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«Logicom espère réaliser 20% de son chiffre d’affaires en Afrique d’ici deux ans»
L’entreprise française de téléphonie a ouvert un bureau à Casablanca en novembre dernier. Après un partenariat avec Tenor Distrib pour les marchés traditionnels, elle compte investir les marchés modernes et les opérateurs télécoms. Elle nourrit de grandes ambitions pour le marché africain qui génère aujourd’hui 3% de son chiffre d’affaires.
Logicom a connu une croissance rapide depuis sa création. Pouvez-vous nous parler des principales étapes de son développement ?
Logicom est une société française créée en 1993 par le père fondateur Jean Bessis. L’aventure a démarré sur le marché de la téléphonie résidentielle, monopolisé par France Télécom à l’époque, pendant sept à huit ans. Nous nous sommes par la suite diversifiés progressivement en investissant de nouveaux marchés, notamment celui de l’audio/vidéo, à travers les baladeurs MP3, DVD portables… Dans les années 2005/2006, nous avons fait notre entrée sur le marché de la navigation à travers Mappy, un service de cartographie et d’informations géolocalisées sur web et mobile très connu sur le marché français. Logicom s’est également diversifiée d’une autre manière en attaquant le segment B2B : nous sommes devenus associés, en tant que distributeurs exclusifs, avec LG Ericsson. Et depuis cinq ans maintenant nous avons pris le virage de l’IT mobile, en lançant des tablettes ainsi que des smartphones Logicom. Enfin, nous représentons aujourd’hui un distributeur taïwanais leader sur le marché des imprimantes 3D.
Depuis un an et demi, vous avez étendu vos activités au marché africain. Pourquoi cette stratégie et pourquoi s’installer au Maroc en particulier ?
Le continent africain représente pour nous un levier de développement stratégique, c’est pour cela que nous avons décidé de créer un bureau à Casablanca en novembre dernier. Les raisons du choix du Maroc sont très simples : c’est un pays facilement accessible et politiquement stable.
De quelle manière intervenez-vous sur ce nouveau marché ?
Les pays du Maghreb sont prioritaires. Nous sommes déjà présents au Maroc, en Algérie et en Tunisie à travers les familles de produits qui ont le plus de potentiel, à savoir les mobiles (basiques, 3G et 4G), les tablettes et les téléphones résidentiels.
A travers quels canaux de distribution ?
La stratégie de distribution est décidée en fonction des pays. Mais généralement, nous misons sur trois canaux: le marché moderne et celui traditionnel en priorité, et éventuellement les opérateurs télécoms.
Avez-vous signé des partenariats pour la distribution ?
Nous avons signé avec Tenor Distrib, société avec laquelle nous avons commencé à travailler dès le mois d’avril dernier. Elle s’adresse dans un premier temps aux marchés traditionnels. Les premières ventes se sont très bien passées, nous sommes à peu près à 10 000 unités par mois. Là nous nous concentrons, comme je vous ai expliqué, sur les marchés modernes tout en essayant de travailler avec un des opérateurs télécoms.
Comment vos produits sont-ils créés ?
Nous collaborons généralement avec trois partenaires chinois. Après l’élaboration et l’envoi du cahier des charges d’un produit, qui contient les requêtes de Logicom et les obligations de Google, nous travaillons sur le design. Une fois celui-ci arrêté, nous entamons la partie développement qui se fait à deux, puisque nous disposons de nos propres ingénieurs. Notons que puisque nous sommes certifiés Google, nous disposons toujours des nouvelles versions Android bien à l’avance et nos clients reçoivent régulièrement des notifications pour des mises à jour du framework.
Allez-vous développer des produits spécifiques pour le marché africain ?
A vrai dire, nous n’en sommes pas encore là. Pour le moment, le marché africain pioche dans le stock européen. Mais il est prévu en 2017 de commencer à créer des références spécifiques pour l’Afrique.
Comment analysez-vous l’évolution du marché mondial de la téléphonie ?
C’est un marché extraordinaire par son volume et par son potentiel, notamment en Afrique. Cependant, l’on assiste actuellement à un léger essoufflement dû à un manque d’innovation depuis quelques mois, voire quelques années. Les constructeurs sont aujourd’hui plus focalisés sur la performance du produit (taille de l’écran, capacité de stockage…) que sur ses innovations.
Quelles perspectives sur le continent ?
Nous avons de grandes ambitions puisque l’Afrique représente aujourd’hui 3% du chiffre d’affaires de Logicom et l’on espère atteindre 10% l’année prochaine et 20% l’année suivante. Notre présence sera sur le long terme car pour réussir il faut qu’il y ait de la qualité, du suivi et un bon service après-vente. Nous travaillons sur le marché africain avec les mêmes standards et exigences que sur le marché européen.