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Maroc vert : Hausse sensible de la production de plusieurs filières

Faire de l’agriculture un moteur de croissance de l’économie marocaine: c’est l’objectif visé à  travers le Plan Maroc Vert qui repose sur deux socles à  savoir le Pilier I consistant en un développement agressif d’une agriculture à  haute valeur ajoutée et très forte productivité et le Pilier II axé sur l’accompagnement solidaire de la petite agriculture.

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plan maroc vert 2014 04 25

Un état des lieux a été effectué par le comité de suivi des contrats programme filières qui a tenu sa réunion annuelle, le 19 mars, à Skhirat. La plupart des filières ont enregistré des progrès notables, mais 2020 est proche. Il faudra donc maintenir la cadence pour être au rendez-vous à l’heure du bilan.

L’objectif tracé par le PMV pour la céréaliculture est d’assurer une production minimale, supérieure à la moyenne, sur une superficie emblavée inférieure à ce qui a été atteint au cours des dernières années. Cet objectif devrait être réalisé grâce à l’amélioration des rendements. De 5,1 millions d’ha en 2009, cette superficie devrait baisser de 19% pour atteindre 4,2 millions d’ha en 2020. Pendant ce temps la production, qui était de 62Mq, devrait atteindre plus de 70 Mq grâce à une amélioration du rendement par hectare qui passerait de 12 à près de 17q/ha en moyenne nationale. Ce faisant, les importations devraient baisser de 17,5%, passant de 40 Mq à 33 Mq.

Apparemment, il y a une certaine rigidité dans cette filière encore largement dépendante des conditions climatiques. En effet, 5,2 millions d’ha ont été emblavés en 2012 pour une production de 53 Mq. Par contre, sur une superficie identique, les prévisions ont été dépassées avec une production de 97 Mq, en hausse de 56% par rapport à 2009. Par la même occasion, le record de production de blé tendre a été battu.
En ce qui concerne les importations, les quantités sont restées quasi stationnaires en 2012 et 2013, à 45 et 42 Mq.

Des efforts conséquents continuent cependant d’être menés pour ne pas manquer le rendez-vous de 2020. A cet égard, plusieurs actions ont été engagées en 2013. C’est ainsi qu’a été mis en place le système d’assurance multirisque qui s’est traduit par la couverture de 470 000 ha. De même, 15 projets pilier I totalisant un investissement  de 738 MDH ont été lancés.Au total, 8 817 personnes devraient en bénéficier. Au titre du pilier II, 170 MDH ont été mobilisés pour financer 7 projets au profit  de 6 383 personnes.
Il s’y ajoute que durant la période 2009-2012, l’aide à l’investissement en matière de semences, stockage, unités de valorisation et matériel agricole a atteint 696 MDH,  dont 658 millions pour la production de semences. Ces aides seront poursuivies en 2014 et de nouveaux projets d’agrégation sélectionnés.

Une évolution rassurante. C’est une observation qu’on peut formuler à la lecture des chiffres communiqués le 19 mars lors de la réunion annuelle du comité de suivi des contrats programme filières lancés dans le cadre du Plan Maroc Vert. Jusqu’en 2013, la filière des semences a enregistré de nombreuses réalisations dont la préparation de plans de développement spécifiques aux légumineuses, pomme de terre et orge et l’institution d’un stock de sécurité. De même, 11 projets ont été lancés dans le cadre du partenariat public-privé, ainsi que 3 projets pilier I d’une enveloppe de 339 MDH en faveur de 480 bénéficiaires. Entre 2009 et 2012, le montant des aides octroyées à des unités de valorisation a atteint 1,5 MDH. La réservation des superficies irriguées consacrées à la multiplication et le programme de professionnalisation des multiplicateurs seront poursuivis en 2014.

Pour le moment, les résultats sont probants. De 949 000 q en 2009, la production de semences céréalières est passée à 1,476 Mq en 2012, soit une amélioration de 55%. En 2013, le volume a atteint 1,6 Mq, soit 57% des prévisions pour 2020 arrêtées à 2,8 Mq.
Dans le domaine de la production de betterave sucrière, la tendance actuelle dans l’itinéraire technique va dans le sens de l’utilisation de semences monogermes en remplacement des semences multigermes. Ainsi, les quantités de celles-ci, qui atteignaient 6 386 q en 2008, ont chuté de 87% par rapport à 2011, à 815 quintaux. Le volume n’était plus que de 400 q en 2012 et 240 en 2013. L’objectif de réduire l’utilisation à 440 q a donc été atteint en avance sur la date prévue.
Dans l’autre sens, le recours aux semences monogermes, plus avantageuses pour la production, et dont l’utilisation en 2008 se limitait à 14 000 graines, a progressivement augmenté pour atteindre 48 000 en 2011 (+243%) et 51 000 en 2012  (264%). L’objectif de 81 000 graines à l’horizon 2020 a été atteint en grande partie (92,5%) en 2013 avec 75 000 graines.

