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Marché auto : la croissance est là … mais pas pour tout le monde
A fin mars 2011, 26 625 véhicules vendus dont 23 100 voitures particulières et 3 500 utilitaires légers, une hausse de 9,5% à l’issue du premier trimestre. Renault toujours dopée par sa marque Dacia.

Comme prévu à l’issue du mois de janvier dernier, le marché de l’automobile est en train de renouer avec la croissance après deux années de vaches maigres. En mars, les ventes ont augmenté de 19% par rapport au mois précédent, à 10 231 unités. Cette forte croissance s’est répercutée sur l’ensemble du premier trimestre au terme duquel les nouvelles immatriculations ont en effet augmenté de 9,5%, à 26 625, dont 23 130 voitures particulières et 3 495 véhicules utilitaires légers.
«On ne sent plus, en effet, avec autant d’acuité le blocage psychologique des consommateurs lié à la crise économique», analyse le directeur commercial d’une marque auto bien installée sur le marché. Visiblement, après une période d’incertitude, durant laquelle les achats décisifs, dont celui des voitures, ont été les premiers à être mis en veilleuse, le consommateur reprend confiance. C’est ce qui explique cette nette reprise au mois de mars et qui, selon certains professionnels, augure de bonnes perspectives pour les mois à venir.
Mais cette progression des ventes n’a pas profité à tout le monde. Ce sont les marques des constructeurs français qui ont réalisé plus de la moitié des ventes. Dacia, Renault, Peugeot et Citroën ont en effet commercialisé 13 402 unités. Le groupe Renault a consolidé sa place de leader du marché avec 9 444 nouvelles immatriculations durant le premier trimestre 2011, soit 14% de mieux par rapport à la même période de l’année dernière et contrôle ainsi une part de marché de 35,5%.
Ford réalise une hausse de 42% pour le mois de mars
Cette percée, le groupe la doit à la marque Dacia dont les ventes ont augmenté de 22,48%. Avec 5 094 unités commercialisées à fin mars, elle réaffirme son statut de marque la plus vendue au Maroc. Les raisons du succès ? Son rapport qualité/prix mais également une communication intelligente. Le constructeur a introduit dans les dernières versions de ce modèle beaucoup d’équipements qu’on ne retrouvait pas dans une voiture low-cost. La politique marketing du groupe y est également pour quelque chose.
Pour cette marque à prix réduit, le client a droit, autant que l’acheteur d’une voiture de marque Renault, à une garantie sur 3 ans. Ce détail n’est pas passé inaperçu et a rassuré la clientèle quant à la fiabilité de la marque. Autre argument, de nature conjoncturelle cette fois ci : l’octroi de financements compétitifs à la clientèle. Durant le mois de mars, par exemple, le groupe a offert la possibilité d’acquérir la Dacia Logan à crédit sur la base d’une traite fixée à 599 DH par mois seulement.
Grâce à une politique commerciale agressive, le groupe français a également renforcé les positions de sa marque au losange avec notamment une Mégane dont les ventes se maintiennent et une Laguna qui réalise de bons scores. Renault a ainsi vendu 4 350 unités dont 83% de voitures particulières.
Les ventes de Peugeot se sont aussi améliorées de 15%, à 2 528 nouvelles immatriculations pour une part de marché de 9,5%. Si l’on y ajoute celle de Citroën, l’autre marque du groupe Sopriam, qui a réalisé 1 430 unités (7e place), le deuxième groupe automobile français atteint une part de marché de 14,87%. Là encore, c’est l’arrivée de nouveaux modèles ou de versions reliftées qui contribue à l’embellie avec la 207, les 308 et 3008, la toute nouvelle 508 ou encore les C3, C4 et C5, sans oublier les versions DS.
Sur le tableau des meilleures ventes, une marque est en train de grignoter des places et des parts de marché. Il s’agit de Ford qui est en quatrième position avec 1 707 unités commercialisées, en hausse de 41,7%. Cette performance est liée aux transformations effectuées à l’échelle mondiale par la maison mère sur l’ensemble de sa gamme de produits. «En renouvelant le design de ses véhicules et en comblant le retard enregistré au niveau des équipements et des technologies, le constructeur qui était tourné vers le marché américain et asiatique, a conçu de nouveaux produits adaptés surtout au consommateur européen de plus en plus exigeant», explique un professionnel de l’automobile. Ces changements ont séduit les clients marocains au grand bonheur du concessionnaire local. Les Fiesta, Focus, Mondeo et le 4×4 Kuga ont ainsi dopé le succès de la marque.
+27% pour BMW et +35,5% pour Mercedes, le luxe se porte bien…
A l’inverse, d’autres marques ont payé les frais du vieillissement de leurs modèles ou du manque d’innovations. C’est le cas de Toyota qui a commercialisé durant le premier trimestre 1 496 unités. Certes, le volume est en augmentation de 8,8%, mais malgré cette évolution favorable, la marque semble avoir perdu sa capacité de séduction alors qu’il y a dix ans elle dominait largement le marché. Toyota Maroc est en train d’y remédier en lançant de nouveaux modèles ou des versions mieux équipées. Idem pour Kia dont les ventes ont chuté de 13% (1 160 nouvelles immatriculations). La nouvelle génération de la Picanto qui sera lancée fin mai prochain devra remédier à la décrue. Une autre marque asiatique, Hyundai, vit le même problème. Les ventes dopées ces derniers temps par la performance de sa micro-citadine la i10 et la i30 commencent à régresser. Avec 1 623 unités commercialisées à fin mars (5,5%), la marque sud-coréenne occupe cependant la 5e place.
Par ailleurs, les voitures de luxe ont toujours la cote. Et pratiquement tous les concessionnaires de ce type de véhicules ont amélioré leurs ventes. BMW et Mercedes ont écoulé sur le marché respectivement 331 (+27%) et 302 unités (+35,5%). La preuve que les consommateurs se sont libérés de la crise, «la proportion du cash dans les transactions de voitures de luxe, confie le directeur des ventes d’un concessionnaire, a considérablement augmenté durant cette période». Preuve que le marché se libère des craintes psychologiques.
