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Logements sociaux : les promoteurs accélèrent la cadence

Au premier semestre, la production s’est améliorée de 12% à 76 230 unités. Les mises en chantier sont en hausse de 21% pour 82 835 unités. La commercialisation se fait au compte-gouttes.

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L’activité des promoteurs immobiliers opérant dans les logements sociaux reste sur sa tendance haussière, du moins du côté de la production. A fin juin (derniers chiffres disponibles auprès du ministère), la production globale (logements et lotissements) a atteint 76230 unités, contre 67 935 à la même période de l’année d’avant, soit une progression de 12,2%. En tout, 65504 unités économiques et sociales ont été réalisées, en hausse de 9%. La part de ce segment dans la production globale est donc tombée de 88,2% à 86%. Depuis la mise en place de ce programme en 2010, les promoteurs ont produit pour plus de 660 000 unités. Ce qui représente plus du double de l’objectif du programme fixé à 300000 logements à l’horizon 2020. Depuis le lancement de ce dispositif, plus de 1200 conventions ont été signées par les promoteurs et l’Etat pour la réalisation de 1,7 million de logements.
L’approche du délai de la fin des avantages fiscaux des promoteurs immobiliers conventionnés explique, en grande partie, la hausse de la production. «Les promoteurs préfèrent construire ces unités conventionnées en vue de bénéficier des avantages fiscaux, au risque de trouver du mal à l’écouler, plutôt que de perdre ces incitations mais avec l’obligation de vendre à 250 000 DH», explique un promoteur. Il pourrait toutefois être soumis à moins de pression car le projet de Loi de finances 2019 prévoit que les promoteurs produisant des logements sociaux n’ayant pas atteint les objectifs fixés dans la convention qui les lie à l’Etat bénéficieront d’une année de grâce.

Les banques moins emballées par le social

Si la production se porte bien, ce n’est nullement le cas de la commercialisation. Contrairement à ce qu’avait déclaré Abdelahad Fassi Fihri, ministre de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, les promoteurs et notaires contactés affirment avoir beaucoup de difficultés à céder les logements sociaux réalisés, et ce, depuis 3 ou 4 ans. Un notaire, preuve à l’appui, explique que nombre de ses clients ont sur les bras des unités de logement économique et social, non encore vendues, depuis au moins 2 ans, et ce, à Casablanca et environs notamment.

Des opérateurs estiment toutefois que la mévente dépend des régions. En tout cas, la production devait continuer à augmenter. A fin juin, les mises en chantier se sont établies à 82 835 unités contre 68 596 unités une année auparavant, soit une amélioration de près de 21%. Plus de 80% de cette production sont destinés aux unités économiques et sociales. Le ralentissement de la commercialisation de ce type de biens est dû à l’inadaptation de l’offre aux besoins d’une population de plus en plus exigeante en matière de disponibilité de services de base et d’équipements supplémentaires. Certains promoteurs se sont donc adaptés à cette conjoncture et ont inclus dans leur offre des logements avec piscine, ascenseur, espaces verts, services de gardiennage. Au delà, ce qui pourrait expliquer cette décélération, les acquéreurs potentiels font face à des difficultés de financement. D’ailleurs, pour ne citer que l’offre de crédit Fogarim, qui n’est plus proposé que par deux banques de la place (CIH et BCP), les prêts ont baissé de près de 16% au premier semestre. A fin septembre, ils sont en retrait de 12% avec 7927 prêts accordés à 163 957 ménages pour un montant de 25,6 MDH.

Rappelons que le Conseil national de l’habitat a proposé une série de mesures en vue de relancer l’habitat. Celle concernant le logement social s’articule notamment autour de la revue de la population éligible. Ainsi, le revenu devrait être plafonné à 2,5 fois le Smig. De leur côté, les ménages devraient recevoir une aide équivalente à la TVA avec un plafond de 35 000 DH. Cela d’autant que ces encouragements seraient accordés et modulés en fonction des villes et des territoires.

Com’ese

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