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L’ONE sollicite à  nouveau la Banque européenne d’investissement pour un prêt de 1,6 milliard de DH

Le prêt, garanti par l’Etat, servira à  renforcer le réseau de transport électrique. 850 km de nouvelles lignes aériennes et 4 600 MW de capacité de transformation supplémentaire.

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A près les 170 millions d’euros (près de 2 milliards de DH) levés en 2009 auprès de la BEI (Banque européenne d’investissement), l’Office national d’électricité (ONE) s’apprête à obtenir un nouveau prêt de la part de cet organisme européen multilatéral. Cette fois-ci, le montant sollicité est de 145 millions d’euros (près de 1,6 milliard de DH) sous forme d’un prêt à long terme à taux préférentiel. Le Conseil d’administration de la BEI devra se prononcer au cours des prochaines semaines mais, sauf surprise, l’établissement public marocain devrait obtenir sans couac un tel concours, et ce, d’autant plus qu’il bénéficie dans de tels financements en devises de la garantie de l’Etat marocain. D’ailleurs, l’ONE et Autoroutes du Maroc sont les deux établissements publics marocains qui bénéficient le plus de ces engagements «hors bilan» de l’Etat qui avoisinent au total les 10% du PIB et viennent porter le ratio dettes publiques/PIB de 50% à 60%.

Un lourd endettement qui nécessitera certainement une recapitalisation

Le prêt BEI servira à financer partiellement un projet ambitieux de renforcement du réseau de transport d’électricité au Maroc à travers l’installation au cours des trois prochaines années d’environ 850 km de lignes aériennes ainsi que 4 600 MW de capacité de transformation (réparti entre 24 nouveaux sites). Ce volet de transport d’énergie fait partie d’un méga-programme d’investissement 2011-2016 de 132 milliards de DH annoncé récemment par l’ONE dont l’objectif principal est de renforcer le parc de production par de nouvelles capacités de près de 5 480 MW à l’horizon 2016 (soit plus de 86% de la puissance installée à fin 2010).
Le projet a pour objectif principal de permettre l’intégration dans le réseau de nouvelles sources de production, dont l’énergie renouvelable qui devra être impulsée par la loi ad hoc 13-09. Il ne manquera pas aussi d’accroître la capacité de transformation pour le réseau de distribution et de contribuer à l’amélioration de la fiabilité de l’approvisionnement. Rappelons que l’ONE disposait à fin 2009 (les chiffres de 2010 ne sont pas encore connus) d’une dette de plus de 30 milliards de DH constituée aussi bien de dettes d’organismes multilatéraux en devises que de dettes domestiques en DH tant obligataires que bancaires, et ce, face à des fonds propres d’«à peine» 5 milliards de DH. Ce mur de dettes consomme en charges financières plus de 8% du chiffre d’affaires qui s’est élevé au titre de la même période à 18,4 milliards de DH. Ce qui fait dire aux observateurs que l’ONE n’échappera pas à une recapitalisation supportée par l’Etat et/ou une restructuration de la dette.