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Matériel agricole : les tracteurs résistent, le petit outillage plonge

A 480 unités, les ventes de tracteurs à  fin mars ont quasiment stagné par rapport au premier trimestre 2013. La chute des commandes émanant des producteurs d’agrumes a été couverte par celles des céréaliers.

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Bilan mitigé pour le secteur du matériel agricole en ce début d’année. La chute des commandes émanant des producteurs d’agrumes a été compensée par celles des céréaliers. Résultat : les ventes de tracteurs à fin mars ont stagné par rapport au premier trimestre 2013, en se maintenant autour de 480 unités (160 unités chaque mois).

En effet, selon les importateurs, les propriétaires d’exploitations agricoles, surtout les grandes, sont plus disposés à investir dans le matériel grâce à une campagne agricole satisfaisante au cours des deux dernières années. Aussi, la simplification de la procédure d’octroi de l’aide financière du ministère pour l’acquisition du matériel agricole a pu maintenir le niveau des ventes, selon d’autres opérateurs. Toutefois, cette bonne orientation générale a été bridée par la conjoncture difficile de la filière des agrumes. Un cadre commercial à Comicom rapporte que sa société n’a fait aucune vente avec ces agriculteurs qui généraient auparavant une bonne partie du chiffre d’affaires des importateurs. «Il n’y a pas du tout de demande émanant de ce segment vu que beaucoup d’agriculteurs ont carrément arrêté de produire au lieu de vendre leur récolte à des prix trois fois moins que le prix habituel», explique-t-il.

Les importateurs très critiques à l’égard de la TVA

Par ailleurs, plusieurs importateurs rapportent une baisse remarquable des ventes du petit matériel agricole.
«Nous avons vu notre chiffre d’affaires sur le segment du petit outillage fondre de 40% les trois premiers mois», informe un cadre développement technique d’un grand importateur. Selon lui, l’effet de la nouvelle TVA qui a concerné quelques matériels commence à se ressentir, surtout pour les importateurs opérant dans les circuits transparents. «Les 10% de plus dissuadent une clientèle très regardante sur le prix», ajoute-t-il.
Du reste, le marché reste très réservé sur l’évolution de l’activité au cours des prochains mois. Certains opérateurs tablent sur une baisse de 15 à 20% de ventes à fin 2014, tous segments de matériel confondus.

«Nous ne sommes pas du tout confiants même si le premier trimestre était correct pour nous», confie Youssef Saoudi, directeur commercial de Socopim. Selon lui, cette année devrait connaître la tombée de la première échéance des crédits consentis par le Crédit agricole aux agriculteurs pour l’achat de matériel. «Avec le risque d’impayés qui plane de plus en plus, la banque pourrait conditionner l’octroi de crédits à des conditions plus strictes, ce qui risque de tirer les ventes vers le bas», explique M. Saoudi.