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Affaires

Marrakech-Tensift-Al Haouz : olives, oranges et abricots

1,97 milliard de DH seront consacrés à  des projets transverses notamment dans le domaine de la protection des ressources en eaux et des sols.
La céréaliculture continuera d’occuper une place importante avec l’accent mis sur le blé dur.
37 projets seront dédiés à  la production animale.

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Le diagnostic

Les céréales et l’olivier : ce sont aujourd’hui les deux principales cultures qui occupent la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. La première accapare 800 000 ha, soit 55% de la SAU, 40% de l’emploi régional pour une production de 636 000 tonnes et surtout des niveaux de rendement et de rentabilité faibles : 5 800 DH/ha en irrigué et 1 230 DH/ha en bour. L’olivier, lui, occupe près de 123 000 ha pour une production de 246 000 tonnes et une valeur ajoutée qui va de 2 750 DH/ha en bour à 7 100 DH en irrigué. En revanche, la culture d’agrumes assure une valeur ajoutée de 27 000 DH/ha, celle de l’abricotier génère une valeur ajoutée de 16000 DH/ha.
Pour la filière animale, la région dispose d’un des cheptels les plus importants, soit 3,3 millions de têtes dont
158 000 têtes dédiées à la production laitière et qui fournissent aujourd’hui un volume global de 339 000 tonnes de lait par an. Pour autant, ce sont les viandes rouges (bovines, ovines et caprines) qui assurent la plus grosse part du chiffre d’affaires de la filière animale, pour une production de 35 000 t de viande par an, et créent le plus d’emplois.

Ce que prévoit le plan régional
   
La plan régional pour Tensift-Al Haouz table sur une enveloppe importante de 10,4 milliards de DH en termes d’investissements dont 8,4 milliards seront alloués aux projets dans la production végétale et animale et 2 milliards aux projets transverses. En termes de financement, l’Etat assurera une contribution à hauteur de 25% de ces investissements tandis que les agriculteurs et les agrégateurs prendront en charge les 75% restants. Au total, le plan régional a retenu 141 projets dans son plan d’action dont 82 dans la grande agriculture et 59 dans le volet de la petite exploitation. Parmi eux, 104 concernent la production végétale et draineront un investissement global de 7,06 milliards DH. Ils concernent essentiellement l’intensification de la production de semences de céréales, de blé dur classique et de blé dur bio. Le plan prévoit en outre d’étendre et de valoriser la culture de l’olivier, d’étendre et d’intensifier la culture d’agrumes et de l’abricot.
La production animale  bénéficiera d’une enveloppe de 1,35 milliard de DH qui permettra de réaliser 37 projets en matière d’agrégation de la production laitière ainsi que l’exploitation d’une ferme de 1 000 têtes d’ovins et 400 chèvres laitières. Par ailleurs, le plan prévoit l’intensification et la valorisation de la viande bovine, ovine, et accessoirement du chevreau.
Enfin, 1,97 milliard de DH seront consacrés à des projets transverses notamment dans le domaine de la protection et conservation des ressources en eaux et des sols, de  la réhabilitation et inter-connection des réseaux d’irrigation, de l’aménagement de pistes dans les zone rurales enclavées, voire de la melkisation des terrains collectifs au profit des ayants droit, et la vulgarisation et transfert de technologies au profit des agriculteurs.

Les impacts attendus

A horizon 2020, la superficie dédiée à l’olivier passera à 172 000 ha contre 123000 actuellement et la production sera de l’ordre de 861 000 tonnes soit une augmentation de +250%. Les agrumes devraient également prendre plus de place avec une superficie de  9120 ha contre 5 400 aujourd’hui et une production qui passera de 105 000 à 231000 tonnes par an. Toujours dans l’arboriculture, le plan prévoit l’intensification de la culture d’abricotier avec une superficie de 56 000 ha au lieu de 26 000 actuellement et une production de 584 000 t au lieu de 288 000 t.
Pour autant, les céréales, bien que leur superficie soit en baisse, connaîtront également une nette amélioration de la production avec un volume attendu de 860000 t contre 630 000 actuellement.  
Au total, le plan table sur une valeur ajoutée agricole à l’horizon 2020 de l’ordre de 8 milliards de DH contre 4,4 milliards actuellement et un doublement des volumes exportés soit 177 000 tonnes par an. Au passage, la valeur de la production végétale progressera de 62% et celle de la production animale de 76%.
La reconversion des superficies actuelles de la luzerne en maïs fourrager sous irrigation localisée permettra une valorisation de l’eau d’irrigation de 6 DH/m3 en 2020 au lieu de 2,9 DH/m3 actuellement. L’intensification de cultures arboricoles (agrumes et abricotier) entraînera une meilleure valorisation de l’eau d’irrigation.
A l’horizon 2020, l’activité agricole régionale devrait contribuer à créer 54 millions de journées de travail supplémentaires, soit 19% de plus qu’actuellement. Le plan prévoit également une utilisation d’engrais de l’ordre de 470 000 quintaux contre 86 300 q actuellement et 80 000 qx de semences sélectionnées contre 30 000 qx aujourd’hui.