Les superficies plantées en agrumes qui étaient de 85000 ha en 2008 ont progressé de 26% et 32% par rapport à 2012 et 2013, à 107 400 et 112 300 ha. Les réalisations ont donc dépassé de 7% les prévisions du contrat programme pour 2018 (105 000 ha). Entre 2008 et 2012, la production est montée de 1,3 million de tonnes à 1,874 million, soit une hausse de 44%. Les quantités prévues en 2013-2014 est de l’ordre 2,2 Mt environ.
Dans cette filière, une bonne cadence est maintenue en matière d’économie d’eau. Au total, 85 000 ha sont irrigués avec le système du goutte-à-goutte contre 46 200 ha en 2008, soit une amélioration de 84%, alors que  le contrat programme prévoit 102 300 ha équipés en 2018.

Quant aux exportations, elles ont enregistré une inflexion aussi bien en 2012 qu’en 2013 avec respectivement 490 000 t et 385 000 t, en recul de 3,9% et 24,5% en comparaison avec 2008. La crise qui sévit depuis cette date explique en grande partie cette situation. Malgré tout, l’objectif de 1,3 Mt est réalisable en cas de restauration du pouvoir d’achat dans les pays clients, en particulier l’Union européenne et la Russie.
En 2013, 22 projets d’un montant de 4,9 milliards de DH ont été lancés au profit de 3 131 bénéficiaires. Entre 2009 et 2012, l’Etat a versé 203 MDH au titre des aides pour le renouvellement  des plantations, dont 47 millions en 2012. Dans le même sens et sur la même période, une enveloppe de 204 MDH a été mobilisée pour l’encouragement des exportations, dont 55 millions au titre de 2012.

La superficie du verger oléicole marocain a atteint 942000 ha durant cette année, soit 77% des objectifs fixés pour 2020 (1,22 million d’ha). Une augmentation de 38,5% est ainsi enregistrée par rapport à 2008. A ce rythme, la taille cible sera probablement atteinte à l’heure fixée.

Au cours de la période observée, les superficies équipées en goutte-à-goutte ont quasiment doublé, passant de 17 000 ha à 30 000 ha. Il faudra cependant accélérer pour arriver aux 153 000 ha visés en 2020.
Quant à la production d’olives, elle se monte à 1,18 million de tonnes en 2013, au lieu de 700000 en 2008, soit une hausse de 68,5%. Elle avait même atteint 1,3 million de tonnes en 2012. Avec les 942 000 ha plantés en 2014, il est attendu 1,57 million de tonnes, soit 63% des prévisions pour 2020 (2,5 millions de tonnes).

Il est souligné que des efforts supplémentaires devraient être fournis dans le domaine des exportations des produits de l’oléiculture marocaine. En effet, les volumes d’huile et d’olives de table expédiés à l’étranger en 2013 se monte à 10 220 et 62 780 tonnes, contre 16 000 et 60 000 tonnes en 2009. Ils étaient un peu plus élevés en 2012 avec respectivement 11 000 et 68000 tonnes. Il est prévu 120 000 tonnes d’huile d’olive et 150000 tonnes d’olives de table en 2020.
Notons en passant que la consommation nationale de ce produit reste encore faible par rapport aux autres pays du pourtour méditerranéen. Elle se situe à 2,5 kg par habitant et par an ; les Marocains consomment ainsi 7 fois moins que les Espagnols ou deux fois moins que les Syriens.

Parmi les réalisations à fin 2013, vingt projets ont été lancés dans le cadre du pilierI avec une enveloppe atteignant 2,9 milliards de DH pour 5 578 bénéficiaires.
Dans le cadre du pilier II, a débuté la réalisation de 145 projets d’une valeur de 3,8 milliards de DH pour 162 075 attributaires en plus de la création de 20 unités de transformation d’olives.

Pour l’année en cours, 25 000 ha supplémentaires d’oliviers seront plantés, 14 000 ha réhabilités et 8 200 ha équipés en goutte-à-goutte.
Par ailleurs, des unités de transformation d’une capacité supplémentaire de 220 000 t d’olives de table et 24 000 t d’huile de table seront créées.
De plus, 19 projets pilier II totalisant un investissement de 889 MDH et bénéficiant à 17210 personnes sont lancés.

La production de primeurs se monte à 1,9 million de tonnes en 2013. Pour leur part, les exportations, qui étaient de 730 000 t en 2009 ont augmenté de 3,3% en 2012, à 754 000 t et de 10,6% en 2013, à 808 000 t. Il faut signaler qu’à fin 2013 un certain retard a été enregistré dans la réalisation de tous les objectifs du contrat programme, et ce, en raison de conditions climatiques défavorables. La production devrait en effet atteindre 3,25 millions de tonnes en 2020 et les exportations 1,7 million.
En 2013, 17 projets pilier I ont été lancés pour  2 333 agrégés. Montant des investissements : 2,7 milliards de DH. De même, le montant total des aides octroyées entre 2009 et 2012 a atteint 64 MDH, dont 44 millions pour les équipements agricoles et 20 millions pour les unités de valorisation. De plus, 17 MDH ont été débloqués par l’Etat pour la promotion des exportations.

