de la clientèle et de présenter, en un seul espace, tous les modèles commercialisés sur le marché marocain. Cet événement leur permettra surtout de booster leurs ventes à travers des prix «Spécial Salon» ciblant toutes les catégories socioprofessionnelles. Et ils sont soutenus dans leur démarche par les offres innovantes proposées, en cette occasion, par les sociétés de financement et les compagnies d’assurance.
Au delà de l’aspect commercial, le Salon est également un lieu d’échanges autour de thématiques qui intéressent les professionnels du secteur.
Faut-il s’attendre à des surprises qui pourraient séduire les visiteurs ?
Le Salon est par excellence un lieu de nouveautés et de surprises. Elles s’illustrent d’abord par les offres promotionnelles très attractives qui ne concernent pas uniquement les véhicules, mais aussi les assurances ou encore le financement. Les professionnels mettent tout en œuvre pour susciter l’intérêt des visiteurs. Raison pour laquelle d’ailleurs il n’est pas rare de voir certains d’entre eux faire appel à des superstars de renommée mondiale pour faire la promotion de leurs produits.
Les importateurs de véhicules ont-ils des doléances à faire valoir afin de pallier les carences sectorielles ?
Depuis plus de deux décennies, l’Aivam travaille, dans un esprit de concertation et de partenariat, avec les pouvoirs publics pour asseoir les bases d’un développement durable du secteur de l’automobile au Maroc. Notre association a toujours milité pour développer le secteur. En se positionnant comme force de proposition, l’association est devenue un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics afin de donner une nouvelle impulsion à l’activité. C’est ainsi que dans le cadre du contrat-programme, l’Aivam compte proposer certaines mesures pour soutenir le secteur automobile. Je citerai notamment la clarification du processus d’homologation des véhicules ; une fiscalisation adaptée à la reprise et à la revente des véhicules d’occasion par les importateurs; la facilitation du stockage en magasin de dédouanement ; la réglementation des importations de véhicules et des pièces de rechange d’occasion ; la réglementation du secteur des pièces de rechange ; la prime à la casse ; le fonds de garantie pour l’acquisition d’automobiles neuves et d’occasion.
Comment voyez-vous l’avenir du marché automobile à moyen terme ?
Le parc automobile marocain compte, à fin 2011, 2,9 millions de véhicules contre 1,9 million en 2003, soit un taux de croissance de 40%. Ainsi, avec un taux de motorisation très faible par rapport à d’autres pays à niveau de développement similaire et qui est estimé à environ 60 véhicules pour 1 000 habitants, le marché automobile offre un potentiel de croissance important. La croissance démographique et économique du pays, les grands projets dans lesquels s’est engagé le Maroc, ainsi que la nécessité de rajeunir le parc circulant font que le marché devrait maintenir sa dynamique haussière dans les prochaines années.
Les véhicules hybrides ou électriques ont-ils un avenir à l’échelle nationale ?
A l’instar de tous les autres pays, la voiture verte a des perspectives prometteuses au Maroc. Le gouvernement a déjà instauré des taux de douane favorables pour l’importation de ces véhicules. D’ores et déjà, certains concessionnaires marocains disposent de voitures vertes dans leurs gammes. Une initiative que nous encourageons, d’autant que parmi les missions prioritaires de l’Aivam figure notamment la préservation de l’environnement.
Que pensez-vous de la hausse programmée des tarifs de la vignette, alors que de nombreux pays l’ont déjà abandonnée ?
Les membres de l’Aivam vont se pencher sur le sujet et présenter leur avis au gouvernement. L’Association a toujours œuvré main dans la main avec les pouvoirs publics pour le mieux-être du secteur. Nous essaierons donc de trouver le bon compromis afin de ne pas pénaliser l’activité.
