Affaires
Mariages : petit aperçu des prix proposés par les traiteurs
Les coûts peuvent aller de 170 à 700 DH par personne.
Dîner traditionnel, «cérémonie du thé», cocktail dînatoire, les formules se multiplient et la liste des services annexes s’élargit.
L’été est une période procice aux dépenses et les mariages s’y taillent la part du lion. Les Marocains sont connus pour leur penchant pour le faste et, selon leurs moyens (c’est-à-dire toujours au-dessus de leurs moyens), ils mettront un point d’honneur à inviter le plus de monde et à leur offrir la meilleure nourriture possible. Le recours au traiteur est désormais bien installé, même si les professionnels du secteur se plaignent d’un recul de la demande ces deux dernières années.
Mais, autour des cérémonies du mariage, qui brassent certainement des milliards de DH, il y a de nombreuses activités qui connaissent un essor fulgurant en été. Cela va des negaffates aux orchestres, en passant par les fournisseurs de matière première. Il y a aussi les bijoutiers, qui se frottent les mains.
A partir de quel budget peut-on organiser la cérémonie du mariage, sans avoir à s’impliquer dans la préparation matérielle des festivités et de la nourriture notamment ? A cette question, la réponse des traiteurs se fait quelque peu évasive, pour plusieurs raisons. D’abord, ils vous signifieront qu’ils ne prennent en charge ni la salle ni l’orchestre. Ils donneront bien quelques adresses ou des conseils à leurs clients, mais ce sera à ces derniers de négocier directement le prix pour ces deux prestations.
A Casablanca, les salles pouvant contenir 400 personnes ou plus font défaut
Une fois cette parenthèse fermée, les traiteurs vous expliqueront que leurs prix dépendent du contenu des assiettes. Pour M. Senhadji, les prix démarrent à 1 700 ou 1 800 DH pour un menu comprenant, outre les jus, des gâteaux, thé et café, deux plats et un dessert et ce pour une table de 10 convives, en moyenne. Quand on l’interroge sur les raisons qui motivent de tels écarts de prix, il explique que tout est question de négociation et de contenu des menus. En effet, dit-il, un plat peut, selon la demande, contenir entre 4 et 5 poulets et, pour la suite, 5 à 7 kg de viande, et plus le client sera exigeant sur la quantité, plus le prix de la table servie va augmenter.
Un cran plus haut, dès que la table est garnie de méchoui et de pastilla, l’addition se fera plus lourde pour atteindre 2 300 à 2 400 DH. «Maintenant, explique un traiteur qui préfère garder l’anonymat, le client peut s’occuper lui-même de la nourriture et se contenter de louer nos services. Cela peut lui coûter entre 400 et 1 300 DH par table pour le matériel et le service. Les variations de prix s’expliquent par les différentes qualités de matériel fournies».
Pour un autre professionnel, le même contenu (méchoui et pastilla, gâteaux, petits fours, eau de table, café, thé…) sera facturé un peu plus cher, dès que le client demandera un mouton entier par table au lieu d’un demi. Pour lui, il ne faut pas oublier le coût de la clôture de la soirée où l’on sert harira et chabakia, car, dit-il, «très souvent, le client ne mesure pas que chaque matière ou produit ajouté a un coût qu’il faut multiplier par le nombre de tables».
On nous explique que ce ne sont là que des prix indicatifs, car il y a des clients qui voient les choses en grand et qui vont au-delà de deux plats. Il y a aussi ceux qui veulent avoir des crevettes royales, du homard ou encore des glaces dans le menu. Il est normal qu’à ces hauteurs-là, le prix de la table grimpe à 5 000 ou
6 000 DH.
Chez Gapi, le service peut comprendre des chapiteaux, dont la mise en place commence à 130 ou 160 DH le mètre carré. Pour Lionel Léonard, responsable marketing chez le traiteur, il y a une carence de salles pouvant contenir entre 400 et 600 personnes alors que le problème ne se pose pas pour les salles de 150 à 200 personnes. Il faut donc compter entre 40 000 et 60 000 DH pour la salle.
Les «cérémonies du thé» de plus en plus prisées
Chez ce professionnel dont l’essentiel de l’activité est la partie «traiteur», il y a en gros trois formules pour l’organisation des mariages. La première, celle qui est de plus en plus prisée, est le cocktail dînatoire.
Cela comprend la pâtisserie sucrée et salée, les jus et trente à trente-cinq pièces variées entre canapés, nems… Le calcul se fait en fonction du nombre de convives, et le prix atteint 400 à 500 DH par tête.
Une deuxième déclinaison compte deux plats traditionnels, outre les jus et gâteaux. Pastilla et viande sont au menu et le prix est compris entre 4 500 et 5 500 DH par table, sachant que la clientèle aisée choisit de mettre 8 invités par table au lieu de 10.
La dernière formule, comprenant plus de deux plats avec homards et crevettes royales en entrée, est commercialisée entre 6 000 et 7 000 DH par table. Ceux qui commandent une pièce montée se verront demander entre 40 et 60 DH supplémentaires par convive. Mais, en général, le volume des pièces montées est de plus en plus revu à la baisse, les invités quittant la cérémonie avant son entrée en scène.
Chose remarquable, les traiteurs refusent de livrer des informations sauf quand on se présente comme clients. Et même là, ils ont tendance à être approximatifs, laissant une marge pour le marchandage.
Autre élément qui ressort dans le discours des traiteurs : il semble que la clientèle adopte, de plus en plus, la formule d’une «cérémonie du thé». Mais, à l’intérieur de cette offre, en plus des gâteaux (modernes et beldis), place est faite aux saucisses, briouate de poissons ou de kefta, chawarma et autres salés. Ceux qui choisissent cette offre arguent que ce genre de nourriture, plus légère, permet aux convives d’être plus à l’aise pour les longues soirées de mariage. Un tel service est facturé autour de 300 DH par personne, chez le traiteur Benhamou
