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Affaires

Méditel lance ses téléboutiques

L’opération se fera à  travers son réseau de distributeurs
Objectif pour 2004 : 1 000 téléboutiques.

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C’est un événement aussi important qu’inattendu en cette fin d’année : Medi Telecom lancera, à partir de janvier 2004, ses téléboutiques. Le second opérateur GSM, fort d’un réseau de distributeurs bien rodé (18 distributeurs, 1 100 points de vente), et qui déclare détenir une part de marché de 42% de clients GSM actifs, investit le champ de la téléphonie publique, jusque-là monopolistique. En effet, la totalité des 20 000 téléboutiques actuelles a toujours eu recours aux services du réseau fixe exploité par Maroc Telecom. A partir de janvier 2004, les exploitants de téléboutiques auront donc la possibilité de proposer à leurs clients l’usage de publiphones GSM raccordés au réseau Méditel.
Le positionnement sur ce créneau n’est pas fortuit. Le chiffre d’affaires de l’activité télécoms au Maroc est de 20 milliards de DH par an, dont 40% est généré par la téléphonie GSM, et Medi Telecom, après de quatre ans d’activité, est suffisamment armé pour grignoter des parts supplémentaires du gâteau.

Objectif : 5% du marché actuel des téléboutiques

Mais n’est-ce pas là une immixtion de l’opérateur privé dans un domaine réservé à Maroc Telecom ? « Pas du tout, rien n’interdit à nos distributeurs de proposer une telle offre. D’ailleurs, sur ce projet, nous travaillons de concert avec l’ANRT depuis novembre 2002», rétorque Moncef Belkhayate, directeur commercial de Medi Telecom, interrogé par La Vie éco. Il y a plus d’un an, l’opérateur GSM avait sollicité l’avis du régulateur sur ce sujet. Ce dernier avait précisé qu’en vertu du cahier des charges, Medi Telecom ne pouvait exploiter lui-même des publiphones que dans un objectif de service universel, et après autorisation. En revanche, rien n’interdit à une entité (en l’occurrence un distributeur) de proposer des services de téléphonie basés sur l’utilisation d’un poste GSM. Ce seront donc les 18 distributeurs sous contrat avec l’opérateur qui, de fait, proposeront le service à des franchisés.
Medi Telecom est, semble-t-il, fin prêt et compte frapper fort. Déjà depuis juin 2003, 28 publiphones GSM disséminés à travers le Royaume sont opérationnels à titre de test. «Une démarche menée en collaboration avec l’ANRT», tient à préciser M. Belkhayate, et qui permet dans le même temps de faire des simulations pour définir les contours du business plan (prix, tranches tarifaires, types d’appareils…).

Le gros des objectifs quantitatifs sera réalisé avec les exploitants actuels

Aujourd’hui, l’opérateur passe à l’étape opérationnelle avec un objectif de 1000 téléboutiques par an, soit 5% du marché actuel. 1 000 téléboutiques nouvelles ? « Pas forcément, l’objectif est d’abord de proposer une alternative aux exploitants actuels et c’est au sein de l’existant que nous comptons réaliser le gros de notre objectif quantitatif, précise le directeur commercial. Notre but n’est pas de gêner les téléboutiquiers actuels mais plutôt de leur ouvrir nos portes. Nous ne sommes pas là pour détruire de la valeur, bien au contraire.»
Reste à savoir si les exploitants de téléboutiques franchiront le pas. Les appareils, eux, sont disponibles : déjà 12 marques de publiphone GSM ont été agréées par l’ANRT.
Reste la question du coût d’appel pour les clients. Auprès de l’opérateur, on se borne à préciser que les prix des appels seront compétitifs et même «très compétitifs».
Chez Medi Telecom, on est confiant quant à l’avenir du projet, qui constitue un second démarrage dans la vie de l’opérateur et, surtout, une première pour des clients habitués à payer sans avoir le choix. Vive la concurrence !