Les superficies atteignaient 48000 ha et comptaient 4,8 millions de palmiers en 2010. Elles ont augmenté d’environ 4% en 2012- 2013 et totalisent 5,7 millions de palmiers. Pour 2020, l’objectif est de 65 000 ha et 6,5 millions d’arbres, soit une moyenne de 100 par ha. La production de vitro-plants destinés aux nouvelles plantations permet d’espérer que la barre sera franchie à terme. En 2013, 373 000 plants ont été développés, soit une croissance exponentielle de 510% par rapport à 2010. Les réalisations ont même dépassé de 24% les prévisions pour 2020.

La production de l’ensemble de ces plantations qui était de 90 000 tonnes en 2010 a enregistré une augmentation de 6% en 2012, à 110 000 tonnes,  et de 30% en 2013, à 117 000 tonnes. La barre est fixée à 160 000 tonnes en 2020.

Jusqu’à fin 2013, 23 GIE (groupements d’intérêt économique) ont été créés dans le cadre du pilier II ainsi que 15 unités de stockage réfrigéré, d’emballage et de conditionnement de dattes sur les 23 programmées. Durant cette même année, 13 projets pilier II bénéficiant à 52 701 personnes ont été lancés. A terme, l’investissement sera de près de 1,2 milliard de DH. Pour 2014, deux nouveaux projets pilier II d’un coût total de 146 MDH sont prévus.

La filière sucrière nationale revêt une place stratégique grâce à sa contribution dans la sécurité alimentaire du pays et à la création d’emplois dans les domaines agricole et industriel. Afin de consolider les acquis du contrat programme 2008-2013, une feuille de route est en cours de discussion pour poursuivre à l’horizon 2020 le développement des performances de la filière.

Ainsi, en ce qui concerne l’amont agricole sucrier, cette feuille de route ambitionne d’atteindre deux objectifs : d’une part, l’extension progressive des superficies réalisées annuellement en cultures sucrières pour atteindre
105 700 hectares, dont 77 500 ha de betterave à sucre et 22 900 ha de canne à sucre, et, d’autre part, l’amélioration du rendement en sucre à l’hectare.

Sur le plan industriel, l’objectif est d’augmenter les capacités de traitement des sucreries pour arriver à 62 500 tonnes par jour afin d’être en phase avec l’évolution effective de la production des plantes sucrières.
Dans cette perspective, Cosumar a engagé un plan de mise à niveau qui a nécessité un investissement de l’ordre de 5 milliards de DH. Cette enveloppe permettra l’extension de la capacité, l’optimisation des performances afin d’atteindre une capacité industrielle de 1,65 million de tonnes de sucre par an, assurant ainsi une disponibilité supérieure aux besoins du marché. Ceux-ci sont estimés à 1,2 million de tonnes de sucre par an.  

En 2011, la filière biologique exportait 9 000 tonnes, dont 8 300 en produits frais et 700 transformés. Elle a enregistré une baisse de 11% en 2012 (8 000 t) et de 27% en 2013 (6 600 t). Les prévisions pour 2020 portent sur 60 000 t.
Les superficies exploitées sont pourtant en hausse, passant de 3 800 ha en 2011 à 6 000 ha en 2013 pour un objectif de 40 000 ha en 2020.
Jusqu’à fin 2013, un projet pilier I a été proposé pour un investissement à terme de 12 MDH environ au bénéfice de 25 agrégés. Pour 2014, l’Etat prévoit une aide spéciale aux exportations de produits biologiques transformés.

La production nationale de viandes blanches s’est élevée à 565 000 tonnes en 2013, soit 15% de plus qu’en 2008. Cette filière en est à son deuxième contrat programme avec l’Etat. Les objectifs de 500 000 tonnes fixés pour le premier (2009-2013) sont donc dépassés. Pour le présent qui court jusqu’en 2020, ils sont portés à 900000 tonnes. Ce qui veut dire qu’on en est à 63%. Le secteur est un peu plus en avance sur le volet œufs. En 2013, la production était de 5,3 milliards d’unités pour un objectif de 7,2 milliards en 2020, soit un taux de réalisation de 73%. A fin 2013, 5 projets d’un de près de 425 MDH au profit de 382 agrégés avaient été lancés et 3 projets d’un coût de 5,6 MDH déterminés.

La production de viandes rouges a atteint 490 000 tonnes en 2013, soit 89% des objectifs fixés (550 000t) pour 2020. La barre sera certainement franchie bien avant cette date. En 2013, 7 projets nécessitant un investissement de 587,5 MDH ont été ficelés; 51 autres  d’un montant de 1,165 milliard de DH sont en cours de réalisation. Par ailleurs, entre 2009 et 2013, 260,36 MDH ont été octroyés à la filière.
Pour 2014, 6 projets pilier II devant bénéficier à 161 894 personnes sont programmés. L’investissement est estimé à 123 MDH.

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